Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A12 jusqu'à la sortie Bulle, puis suivre les indications pour Charmey / Broc. À hauteur des dernières maisons du village de Broc, partir à droite en direction de la déchetterie communale. Continuer à suivre la route qui devient rapidement étroite (croisements souvent difficiles). Remonter le vallon de Motélon sur environ 6 km. Plusieurs places de parc sont disponibles juste après le restaurant La Pinte du Pralet, à la fin de la route asphaltée.

Accès en transports publics

Le point de départ n'est pas accessible en transports publics, mais il existe plusieurs variantes qui ne nécessitent pas de véhicule privé (p. ex. la traversée de Broc à Estavannens).

Du Pralet au Col des Combes

Depuis les parkings à proximité du restaurant La Pinte du Pralet, il faut redescendre la route asphaltée sur quelques centaines de mètres. À la première bifurcation (P. 1000), partir à gauche.

Le chemin quitte très vite la fraîcheur de la forêt pour remonter ensuite à travers les différents alpages des Groins. Il n'était que 8 heures du matin, mais le soleil chauffait déjà bien. En regardant la carte topographique, j'avais pensé pouvoir couper quelques virages. Sur place j'ai changé d'avis à cause des fils barbelés (une pratique malheureusement très répandue dans la région) installés au bord de la route et de l'herbe qui était déjà haute dans les prairies. Je suis donc resté tout au long sur la route jusqu'au chalet d'alpage des Groins-Dessus (P. 1462).

J'ai été content de retrouver une route carrossable par la suite (il fait moins chaud et c'est plus agréable que de marcher sur l'asphalte). On arrive rapidement au chalet des Matseru. De là, on peut clairement voir la croix qui trône au sommet de la Dent de Broc. Par une dernière pente raide, on gagne le Col des Combes.

Du Col des Combes à la Dent de Broc

Depuis le Col de Combes, partir à droite (plein N) et gagner le pied de la falaise de la Dent de Broc par un chemin raide et caillouteux. Un panneau met en garde sur le caractère alpin de la suite de l'itinéraire.

Un sentier étroit et légèrement exposé contourne d'un faux plat le sommet par le S. Ce passage est clairement déconseillé aux personnes sujettes au vertige, mais vu l'itinéraire prévu pour la journée, ce n'est que le réchauffement.

Pendant la traversée, on remarque sur la gauche une grosse corde accrochée à la paroi. Elle donne accès à des voies d'escalade. Continuer donc à suivre le chemin qui mène au pied d'un couloir que l'on remonte sans trop de difficultés en utilisant les mains (pas d'escalade en I). On rejoint ainsi l'arête sommitale depuis laquelle on a une superbe vue sur Broc et le lac de la Gruyère. En arrière-plan, quelques nuages couvraient légèrement les montagnes du Jura. Au S, la vue était parfaitement dégagée sur la Dent du Chamois et celle du Bourgo, mais des nues cachaient un peu les sommets de la chaîne montagneuse du Vanil Noir.

Longer l'arête aérienne jusqu'au point culminant. La croix sommitale est quelques dizaines de mètres plus loin. On peut continuer à suivre l'arête sur une petite centaine de mètres et rejoindre une antécime. De là, on peut profiter d'une vue plongeante sur la ville de Gruyères.

De la Dent de Broc à la Dent du Chamois

Il était environ 10 heures lorsque je suis arrivé au sommet de la Dent de Broc. J'ai eu l'endroit rien que pour moi pour une bonne dizaine de minutes, puis un autre randonneur m'a rejoint. Nous avons échangé quelques mots avant que je reprenne la marche. Le programme était encore long et surtout je voulais redescendre au pied de la dent avant que les randonneurs que je voyais arriver peu à peu au col des Combes n'aillent plus loin. Croiser des randonneurs sur le chemin balisé en blanc–bleu–blanc peut prendre du temps ou se révéler compliqué, tout particulièrement dans la cheminée et quand la sente est étroite.

Au moment de remettre le sac sur mes épaules, j'ai remarqué quatre excursionnistes au pied du passage technique qui permet d'accéder à l'arête O de la Dent du Chamois. Je les ai observés quelques instants. Ils ont franchi le couloir sans difficulté particulière, ce qui m'a rassuré. J'avais en effet quelques incertitudes quant aux conditions du terrain dans ce secteur orienté N.

Après être retourné au Col des Combes par le même itinéraire, j'ai remonté en direction SE en longeant la crête sur une sente relativement bien visible malgré les hautes herbes. Un chemin bien marqué permet ensuite de remonter la pente raide en sous-bois. À la sortie de la forêt, la déclivité augmente encore plus. Le sol était légèrement mouillé, mais les semelles accrochaient bien. À cause de la forte pente, j'ai dû utiliser (et salir) les mains pour garder l'équilibre en approchant le pied d'un couloir.

Un court passage d'escalade en II permet de rejoindre l'arête O. Il y a de bonnes prises auxquelles s'accrocher, mais certaines sont branlantes. Il faut donc bien s'assurer de leur stabilité avant de se hisser.

En arrivant sur l'arête, j'ai retrouvé le soleil et un terrain sec. S'ensuit une sente escarpée et comportant des passages exposés, puis un passage dans les arbres remonte jusqu'au sommet O de la Dent du Chamois (P. 1839). De là, on a une vue imprenable sur la Dent de Broc (où de plus en plus de randonneurs affluaient).

Les difficultés n'étaient pas encore terminées, car pour rejoindre le sommet E (P. 1830) avec la croix, il faut descendre l'arête qui est très aérienne. Il n'y a pas de passages techniques, mais il faut avoir un pied très sûr et de la concentration, tout particulièrement quand l'arête devient effilée sur une dizaine de mètres de long. C'est une superbe voie très sauvage sur laquelle je ne voudrais pas être si le terrain est mouillé.

