Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Saxon. Continuer en direction de Fully / Saillon. Environ 750 mètres plus loin, traverser la route principale (qui relie Fully à Saillon) et poursuivre tout droit (direction nord-est) sur une route secondaire. Des places de parc sont disponibles quelques 400 mètres plus loin, à proximité de la Place de la Botzache et de la déchetterie communale.

Accès en transports publics

Mazembroz est desservi par des bus sur la ligne Martigny –- Sion. Depuis l'arrêt de bus, marcher en direction nord. Suivre la route asphaltée sur environ 350 mètres, puis partir à droite (panneaux jaunes). Un chemin à travers les vignes mène jusqu'à la Place de la Botzache.

Veuillez consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.

De Mazembroz à Chiboz par les Planches de Mazembroz

Après avoir quitté l'autoroute, je me suis arrêté quelques instants sur une aire pour observer les terrasses dans les parois rocheuses de Buitonne et de Mazembroz qui surplombent la vallée. J'ai reconnu Beudon et ses vignes perchées sur les falaises, mais pas le sentier escarpé qui y mène. Ce hameau est en effet accessible uniquement par des chemins aériens.

J'ai ensuite essayé de repérer le parcours, pas indiqué sur les cartes topographiques, qui a été depuis peu rétabli et traverse les Planches de Mazembroz. Ce sentier relie Mazembroz à Chiboz et est une variante bien plus intéressante que le cheminement balisé qui utilise des routes secondaires asphaltées. J'ai malheureusement de nouveau fait chou blanc.

J'ai rejoint le parking susmentionné à côté de la place de la Botzache, une aire avec des tables et des bancs en bois.

Descendre à pied le long de la route asphaltée sur une petite centaine de mètres. Un panneau jaune du tourisme pédestre nous invite à franchir une lignée d'arbres et traverser le bassin de rétention du torrent de l'Echerche. Un pont en bois permet de changer aisément de rive.

Poursuivre sur le large chemin qui longe les vignes (d'un côté) et la forêt (de l'autre). Très vite, un panneau jaune avec l'indication "Beudon" invite les randonneurs et randonneuses à partir à gauche et pénétrer dans la forêt. La pente se redresse, mais la progression est très agréable. Les jeux de lumière que le soleil levant faisait sur les feuilles mortes restées sur les branches d'arbres étaient magnifiques.

Une dizaine de minutes plus tard, le chemin sort de la forêt. Plusieurs cactus ont colonisé ces raides pentes herbeuses. Quelques pas plus hauts, on gagne le pied d'une falaise avec plusieurs couennes (des voies d'escalade de faible hauteur). C'est à cet endroit qu'il faut quitter le sentier balisé, qui continue sur la droite du mur de grimpe, et emprunter le chemin de gauche qui longe le pied de la barre rocheuse.

Ce sentier n'est pas indiqué sur les cartes topographiques. Dans un premier temps peu visible, la trace devient très vite bien marquée. Elle remonte sur les terrasses dans les parois rocheuses des Planches de Mazembroz.

La vue sur la vallée du Rhône s'ouvre. Le paysage, avec les cimes des montagnes encore bien enneigées, était très beau. Les bruits de la civilisation qui montent depuis la pleine étaient cependant particulièrement forts et gâchaient partiellement le calme et la contemplation. Je me suis dès lors concentré sur la flore qui était déjà assez variée, bien qu'il fût l'hiver. Les saponaires roses, les joubarbes et les anémones pulsatilles ce ne sont que quelques exemples de fleurs qui étaient à côté du chemin.

Le sentier, apparemment retapé depuis 2021 par des chasseurs, alterne raidillons et passages étroits à travers la paroi rocheuse. Par-ci par-là, des traces de peinture rouge (des points et des flèches) confirment qu'on est sur le bon itinéraire.

Vers 950 mètres d'altitude, le chemin devient moins marqué. Continuer tout droit (face à la pente) jusqu'à retrouver une jolie trace quelques dizaines de mètres plus haut.

