Accès

Accès en voiture

Emprunter l'autoroute A9/E23 en direction de Besançon et Vallorbe. À la fin de l'autoroute, continuer en direction de la Vallée de Joux jusqu'au village de Le Pont. Des parkings gratuits sont disponibles à proximité de la gare. À noter que les week-ends, ils peuvent être complets dès le milieu de matinée.

Accès en transports publics

Le Pont est desservi par des trains régionaux sur la ligne Aigle — Le Brassus.

Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.

La Vallée de Joux

Dès notre passage au Col du Mont d'Orzeires, à bord de notre voiture, nous avons aperçu le lac Brenet. Ce toponyme provient du patois "ors, orsa", qui signifie "ours", et indique un lieu autrefois fréquenté par ces animaux. Aujourd'hui, ces créatures ne se trouvent qu'à JuraParc, un parc animalier à environ 1 km au nord du col.

En empruntant le train, le lac se dévoile à la sortie du tunnel de la Torne.

Lors de notre descente vers Le Pont, nous avons eu la chance d'observer une harde de chamois dans le pâturage de la Torne. Une petite aire adjacente à la route nous a offert l'opportunité de nous arrêter et d'admirer ces animaux à distance, afin de ne pas les effrayer.

Nous avons finalement atteint la gare du Pont, notre point de départ. Arrivés vers 11 heures, nous avons pris l'avant-dernière place disponible dans le parking…

Malgré l'altitude du plateau (environ 1000 mètres), la température était étonnamment douce en ce début février. La Vallée de Joux était verdoyante avec quelques rares traces de l'or blanc près du Mont Tendre.

De la Gare aux Glacières du Pont

Entre la gare et le parking, un poteau indicateur a attiré notre attention. Le tour du lac Brenet y est clairement indiqué et peut être entrepris dans les deux sens. Nous avons choisi la direction antihoraire, désireux de marcher avant de nous accorder une pause pour pique-niquer dans l'un des nombreux coins idylliques situés sur la rive gauche (occidentale) du lac.

Après avoir traversé la voie ferrée, nous avons emprunté un large chemin en direction du nord, guidés par les losanges jaunes. D'anciennes locomotives, peintes de couleurs voyantes, étaient parquées sur des voies de service. Il va sans dire que mon fils n'a pas résisté à l'envie de grimper sur la plateforme extérieure de l'une d'elles. C'est seulement plus tard, à côté du bâtiment, que nous avons remarqué le panneau interdisant de monter sur les engins…

Immédiatement après la gare, caché parmi les arbres, nous avons trouvé un panneau didactique. Durant la promenade autour du lac, on en rencontre plusieurs, chacun révélant des aspects de l'histoire de la région et illustrant la manière dont l'être humain a tiré parti des ressources naturelles au fil des siècles.

Les Glacières du Pont

Le panneau didactique dévoilait l'histoire des anciennes glacières du Pont, construites en 1879. Ces imposants édifices ont été conçus pour stocker les récoltes de glace. Les murs étaient deux parois en bois remplies de sciure agissant comme un isolant.

Lorsque la glace du lac Brenet atteignait une épaisseur suffisante, typiquement au début de janvier, on prélevait de larges plaques qui étaient transportées par un chenal d'eau jusqu'à proximité des glacières. Là, elles étaient découpées en bandes au moyen de scies circulaires. Ces bandes étaient ensuite fragmentées en morceaux réguliers qui étaient ensuite convoyés par un tapis roulant vers les "magasins". La glace y était conservée jusqu'à l'été, période durant laquelle elle était distribuée.

Durant les sept premières années, de 1879 à 1886, la glace a été transportée à la gare de Croy à l'aide de chars et de chevaux, puis chargée dans des wagons à destination des capitales suisses, mais aussi (et surtout) de Paris. Ces opérations ont causé d'importants dommages aux routes, rendant impérative la construction d'une ligne ferroviaire entre Le Pont et Vallorbe, qui fut ainsi inaugurée en 1886.

La société des glacières du Pont continua d'exploiter la glace jusqu'à environ 1943, époque à laquelle la glace artificielle et le détournement du lac en déchetterie mirent un terme à l'usage de la glace naturelle.

Non loin du panneau, on peut encore apercevoir les bâtiments administratifs, bien qu'ils n'offrent aucun intérêt particulier à la visite.