De la Dent du Chamois à la Dent du Bourgo

À proximité de la croix sommitale, un sentier bien marqué part en direction E. Le chemin est balisé en blanc–rouge–blanc et permet de descendre tranquillement jusqu'à La Forcla.

Dans le livre du CAS, il y a deux propositions pour atteindre le sommet de la Dent du Bourgo. La première est de monter dans la face NW sur un terrain très raide et exposé composé d'herbe et de rochers. Sur la carte topographique, les courbes de niveau sont très proches. On en déduit que la déclivité est importante, mais quand je me suis retrouvé la face devant moi, j'avais l'impression que la partie finale était un mur vertical. C'était bien trop pentu pour mes goûts (cette variante est d'ailleurs cotée T6!). La deuxième proposition est de traverser la face N, franchir un couloir pour rejoindre l'arête E, passer dans la face SE, contourner une ceinture rocheuse puis monter jusqu'au sommet par des pentes herbeuses. Cette variante traversait des pentes un chouia moins raide, mais n'ayant pas réussi à trouver d'information utile sur la face SE, j'ai décidé de ne pas me lancer là-dedans.

Depuis le col de La Forcla, j'ai donc décidé de poursuivre tout droit (SSO) sur le chemin balisé en direction de Vacheresse, avec l'intention de couper quelque part à travers la forêt de la Chaux des Feuillets pour rejoindre l'arête S de la Dent du Bourgo.

Le sentier monte d'une pente très douce en traversant l'alpage de la Joretta. Je marchais en mode automatique captivé par mes pensées quand, après un petit virage, je me suis retrouvé au milieu d'un champ de narcisses. Le panorama était superbe et surtout il n'y avait pas d'herbe piétinée comme c'est malheureusement le cas aux Pléiades ou aux Avants. Je me suis arrêté un bon moment à observer ces magnifiques fleures aux diverses nuances de jaune et de blanc.

À la différence de ce qui est indiqué sur les cartes topographiques, le sentier monte d'une pente constante à travers les pâturages jusqu'à la lisière de forêt. Il longe ensuite celle-ci sur environ 300 mètres, puis le sentier monte plus sèchement.

Vers 1620 mètres d'altitude, lorsque le sentier part à nouveau d'un faux plat à travers la forêt, j'ai quitté le sentier balisé. J'ai décidé de monter face à la pente, qui est assez raide, en zigzaguant entre les arbres. Vers 1770 mètres d'altitude, la forêt est remplacée par des petits arbustes. Dans cette partie, le sol était recouvert d'herbe et d'autres petites plantes qui ont rendu la progression un peu plus laborieuse, mais il n'y avait pas pour autant de difficulté technique.

J'ai rejoint la crête (et le chemin balisé) entre P. 1830 et P. 1814. Ce raccourci m'a fait gagner une bonne demi-heure par rapport à suivre le chemin balisé et remonter toute l'arête SSO.

J'ai poursuivi en direction du sommet. Quelques pas plus loin, une petite flaque d'eau a attiré mon attention: des tritons montaient rapidement à la surface pour capturer des insectes. Tout aussi vite, ils disparaissaient dans l'eau trouble. Pendant que j'essayais de capturer ces amphibiens avec mon appareil photo, des crapauds sont aussi apparus à la surface de l'eau. Après un moment d'observation, j'ai poursuivi l'ascension: le sommet de la Dent du Bourgo était encore à presque un kilomètre de distance.

Le sentier remonte le long de l'arête. Plusieurs magnifiques champs de narcisses étaient éparpillés sur les pentes E. Pendant l'ascension je pouvais clairement voir la face SE, qui était un mélange de pentes herbeuses très pentues et de blocs rocheux sur lesquelles les moutons se déplaçaient tranquillement. Si le terrain est bien sec, je suppose qu'on peut sans autre monter là-dedans.

La dernière partie sur l'arête est légèrement aérienne, mais le sentier est confortable et, si on ne souffre pas le vertige, il n'y a pas de difficulté particulière.

J'ai atteint le sommet peu après 12h30. J'avais les jambes bien fatiguées et j'en ai profité pour prendre une pause bien méritée. Je me suis posé légèrement en contrebas du sommet (j'ai suivi l'arête E sur quelques dizaines de mètres).

De la Dent du Bourgo au Pralet

La météo se détériorait doucement. De plus en plus de nuages recouvraient les sommets aux alentours, ce qui n'était pas terrible pour les photos. De plus, lorsque je prenais ma pause au sommet, des bancs nuageux ont commencé à monter du versant O pour passer par-dessus l'arête SSO de la Dent du Bourgo et poursuivre vers l'E. Elles n'avaient pas l'air méchantes (en tout cas pour le moment). J'ai donc tranquillement terminé mon repas, puis j'ai entamé la descente par la voie normale.

Après être retourné à l'endroit où j'avais récupéré le chemin balisé, j'ai poursuivi le long du sentier sur l'arête. Je m'attendais à avoir que de la descente, mais pour arriver au bout de l'arête S (P. 1810) il faut alterner descentes et petites montées. Une courte descente mène ensuite au chalet d'alpage de la Vacheresse.

J'ai poursuivi la descente dans le vallon de Motélon en suivant la route carrossable en direction du Pralet. Cette descente n'est pas très intéressante, mais elle permet de profiter de jolis points de vue sur le somme de la Dent de Bourgo et sa face SE.

Environ quatre kilomètres plus loin, on gagne la route au fond du vallon. Pour retourner au point de départ, il ne reste plus qu'à longer la route sur un peu moins de trois kilomètres.