Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A12 jusqu'à la sortie Vaulruz et continuer en direction de ce dernier. Au premier giratoire, poursuivre en direction d'Oron. Suivre la route sur environ 4 kilomètres, puis tourner à gauche en direction de Montborget/Grand-Praz et Les Sentiers (panneau brun).

Suivre la route goudronnée étroite (croisements parfois difficiles) sur environ 900 mètres, jusqu'au parking en gravier en bordure de la forêt des Bois du Ban. Pour le GPS, l'adresse la plus proche est Chemin de Montborget 60, 1611 La Verrerie.

Accès en transports publics

L'espace de stationnement mentionné précédemment n'est pas accessible en transports publics. Il est cependant possible de se rendre en bus à proximité de l'extrémité occidentale des Bois de Ban. Pour cela, prendre le train jusqu'à La Verrerie puis continuer en bus jusqu'à l'arrêt "Crêt-près-Semsales, Bremudens". Depuis l'arrêt du bus, on atteint rapidement un large coin pique-nique dans les Bois de Ban.

Les Bois de Ban

Depuis le petit parking, rien ne laisse présager que la forêt abrite deux sentiers didactiques. Un panneau, légèrement caché par les branches des arbres, révèle la présence du sentier "À Tire d'Ailes" dans les Bois de Ban, et du chemin des tourbières du Crêt. Le premier itinéraire s'étend sur 3.8 km et le second sur 2.2 km, avec quelques centaines de mètres en commun. Ces valeurs me semblent cependant exagérées, car, selon SuisseMobile, la boucle complète mesure moins de 4 km…

Nous avons combiné les deux parcours. Le sens de la boucle est au choix. En 2019, nous avons parcouru l'itinéraire en sens antihoraire, tandis qu'en 2024, nous avons opté pour le sens horaire afin d'accéder rapidement à la place de pique-nique pour une grillade.

Peu importe le sens choisi, chaque départ comporte un panneau indiquant que les chiens doivent être tenus en laisse sur l'ensemble des sentiers.

Pour parcourir l'itinéraire en sens antihoraire, gagner l'extrémité ouest du parking et emprunter le charmant sentier recouvert de copeaux qui pénètre dans les Bois de Ban.

Le nom de cette forêt dérive du latin médiéval "bannus", signifiant "prestation de travail exigée en vertu du droit de ban", de l'ancien bas francique "*ban", signifiant "loi, ordre dont la non-observance entraîne une peine", et du germanique "*bannjan" qui signifie "bannir, en raison de l'interdiction faite aux sujets de se servir de biens n'appartenant pas au seigneur". Autrefois, l'accès à la forêt était probablement soumis à la banalité, une sorte de redevance, ou était réservé à certaines personnes.

Après quelques pas dans la forêt, nous nous sommes soudainement retrouvés face à face avec un magnifique sanglier… sculpté à la tronçonneuse dans un troc d'arbre. Le parcours est ponctué de plusieurs sculptures en bois.

Plus inattendu, nous avons croisé un chat, vivant, probablement habitant une maison proche du parking. Il s'est approché de nous pour quelques caresses avant de poursuivre sa promenade.

Après quelques minutes de marche, nous avons atteint une intersection, surveillée par un ours. Juste à côté, une grande table en bois avec des bancs offre un cadre paisible pour un pique-nique ou une simple pause.

La Tourbière du Crêt / Les Marais de la Mosse d'en Bas

Au même endroit trône un énorme panneau en bois qui indique clairement, même pour une taupe myope, la direction à suivre pour rejoindre la tourbière.

Un chemin carrossable part à droite et traverse la prairie verdoyante jusqu'à atteindre le marais de la Mosse d'en Bas. Le terme "mosse", dérive de l'ancien français, signifie "mousse" et désigne généralement des terres humides en partie marécageuses. L'endroit est aussi appelé la tourbière du Crêt.

L'entrée en la lisière de forêt est marquée par un panneau officiel en métal. Un pictogramme rappelle que l'on pénètre dans une réserve naturelle d'importance nationale et que les chiens doivent obligatoirement être tenus en laisse. Dans cette zone protégée, il est interdit de quitter les chemins balisés, pour ne pas endommager la végétation, et de cueillir les plantes.

