Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A12 jusqu'à la sortie Bulle, puis suivre les indications pour Charmey. Environ 2.5 km après le village, bifurquer à droite en direction de Gros Mont (panneau blanc). La route étroite (croisements souvent difficiles) remonte la vallée du Gros Mont jusqu'au parking de l'Haut-du-Mont. Le nombre de places est limité à 65 véhicules et le week-end l'endroit est très fréquenté. Une caisse en bois est installée à côté du portail au sud de l'aire de stationnement. La commune de Charmey demande une contribution volontaire de 5 CHF pour l'entretien de la route et du parking. Prévoyez donc de la monnaie.
Accès en transports publics
Le plateau du Gros Mont n'est pas accessible en transports publics. Pour réduire la congestion de la petite vallée et favoriser la mobilité durable, la commune de Val-de-Charmey subventionne le taxi alpin Taxi Niklaus (8 places). Il est disponible uniquement sur réservation (079/528.38.25) et il récupère les voyageurs au départ de l'arrêt de bus de Pra-Jean (entre Charmey et Im Fang) pour les amener jusqu'au parking. Le tarif demandé est de 5 CHF par personne l'aller simple. Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance pour rejoindre l'arrêt de bus susmentionné.
Du Gros Mont au Sori
Au sud du parking de l'Haut-du-Mont, un panneau nous signale que nous sommes dans une zone protégée. L'endroit est en effet en bordure du district franc du Hochmatt-Motélon. Le panneau indique aussi la réserve naturelle du Vanil Noir, qui couvre en partie le territoire du district franc. La carte affichée ne faisait malheureusement aucune mention du district franc des Bimis-Ciernes Picat, attenant à celui du Hochmatt-Motélon et traversé par la randonnée proposée ici.
La première partie du parcours pénètre d'un faux plat dans la magnifique plaine d'altitude (on est à environ 1400 mètres d'altitude…). La vue sur les parois abruptes et inhospitalières de la Dent de Ruth et de la Dent de Savigny est superbe. En suivant la crête du regard, on aperçoit aussi, plus loin, l'objectif de la journée: la Dent de Combette. Elle est bien moins impressionnante que ses cousines, mais son ascension n'est pas pour autant une balade sans dangers!
La route carrossable mène d'une pente douce à l'alpage de Sori, qui dérive peut-être du patois "sore" qui signifie "au-dessus", "alpage le plus haut". Des vaches broutaient paisiblement au pied de la Dent de Brenliere dont le sommet était partiellement caché par les nuages.
La piste passe à proximité de la buvette de l'alpage. Peu avant, sans m'en rendre compte, j'avais franchi la frontière entre les cantons de Fribourg et de Vaud.
Du Sori aux Sauges
Devant la buvette, le chemin fait presque un virage à angle droit à gauche. On passe ensuite à côté de la ferme de La Verda. Sur le mur d'un des chalets en bois, un panneau indique que nous sommes pénétrés dans le district franc des Bimis-Ciernes Picat.
La route d'alpage poursuit en direction sud, dans le vallon au pied de la Dent des Bimis en longeant le ruisseau des Ciernes Picat.
Les sommets de la Dent de Combette et des Rochers des Rayes sont désormais bien visibles. Leurs parois nord-ouest sont presque aussi inhospitalières que celles de la Dent de Ruth et de la Dent de Savigny.
L'endroit était très paisible, sans bruits artificiels. De plus, la flore était magnifique et très variée.
Après avoir passé les chalets de La Jaqueraude, on gagne un poteau avec des panneaux du tourisme pédestre. Rester sur la route et poursuivre en direction des Belles Combes. Une douce montée mène à la ferme des Sauges.
Des Sauges à la Montagne aux Manges
On contourne la bâtisse par la droite. Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai aperçu une marmotte flâner sur un gros bloc! Nous nous sommes observés quelques instants, puis j'ai continué ma route. Très vite, on gagne une nouvelle bifurcation pédestre. Poursuivre toujours en direction des Belles Combes.
La pente se redresse et l'état du chemin se détériore, mais cela n'est pas du tout embêtant pour marcher.
La nuit avant la randonnée, la pluie était tombée en quantité bien plus importante de ce que les prévisions météo avaient annoncé. Le soleil jouait en outre aux abonnés absents. La route n'était devenue qu'un sentier et l'herbe, encore complètement mouillée, envahissait le parcours. En arrivant vers le chalet des Erpilles-Dessus, qui signifie "petite alpe", mes pantalons étaient entièrement trempés.
