Lors de ma randonnée au Mont Gond, j'ai rencontré un couple de hollandais. À mon arrivée au sommet ils tournaient en rond en regardant de façon perplexe les pics rocheux en direction des Dents Rousses. En m'apercevant, ils viennent vers moi avec un air de soulagement et me demandent où est le chemin qui mène aux Dents Rousses et qui rejoint l'autre sentier (celui en rouge sur la figure ci-dessous).

Carte topographique de la région du Mont Gond et des Dents Rousses (source swisstopo).

Un peu surpris par la question, je leur réponds qu'il n'y a pas de chemin. Il est certes possible de rejoindre ce chemin balisé, mais le parcours sur l'arête demande un certain niveau technique (la cotation est T5).

La femme sort alors son smartphone et ouvre une photo d'une carte topographique de la région. Elle me montre ensuite le "sentier" sur l'arête depuis le Plan du Fou et qui va jusqu'au dit chemin. J'ai donné un coup d'oeil à la photo pixelisée qui est apparue à l'écran, mais on n’y voyait pas grand-chose. J'ai alors sorti ma carte topographique version papier. Elle m'indique à nouveau le "sentier" sur l'arête en ajoutant qu'ils avaient suivi déjà ce sentier pour monter jusqu'au Mont Gond.

Sur ça je lui réponds que la ligne à tirets et points indique la limite de district et que le chemin qui monte au Mont Gond n'est pas indiqué sur la carte, et d’ailleurs il n'est pas toujours sur l'arête...

GPS ou carte papier?

Plusieurs choses m'ont surpris (pour ne pas dire horrifié) lors de cette rencontre. Tout d'abord on ne va pas randonner à la montagne sur des parcours inconnus qu’avec une carte prise en photo et en mauvaise qualité qui plus est ! Que vous utilisiez ou pas de GPS/smartphone, c'est toujours une bonne pratique de randonner avec carte topographique de la région en version papier.

Selon les course, je charge le parcours préalablement sur mon GPS ou ma montre Garmin, mais je prends aussi systématiquement aussi une carte imprimée. Il y a plusieurs raisons à cela: premièrement les appareils électroniques peuvent se décharger ou tomber en panne. Il ne faut jamais se fier à l’autonomie de la batterie donnée par le constructeur. Le froid, par exemple, peu décharger plus rapidement la batterie d’un appareil.

Je trouve aussi que les écrans des GPS sont généralement trop petits pour pouvoir bien afficher une zone relativement grande (p.ex. pour chercher un chemin alternatif).

Je pourrais énumérer d’autres raisons, mais celles-ci devraient déjà être suffisantes pour vous convaincre de prendre avec vous une carte traditionnelle.

Ceux qui ne veulent pas acheter les différentes cartes papier peuvent les imprimer facilement et gratuitement à la maison via le site web map.geo.admin.ch ou Suisse Mobile. Ce dernier offre aussi la possibilité de préparer des parcours (fonctionnalité payante).

Sentier versus Limite de district

Il ne suffit pas de partir à la montagne avec une carte (que ça soit sur papier ou en format électronique). Il faut aussi savoir "la lire", c’est-à-dire interpréter les symboles. En l'occurrence les deux hollandais ont confondu limite de district et sentier. C'est vrai que ces deux symboles se ressemblent (voir figure ci-dessous).

Quelques signes conventionnels des cartes nationnales.

Pour éviter tout confusion il est important de bien connaître les signes conventionnels des cartes nationales de la Suisse. Il est important de noter que SwissTopo modernise depuis 2014 les cartes nationales suisses, c'est pourquoi il existe deux légendes différentes!