Les marais sont des écosystèmes naturels qui se créent sur une surface imperméable. L'eau ne s'écoule que très peu, ce qui les rend constamment humides. Les sols acides et pauvres en air et oxygène ne permettent pas une décomposition complète des plantes, qui se transforment peu à peu en tourbe. Seules des espèces végétales spécialisées et caractéristiques arrivent à se développer, en faibles quantités, sur ce substrat.

Les termes "tourbière", "marécage", "bas-marais" et "haut-marais" sont très spécifiques et peuvent prêter à confusion, d'autant plus qu'ils décrivent des milieux humides parfois très différents. On distingue principalement deux catégories principales de marais: les hauts-marais et les bas-marais. Elles se différencient par l'origine et la teneur en substances nutritives de l'eau, le type de végétation, la composition de la tourbe et la forme du marais.

Un sentier recouvert de copeaux longe un terrain envahi par la végétation et couvert d'eau. Des sculptures en bois, sur le thème des marais et de la forêt, ponctuent le parcours, ajoutant une touche ludique et pédagogique.

Très vite, on arrive à une bifurcation. Nous avons emprunté la passerelle en bois, qui peut être particulièrement glissante par temps humide. Elle permet de serpenter dans la partie la plus humide sans mouiller les pieds et protège la végétation fragile.

Quelques planches en bois plus loin, on débouche sur une zone dégagée: le haut-marais.

Le Haut-Marais

Contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, un haut-marais ne tire pas son nom de son altitude. En réalité, sa surface s'est élevée au-dessus du niveau de l'eau à cause de l'accumulation d'une épaisse couche de tourbe, pouvant atteindre plusieurs mètres d'épaisseur. Cette tourbe est principalement composée de sphaignes, un genre de mousse. Ces dernières ont la particularité de se gorger d'eau comme une éponge et de libérer des acides dans l'environnement. Si l'on ajoute à cela le manque d'oxygène, on obtient un milieu qui rend la mission des micro-organismes décomposeurs quasi impossible, ce qui explique l'accumulation importante de matière organique.

La croissance des sphaignes est très lente, d'environ 1 mm par an. La formation d'un haut-marais, aussi appelé tourbière, peut donc durer des siècles, voire des millénaires. Se nourrissant uniquement des eaux de pluie et des rares nutriments en suspension dans l'atmosphère, c'est-à-dire dire très peu, ce milieu est extrêmement pauvre.

Un panneau pédagogique présente quelques espèces végétales capables de survivre dans ce milieu gorgé d'eau et très hostile. Entre avril et octobre, la flore s'éveille et offre un spectacle unique aux visiteurs et visiteuses.

Lors de notre balade automnale, nous avons cru apercevoir la laîche à longs rhizomes, une plante relique de l'ère glaciaire qui a trouvé refuge dans le climat frais de la tourbière. Notre recherche des autres espèces du panneau s'est avérée moins fructueuse.

En général, les arbres ne colonisent pas le cœur des tourbières. Pourtant, quelques bouleaux et pins parviennent à s'établir dans ces sols pauvres, acides et gorgés d'eau. Les bouleaux s'installent souvent dans les zones qui ont été perturbées, comme les creux causés par l'exploitation de la tourbe. Quant aux pins, leur croissance lente et difficile leur permet de coloniser les zones bombées, où ils forment des groupes clairsemés.

Le Bas-Marais

La passerelle nous a ensuite conduits à travers une forêt éparse avant de déboucher sur une zone à la végétation luxuriante: le bas-marais.

Contrairement aux hauts-marais, les bas-marais se sont formés par défrichement ou comblement d'un plan d'eau. Constitués de prairies inondées, on peut également les qualifier de "marécages". Le sol est en contact avec la nappe phréatique, riche en nutriments, ce qui explique la différence de végétation entre les deux types de marais.

La végétation du bas-marais est plus dense, plus haute et plus verte que celle du haut-marais. De nombreuses espèces y trouvent refuge.