Le chemin confine à la maison puis continue à flanc de coteau en direction sud en traversant les pentes herbeuses. Quelques centaines de mètres plus loin, une barrière composée de fils de fer barbelés bloquait le passage. Je me suis approché pour trouver une ouverture, mais il n'y en avait pas. Pourtant un losange jaune pointe sur une pierre à quelques centimètres de la barrière confirmait que j'étais bel et bien sur le bon itinéraire. J'ai du respect pour le travail des éleveurs quand eux ils l'ont pour les randonneurs et randonneuses. Sur le moment, j'avais plutôt envie de défoncer quelques poteaux à coup de pied (et de commencer à me balader avec une pince dans le sac à dos). Pour finir, j'ai seulement pesté et j'ai franchi l'obstacle en passant par un semblant de muret fait avec des pierres. À cause de leur instabilité, j'ai failli perdre l'équilibre et me blesser avec les barbelés.
Plus loin, le chemin se confond avec des sentes à vaches, mais le balisage présent à intervalles réguliers aide à récupérer le bon sentier. On débouche sur une route carrossable juste au-dessus du chalet de la Matte. Le nom de cet alpage dérive du vieil allemand "matte" qui signifie "prairie" ou du mot régional suisse "mattu" qui veut dire "pré". La vue s'ouvre sur le petit vallon de La Manche et le Pays-d'Enhaut.
On remonte la large piste et après quelques virages on arrive au chalet de la Montagne aux Manges.
De la Montagne aux Manges aux Rochers des Rayes
Selon les cartes topographiques, le sentier pour les Rochers de Rayes démarre juste avant le chalet. Or, je n'ai aperçu aucun panneau et le pâturage était clôturé avec du fil de fer barbelé… J'ai donc contourné la maison en restant sur la chaussée.
Un poteau avec des panneaux du tourisme pédestre est planté à quelques dizaines de mètres du chalet. Esquiver les barbelés par la route carrossable, puis remonter en direction nord-est. Gagner la crête où l'on retrouve un chemin bien visible et le marquage blanc-rouge-blanc sur des rochers.
Le sentier monte d'une pente douce sur la crête sud-ouest des Rochers des Rayes. La vue est souvent bouchée par les arbres qui ont poussé des deux côtés, mais il existe plusieurs ouvertures avec de beaux panoramas.
Le terrain devient plus rocheux. Sur quelques tronçons, la déclivité augmente légèrement, mais ils sont courts.
J'avançais en écoutant les sons de la forêt et en admirant les paysages quand j'ai remarqué trois chamois en contrebas sur une épaule rocheuse. Je me suis arrêté observer un instant ces magnifiques animaux nullement perturbés par ma présence. En même temps, nous étions espacés d'au moins une centaine de mètres…
L'ascension le long de la crête ne comporte pas de difficultés particulières, mis à part un court passage légèrement aérien où l'arête devient étroite sur une dizaine de mètres. Bien qu'il y ait largement la place pour mettre les deux pieds côte à côte, les premiers mètres sont vertigineux et pourraient bloquer des personnes sujettes aux vertiges.
Vers 1920 mètres d'altitude, on quitte la forêt. Le sommet des Rochers des Rayes, désormais bien visible, n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Une dernière progression dans la pente herbeuse mène à un col. Le chemin part ensuite à flanc de coteau en évitant la cime. J'ai temporairement abandonné le sentier. D'abord, je suis monté sur la petite colline à gauche pour admirer la vue vertigineuse sur Les Sauges. J'ai par la suite gagné le sommet des Rochers des Rayes (sans cairn ni croix) qui offre un regard particulier sur la face sud-ouest de la Dent de Combette.
Des Rochers des Rayes à la Dent de Combette
Du sommet des Rochers des Rayes, suivre une vague sente qui descend en direction est jusqu'à récupérer le sentier balisé. Le chemin, qui n'est pas très large, part à flanc de coteau dans des pentes abruptes. Un pied sûr et l'absence de vertiges sont donc nécessaires pour franchir le passage.
On contourne les imposantes parois rocheuses de la Dent de Combette dans le flanc nord-ouest. La traversée des pentes herbeuses, moins raides qu'auparavant, mène à un nouveau col (P. 1976). Bien que le sentier qui conduit au sommet de la Dent de Combette soit balisé en blanc-bleu-blanc, au collet, il n'y a aucune signalisation. Je considère en effet que le troc d'arbre qui était installé là avec la pointe d'une branche brulée et qui semblait indiquer le sens n'est pas une bonne signalétique…
Un chemin bien marqué remonte en direction sud. Très vite, on aperçoit des traces de balisages blanc-bleu-blanc peintes sur le rocher. Le sentier devient étroit et aérien et l'utilisation des mains est parfois nécessaire pour garder l'équilibre. Quelques zigzags plus loin, on arrive au pied d'un mur mi-herbeux, mi-rocheux. Deux cordes entremêlées étaient installées pour faciliter l'ascension du ressaut d'environ cinq mètres. J'ai décidé de m'en passer, car la roche offre de très bonnes prises pour les mains.
Juste après, une chaîne sécurise une courte traversée particulièrement exposée (vide sur la droite). Au milieu du passage, on enjambe un trou dans le rocher.