On arrive très vite à une bifurcation vers 980 mètres d'altitude. Un sentier bien visible poursuit en direction ouest-nord-ouest. Je suppose qu'il suit plus ou moins le chemin qui était indiqué sur les cartes topographiques des années 1970 et qui gagne la route de Chibo vers 1080 mètres. Les traces de peinture incitent cependant à continuer en direction nord-nord-est. Ces dernières semblaient suggérer un itinéraire plus direct pour rejoindre Chiboz. J'ai donc quitté le sentier bien visible à gauche et poursuivi en suivant les traces de peinture sur les arbres.

En moins de rien, il n'y a plus de chemin, mais les traces de peinture sont omniprésentes et ne laissent aucun doute quant à la direction à suivre. L'absence de sentier rend néanmoins la progression plus pénible, car souvent on marche face à la pente.

J'ai traversé la forêt éparse sans rencontrer de difficultés particulières et j'ai atteint la partie inférieure d'un pâturage vers 1070 mètres d'altitude. Les dernières traces rouges étaient peintes sur deux piquets en bois. Dans la prairie, il n'y a en effet plus aucune indication. J'ai poursuivi en restant dans la section occidentale du parc. Un peu plus haut, j'ai aperçu une petite cabane en bois, qui n'est pas mentionnée sur les cartes topographiques. J'ai rejoint la construction et je l'ai contournée par la droite, puis j'ai mis le pied sur la route de Chibo.

Je ne supporte pas de marcher avec des chaussures de montagne sur l'asphalte. J'ai donc coupé les courts lacets. À la sortie du troisième virage en épingle, j'ai abandonné la route asphaltée et poursuivi sur un chemin carrossable interdit à la circulation qui mène rapidement aux maisons de Chiboz d'en Bas.

Fortification préhistorique de Chiboz

Les Planches de Buitonne culminent avec l'éperon du Scex Rouge à 1229 mètres d'altitude. Les cartes topographiques nomment l'endroit "fortification préhistorique de Chiboz". Ce titre remonte à 1995, après à la découverte de tessons de céramique sur des taupinières. Ces fragments de poterie se sont avérés typiques de la fin de l'âge du Bronze (env. 1100-800 av. J.-C.) et de la fin du Second âge du Fer (env. 150-50 av. J.-C.). Des travaux archéologiques menés dans les années suivantes ont confirmé l'existence de niveaux archéologiques et les caractéristiques topographiques du lieu ont été révélées progressivement.

J'ai quitté le large chemin à hauteur d'un replat et j'ai vagabondé sur le site du Scex Rouge. Je n'ai constaté aucune information et je n'ai pas réussi à repérer l'endroit des fouilles ni autre chose qui puisse ressembler de près ou de loin à une ancienne fortification. Les superbes tapis de campanettes (ou bulbocodes) et l'imprenable point de vue sur la vallée du Rhône ont amplement compensé la déception de ne pas avoir trouvé de restes du passé.

De Chiboz à Randonne

Après l'errance, j'ai récupéré le sentier pédestre et rejoint Chiboz d'en Haut. Les bâtisses et le petit oratoire du pâturage de Randonne étaient bien visibles de l'autre côté du vallon.

Depuis le début de la randonnée, je n'avais rencontré âme qui vive. Le transit dans le groupement de maisons n'y a rien changé : mis à part deux cheminées fumantes, c'était un hameau fantôme.

Après les derniers chalets, continuer en direction de Lui d'Août. L'agréable sentier longe en contre-haut la route qui mène à l'Érié. Le chemin rejoint ladite route environ 500 mètres plus loin, à l'endroit où celle-ci traverse le torrent de Randonne (P. 1397).

Poursuivre sur le chemin carrossable, sous le regard du Grand-Garde, jusqu'aux bâtiments du pâturage de Randonne, le point culminant de la randonnée. J'ai voulu m'assoir sur un des bancs disponibles à proximité de l'étable pour admirer le beau panorama sur la plaine du Rhône du Valais central, mais le vent froid qui soufflait m'a découragé.