Notre attention a été attirée par les massettes à larges feuilles, également appelées roseaux à massette ou rauches, qui poussent à environ deux mètres de hauteur. En observant attentivement le sol, nous avons découvert plusieurs petites espèces végétales qui essayent de se faire remarquer. Outre la sphaigne, une mousse d'un vert brillant caractéristique des tourbières, nous avons remarqué des champignons d'un blanc immaculé.

Les panneaux didactiques jalonnant la tourbière présentent quelques plantes spécifiques à ce lieu, mais pour assouvir la curiosité insatiable de mon fils et combler mes propres lacunes en botanique, j'ai eu recours à l'application PlantNet. Disponible gratuitement sur Android et iOS, elle permet d'identifier des plantes à partir de photos.

La Passerelle de la Roselière

Après une nouvelle traversée de la forêt, nous sommes arrivés à la "passerelle de la roselière". Comme son nom l'indique, la plateforme à deux étages offre un point d'observation exceptionnel sur les roseaux.

Les forêts inondables qui entourent le bas-marais sont dominées par des essences spécialisées dans les milieux humides, comme les saules, les bouleaux et les aulnes. Ces arbres à la vie courte et au bois tendre sont des pionniers qui attirent les insectes xylophages, eux-mêmes convoités par les oiseaux insectivores et les chauves-souris, que l'on peut facilement observer depuis la passerelle.

En son centre, la plateforme expose des vestiges archéologiques fascinants, tels qu'une clé en fer du Moyen Âge et une lame de hache de l'âge de bronze, invitant à un voyage dans le temps.

Si nous espérions observer des batraciens, des chenilles et des papillons, seule une libellule a croisé notre chemin lors de notre retour vers l'entrée de la tourbière. Malgré cela, cette promenade dépaysante a été une véritable source d'émerveillement.

Le Sentier "À Tire d'Ailes"

De retour à l'intersection surveillée par l'ours et sa table en bois, nous avons continué à droit, le long du sentier didactique "À Tire d'Ailes". Ce chemin nous invite à découvrir les Bois de Ban à travers le regard des oiseaux, accompagnés par leurs chants mélodieux.

Des panneaux didactiques ponctuent le parcours, offrant des informations fascinantes sur les espèces d'oiseaux qui peuplent les bois, leur vie et leurs particularités. D'autres panneaux éclairent le rôle crucial des arbres dans la forêt et l'écosystème, ainsi que le cycle de l'eau et son importance.

Quelques activités, comme sautiller sur des troncs de différentes hauteurs fixés à la verticale, offrent de courtes pauses très ludiques pour petits et grands.

Le sentier, bien entretenu et facile à suivre, serpente paisiblement à travers la forêt. En l'absence de sculptures ou de panneaux, la nature environnante offre une multitude d'observations et d'écoutes fascinantes.

Une courte montée mène à l'extrémité occidentale des Bois de Ban, où des ouvertures dans la forêt révèlent de beaux panoramas sur les Alpes.

Quelques pas plus loin, on atteint une large place de pique-nique, offrant un cadre idyllique pour un repas en famille. Des tables en bois sont disposées entre les arbres, un grand abri couvert avec deux longues tables et des foyers aménagés invitent à la détente. Du bois est gracieusement mis à disposition pour allumer un feu aux endroits mis à disposition.

Pendant que les adultes préparent le repas, les enfants peuvent s'amuser dans la forêt, explorer les sculptures en bois, apprendre à identifier les animaux, grimper sur un mirador ou se réfugier dans de charmantes cabanes.

Récupérer le sentier recouvert de copeaux qui mène très vite à une petite cabane suspendue dans le vide. En s'approchant, on découvre qu'il s'agit d'un nichoir à taille humaine! Une passerelle permet d'accéder à l'entrée, offrant une expérience unique aux enfants et aux adultes les plus souples.

Après avoir passé un moment dans la peau d'un oiseau, nous avons continué en direction du parking.

Le sentier "À Tire d'Ailes" se réinvente régulièrement, proposant des animations ponctuelles. Une soirée costumée pour Halloween et un calendrier de l'Avent illuminé en décembre ont notamment enchanté les visiteurs et visiteuses ces dernières années.

Que ce soit pour apprendre, s'amuser ou simplement se ressourcer dans la nature, la tourbière et le sentier "À Tire d'Ailes" sont une expérience inoubliable qui ravira petits et grands.