La partie la plus technique est terminée. L'ascension comporte quelques grosses marches naturelles qui demandent l'utilisation des mains, mais c'est nettement moins exposé et vertigineux qu'auparavant. Le sentier bascule sur le flanc sud-est de la dent. Bien que le soleil brillât de plus en plus, ils restaient quelques passages légèrement gras.
J'ai gagné la croix sommitale de la Dent de Combette sans autres difficultés. Le panorama à 360 degrés est merveilleux. Le Vanil Noir, la Dent de Folliéran, la Dent de Brenleire, le Hochmatt, le Cheval Blanc, la Dent de Savigny et la Dent de Ruth ne sont que les sommets en premier plan. La vue sur la traversée depuis les Rochers des Rayes est impressionnante.
La faîte n'est pas très large, mais il y a tout de même l'espace pour que quelques personnes puissent s'assoir. J'ai pris place sur un caillou et j'ai mangé mon sandwich en admirant le paysage. Les cris de deux vachers qui installaient des barrières sur la face sud-ouest de la Haute Combe remontaient jusqu'à moi.
En consultant le livre d'or du sommet, j'ai constaté qu'il contenait très peu de témoignages, signe que l'endroit n'est pas beaucoup fréquenté.
De la Dent de Combette au Chalet du Pertet
On retourne au col (P. 1976) par le même itinéraire qu'à la montée. On continue ensuite en direction nord-est pour traverser d'autres pentes herbeuses relativement raides. Le sentier est étroit et quelques passages sont sécurisés avec des chaînes. Un regard en arrière permet d'apercevoir la section initiale de l'ascension de la Dent de Combette. On distingue notamment les traces de balisage bleu et les cordes fixes.
Quelques centaines de mètres plus loin, les difficultés diminuent. Un passage dans une fenêtre rocheuse au nord du Doigt de Combette (P. 1941), sans nom sur les cartes topographiques) donne accès à la partie supérieure de l'alpage de la Grosse Combe.
La descente à travers les pentes herbeuse est agréable. Au-dessous du chalet de Combette, on arrive à une bifurcation. Le branchement de droite, balisé mais pas indiqué sur les cartes topographiques, rejoint directement la ferme de Combette. J'ai poursuivi à gauche et j'ai rapidement gagné un col (P. 1839). Le panneau nomme le lieu "Pertet à Bovets", mais en réalité cet endroit se trouve à environ 250 mètres au nord-ouest, de l'autre côté de la combe…
Descendre dans la combe (en direction de La Verda). La zone était remplie d'orchis de mai et de linaigrettes. Le creux est humide et l'on s'enfonce facilement, même par temps sec. Les pluies de la nuit d'avant n'ont pas amélioré la chose. J'ai avancé au mieux en mettant les pieds sur les touffes d'herbe les plus élevés. Malgré cela, mes chaussures se sont enfouies à plusieurs reprises d'une dizaine de centimètres.
Tant bien que mal, j'ai rejoint le Pertet à Bovets, qui porte très bien son nom. Le "Pertet" est un passage resserré ou un col étroit. "Bovet" dérive du patois et signifie "jeune boeuf". Le sentier est juste assez large pour une personne. De plus, sur la droite, le petit cours d'eau fait une chute de plusieurs mètres rendant le collet aussi aérien. J'ai eu de la peine à imaginer qu'à une époque du bétail transitait par là…
Par des lacets dans la forêt, on gagne l'alpage du Pertet où des vaches broutaient paisiblement.
Du Chalet du Pertet au Gros Mont
Peu avant de gagner le Chalet du Pertet, on traverse une nouvelle zone humide. Là aussi, il a été difficile de ne pas mouiller les chaussures…
Après avoir contourné la ferme par la droite, on récupère une route d'alpage qui fait deux larges virages. Au milieu du deuxième virage, quitter la piste et poursuivre en direction nord-ouest (panneaux). La sente se perd rapidement dans les pâturages. Des piquets colorés en blanc-rouge-blanc sont installés à des intervalles (pas si) réguliers.
Bien garder le cap nord-ouest. En haut de la colline au-dessus de la ferme du Fessu Derrière, suivre au mieux la large épaule qui descend en direction nord-est jusqu'au chalet du Fessu Devant. Passer entre le monte-charge et la construction, puis continuer tout droit. Quelques dizaines de mètres plus loin, on retrouve finalement un sentier bien marqué.
Je pensais en avoir fini avec les difficultés, mais dans la forêt un cours d'eau avait décidé d'utiliser le chemin comme lit. Du coup, il a fallu prêter attention aux cailloux glissants et au terrain gras.
Après avoir quitté la forêt, on serpente sur un nouvel alpage jusqu'à gagner la ferme du Plan du Mont. Une route mène ensuite à un croisement (P. 1394). De là, on traverse la plaine du Gros Mont par la même route carrossable empruntée à l'aller pour retourner au parking.