De Randonne au Moulin de Chiboz

J'ai coupé à travers les champs herbeux en direction sud-est jusqu'à gagner un poteau avec les panneaux du tourisme pédestre installé dans un virage de la Route d'Ovronnaz vers 1360 mètres d'altitude.

Le sentier traverse ensuite le territoire des vaches. Le chemin se perd un peu, mais le balisage blanc-rouge-blanc est bien présent et mène aussitôt à un petit oratoire, construit en souvenir du hameau qui a été rasé en 1930 pour créer le pâturage.

Le parcours continue d'un faux plat. Le moulin de Chiboz apparaît dans les pentes de l'autre côté du vallon. On arrive rapidement au bord du torrent de Randonne. Un pont en bois permet de franchir le cours d'eau pour la deuxième (mais pas la dernière…) fois. L'eau est captée à cet endroit et conduite par une bisse jusqu'au moulin. À une époque, il était utilisé pour moudre les céréales récoltées à Chiboz, Randonne et Beudon. Il a été détruit par le souffle d'une avalanche dans les années 1950 et des bénévoles l'ont reconstruit en 1993.

Les cartes topographiques n'indiquent aucun chemin qui mène au petit bâtiment, bien qu'il en existe plusieurs (signalés par des panneaux bruns).

C'est rare que les machines soient en fonction, mais à travers les barreaux on peut voir l'intérieur.

Du Moulin de Chiboz à Beudon

J'ai jeté un dernier regard aux imposantes falaises de la Grand-Garde avant de poursuivre plein sud pour récupérer le sentier pédestre. Quelques virages plus bas, on gagne de nouveau le bord du torrent de la Randonne. Le cours d'eau a eu ramené des débris qui se sont cumulés et ont même déplacé le pont en bois. Lors de mon passage, l'eau coulait par-dessus l'ouvrage. J'ai préféré traverser le torrent quelques mètres en amont plutôt que par le pont instable et glissant.

Le sentier quitte rapidement les gorges de la Randonne. S'ensuit un tronçon à ciel ouvert qui comporte des passages légèrement aériens ainsi que des vues vertigineuses sur le domaine de Beudon.

Le chemin dévale par la suite la pente dans la Forêt de Beudonnet jusqu'à rejoindre la partie supérieure du domaine viticole. J'ai longé les cultures de thym d'abord puis les quelques maisons du hameau.

Dans la section inférieure du vignoble, le sentier pédestre passe à côté d'une cabane très bruyante : c'est la microcentrale hydroélectrique qui fournit de l'énergie à toute l'exploitation.

De Beudon à Mazembroz

Le chemin pénètre encore une fois dans la forêt. Le début comporte un court passage particulièrement raide. Les branches d'arbres et une cordelette branlante m'ont soutenu dans la descente sans que je m'envole. On gagne de nouveau le bord du torrent de la Randonne. L'eau utilisée par la microcentrale hydroélectrique est réinjectée dans le cours d'eau à cet endroit.

Traverser pour la quatrième et dernière fois le torrent, puis un replat mène à un secteur aérien déconseillé aux personnes sujettes aux vertiges et qui nécessite un pied sûr. Des marches taillées dans le rocher ainsi qu'un câble en acier permettent de franchir le passage d'une centaine de mètres en sécurité. La roche est particulièrement lisse et j'imagine que par temps humide il doit être bien glissant (et donc à éviter…). La vue sur la vallée du Rhône est complètement dégagée, mais il faut s'abstenir de marcher et observer le paysage en même temps…

S'ensuit une zone avec une flore très riche. Au printemps, alyssons renflés, cactus, joubarbes, anémones pulsatilles, saponaires roses et orchidées poussent à côté du sentier pour le plus grand bonheur des randonneurs et randonneuses.

Une descente en lacets ramène au secteur de grimpe. De là, on retourne au point de départ par le même itinéraire qu'à l'aller.