Des Glaciaires à la Prise d'Eau

Nous avons continué notre chemin à travers la forêt, sur un parcours à plat qui ne présente aucune difficulté. Accessible tout au long de l'année, le sentier longe le contour du lac, souvent dissimulé par la végétation. Cependant, en plusieurs points, il est possible de s'approcher de l'eau, permettant ainsi de savourer de magnifiques panoramas sur le Pâturage de l'Epine, cette éminence qui surplombe la rive nord-ouest du lac, et Les Charbonnières, le village situé à la pointe sud-ouest du lac.

Une délicate pellicule de glace recouvrait le lac, conférant au paysage un aspect féerique. Contrairement au lac de Joux, le lac Brenet n'est pas formellement accessible pour le patinage, même si la couche de glace est épaisse.

Le sentier sinue ensuite entre la voie ferrée, qui court parallèlement à la route cantonale, et le lac. Ainsi, il n'est pas inhabituel de sursauter au son du sifflement d'un train passant au-dessus de nos têtes ou, moins agréable, d'entendre le bruit des véhicules roulant à toute allure. En été, ce vacarme est quelque peu adouci par la végétation.

À la sortie de la forêt, nous sommes tombés sur une structure intéressante: la prise d'eau.

La Prise d'Eau de La Tornaz

Le lac Brenet, tout comme son "grand frère" le lac de Joux, n'a pas d'émissaire visible. Ce dernier se déverse dans le lac Brenet par un canal. Historiquement, l'eau ne pouvait quitter le lac Brenet pour s'écouler vers Vallorbe que par des entonnoirs naturels situés sous sa surface, sur les rives occidentales du lac, et rejoignait la résurgence de l'Orbe. En période de fortes pluies, le niveau des eaux augmentait, envahissant les prairies avoisinantes et même, dans certains cas, inondant les caves des maisons. Il y avait une réelle appréhension que ces entonnoirs se bouchent de manière irréversible, ce qui aurait pu entraîner une montée des eaux si significative qu'une grande partie de la région aurait pu devenir inhabitable.

Dans le but de réguler le débit des eaux des lacs de la Vallée de Joux, la compagnie des Forces de Joux a entrepris, dès 1901, la construction d'un canal artificiel entre le lieu-dit La Torne (autrefois dénommé "La Tornaz") et le Crêt des Alouettes, un sommet se trouvant à quelques kilomètres à l'est de Vallorbe. Cette initiative répondait à un double objectif: non seulement elle permettait de prévenir d'éventuelles inondations catastrophiques, mais elle produisait également de l'électricité grâce à la chute de plus de 200 mètres qu'effectuait l'eau en se précipitant vers la centrale hydroélectrique de La Dernier.

De la Prise d'eau au Débarcadère

Après avoir observé le tunnel de captage, nous avons gravi une dizaine de marches pour nous retrouver à côté d'un passage à niveau. L'itinéraire ne franchit pas la voie ferrée, mais emprunte le chemin carrossable qui fait le tour de l'extrémité septentrionale du lac.

En traversant la prairie de la Torne, le soleil et sa douce chaleur nous ont accueillis à nouveau. Il ne nous a pas fallu longtemps pour atteindre un petit groupement de maisons.

Le Débarcadère de La Tornaz

Si le lac Brenet était réputé pour son exploitation de glace, sa contribution à la production de charbon était moins connue. Dès la fin du 13e siècle, la population de Vallorbe a en effet tiré profit des forêts de la Vallée de Joux pour produire du charbon de bois, indispensable à leur économie. Le charbon fabriqué au Chenit (une commune ultérieurement divisée en trois sections: Le Sentier, L'Orient et Le Brassus, à la fin du XIXe siècle) ou sur le territoire de l'Abbaye était acheminé par des barques charbonnières sur le Lac de Joux jusqu'à la Torne. Le transport vers Vallorbe se poursuivait ensuite à dos de mulets, par la Pierre à Punex (l'actuel Col du Mont d'Orzeires).

Cette activité a probablement continué jusqu'à la fin du 18e siècle, époque à laquelle le charbon de bois fut supplanté par le charbon de terre. Les infrastructures associées, telles que les charbonnières de la Tornaz et le débarcadère, ont été abandonnées, mais non détruites.

Le panneau érigé sur le site mentionne que le débarcadère est toujours visible, mais pour ma part, je n'ai rien remarqué. Je me suis approché du lac pour prendre quelques photos, mais j'avoue ne pas avoir cherché plus que cela.

Du Débarcadère à l'Entonnoir de la Cave à la Metsire

Un charmant sentier serpente dans la forêt, se maintenant à quelques dizaines de mètres du lac. La lumière du soleil, filtrant à travers la végétation, créait de sublimes jeux de lumière. Le chemin longeant la rive gauche est plus paisible, même si le bruit des véhicules parvient jusqu'à nos oreilles.

Nous avons croisé un banc, placé au cœur de la forêt. C'est l'endroit parfait pour faire une pause lors d'une torride journée d'été, mais en hiver, il existe des options plus accueillantes…

Peu après, nous sommes arrivés à l'entonnoir de la Cave à la Metsire. La Metsire était une sorcière qui n'a laissé derrière elle que son nom. Il est certain que des légendes circulaient autrefois à son sujet, mais elles ont fini par se perdre.

Les Entonnoirs du Lac Brenet

Un entonnoir est une cavité, à fleur d'eau ou souterraine, qui servait de sortie aux eaux des deux lacs de la Vallée de Joux, car ils n'avaient pas d'émissaire naturel. Ces eaux s'échappaient ainsi pour rejaillir à la résurgence de l'Orbe. Cinq entonnoirs étaient répertoriés le long de la rive occidentale du lac Brenet (du nord au sud): l'entonnoir de la Cave à la Metsire, l'entonnoir dit Le Creux aux Italiens (non indiqué sur les cartes topographiques), l'entonnoir Bon Port (également connu sous le nom de Grand-Creux), l'entonnoir Martinet et l'Entonnoir Neuf. Ce n'est qu'après la randonnée que j'ai réalisé n'avoir capturé en image aucune de ces cavités…

Tous ces entonnoirs ont été cimentés, de sorte que l'eau ne s'écoule désormais que par la conduite forcée sous le Mont d'Orzeires.

De l'Entonnoir de la Cave à la Metsire aux Charbonnières

Juste à la sortie de la forêt, nous avons longé ce qui semblait être un mur de soutènement (ou était-ce le Creux aux Italiens?). Nous nous sommes installés là pour déguster notre pique-nique, tout en admirant la vue sur le lac.

Par la suite, il est de nouveau possible de s'approcher facilement de l'eau. Le sentier se transforme en route asphaltée. La "plage" se trouve à proximité des premières habitations du village des Charbonnières. En été, ce lieu est très prisé par les baigneuses et baigneurs désireux de se rafraîchir dans l'eau. Lors de notre passage, seule une famille était installée autour de la table en bois pour un pique-nique.

Le nom du village est étroitement lié à la production de charbon de bois. Le terme "charbonnière", issu du bas latin "carbonaria", signifie "four à charbon". Il réfère à la meule de bois qui produit le charbon de bois, mais aussi au lieu où l'on coupe le bois destiné à la production de charbon.

Des Charbonnières au Pont

Nous sommes arrivés face à un grand bâtiment de l'entreprise Valtronic, spécialisée dans la conception et l'industrialisation de systèmes et d'implants pour l'industrie médicale. Bien que les panneaux de tourisme pédestre nous invitassent à continuer sur la route asphaltée (à droite de l'édifice), nous avons préféré contourner le bâtiment par la gauche afin d'atteindre le terrain de football du village. Nous avons par la suite fait le tour de l'extrémité méridionale du lac Brenet, progressant sur le gazon tout en longeant les roseaux. Là, quelques échappées dans la végétation révèlent de splendides vues sur le lac.

Sur la droite, une aire de jeux et plusieurs bancs en bois encouragent une nouvelle halte.

Le Pégase

Pour rejoindre la gare du Pont, il faut passer entre les lacs Brenet et de Joux. Avant de boucler notre circuit, nous avons passé quelques instants au bord du lac de Joux, sur notre parcours.

Depuis le bord de la route, situé à quelques mètres au-dessus de l'étendue d'eau, nous avons été émerveillés par un panorama exceptionnel, avec les maisons se mirant dans l'eau. Encore plus étonnant, nous avons aperçu Pégase, une représentation mythologique d'un cheval ailé divin, émergeant de l'eau. Cette statue a été donnée en signe de gratitude à la population par la compagnie des Forces de Joux, qui utilise les eaux de la Vallée de Joux depuis le début du 20e siècle pour produire de l'énergie électrique.

JuraParc

On peut compléter cette splendide promenade avec la visite de JuraParc. Ce parc animalier accueille ours, loups et bisons en semi-liberté. Il propose également un espace de divertissement et de loisirs dédié aux enfants, doté d'une vaste aire de jeux où le contact direct avec les chèvres, poneys, ânes et alpagas est possible. Un véritable paradis pour les jeunes visiteurs et visiteuses!

Le parc, situé entre Le Pont et Vallorbe, est facilement accessible en voiture ou grâce aux cars postaux partant de la gare du Pont.