Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Martigny-Fully. Au centre du village de Fully (à Vers l'Eglise), quitter la route principale et monter d'abord à Euloz, puis à Buitonnaz. Poursuivre en direction de Chiboz. La route devient étroite, elle est souvent sans barrières de sécurité, avec des passages raides et les croisements sont difficiles. Après le hameau de Chiboz, la route asphaltée se transforme en piste carrossable. Suivre celle-ci sur environ 6 km, jusqu'au parking de l'Erié.
L'accès à l'Erié peut aussi se faire par d'Ovronnaz. Dans la station, il n'y a aucune indication et le GPS est donc indispensable. La route est tout autant étroite, sans barrières de sécurité. De plus, les croisements sont encore plus compliqués, car ils existent peu d'aires à cet effet.
Le parking de l'Erié était à moitié plein lorsque nous sommes arrivés avec notre véhicule vers 9h30. C'était en semaine en fin d'octobre. En été, tout particulièrement les weekends, il est recommandé de gagner l'endroit avant 9 heures pour trouver facilement une place.
Accès en transports publics
Le parking de l'Erié n'est pas desservi par les transports publics. Sans véhicule privé, rejoindre Ovronnaz en bus. Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
Prendre ensuite le télésiège de Jorasse. Se référer au site web d'Ovronnaz-Tourisme (https://www.ovronnaz.ch/telesiege/horaires-tarifs/) pour avoir les tarifs et les horaires d'ouverture des remontées mécaniques.
Depuis la station supérieure du télésiège de Jorasse, suivre les panneaux du tourisme pédestre jusqu'à Lui d'Août (en passant par Petit Pré). Cette variante ajoute environ 1 heure de marche.
De L'Erié au Lac Inférieur de Fully
À l'Erié, nous avons emprunté le chemin balisé à l'ouest du parking qui pénètre dans la magnifique forêt de mélèzes. En automne, leurs aiguilles prennent d'abord des tons jaune doré, puis rousses. Elles terminent ensuite au sol où elles créent un tapis moelleux. Dès les premiers pas, nous avons été captivés par les couleurs flamboyantes des arbres.
La randonnée commence par la traversée de la section des Gueules. Ce toponyme signifie "passage étroit, couloir". Le secteur est en effet une alternance de pentes abruptes et barres rocheuses qui surplombent la vallée du Rhône de presque 1500 mètres. Depuis la pleine, il est difficile d'imaginer qu'un sentier franchit ces éboulis d'apparence instables. Le chemin en balcon est cependant relativement large et, malgré le vide, il ne devrait à priori pas poser de difficultés même aux personnes sujettes aux vertiges. Bien qu'il n'y ait aucune complexité technique, il faut toutefois prêter attention où l'on met les pieds pour éviter de se retrouver en quelques secondes au niveau de la vallée du Rhône…
Le chemin monte d'une pente très douce à travers la face sud du Grand Chavalard. Malgré l'altitude, les bruits de la civilisation (tout particulièrement ceux des voitures sur l'autoroute) arrivaient jusqu'à nous. Ils étaient cependant couverts par les cris des corneilles qui volaient près des falaises en contrehaut.
La forêt devient de plus en plus éparse et la deuxième partie de la traversée est à ciel ouvert. Bien que nous fussions à la fin du mois d'octobre, les températures étaient encore très élevées (trop pour la saison). Le parcours offre de magnifiques paysages sur les chaînes montagneuses, dont le massif des Combins.
Nous avons gagné une bifurcation à P. 2121 sans efforts particuliers. À droite, un sentier mène au sommet du Grand Chavalard, dont la cime était déjà blanchâtre. Il est officiellement balisé en blanc-bleu-blanc depuis quelques années. Pour nous, il n'y avait pas d'ascension de sommets prévue pour la journée et nous avons donc continué tout droit.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous avons traversé un couloir particulièrement raide. Le court passage peut paraitre assez impressionnant mais il est bien sécurisé avec des chaînes.
Le Lac Inférieur de Fully, avec ses magnifiques reflets, est apparu face à nous au virage successif.
Du Lac Inférieur de Fully au Col de Fenestral
Le sentier longe le pierrier dans la face ouest du Grand Chavalard au-dessus du lac en direction de Sorniot. Environ 200 mètres avant le hameau, nous avons quitté la route carrossable pour monter à droite vers Fenestral. Ce chemin est seulement indiqué par une écriture en rouge complètement délavée sur un caillou. Si vous ratez cette bifurcation, vous en trouverez un autre, balisée, une centaine de mètres plus loin (P. 2053).
Nous avons rapidement pris de l'altitude et le panorama sur l'arête qui relie la Grande Dent de Morcles au Col de Demècre, parsemée de plusieurs pointes, s'est ouvert à nous. En été, il n'est pas rare de croiser des moutons ou, avec un peu plus de chance, des marmottes. Les premiers avaient déjà été redescendus en plaine et les deuxièmes semblaient en hibernation. En tout cas, nous n'en avons pas aperçu ni nous n'avons entendu leurs sifflements.
Nous avons franchi une énième butte et soudainement le Lac Supérieur de Fully est apparu en contrebas. Cette étendue d'eau est en fait un réservoir artificiel qui alimente en eau la centrale hydroélectrique près de Fully. Le barrage, au sud du lac, n'est à aucun moment visible depuis le chemin, ce qui donne plus de charme au lac.
Le sentier en balcon offre aussi des beaux points de vue sur les reliefs abrupts et d'apparence lunaire de la face ouest du Grand Chavalard.
La cabane de Fenestral surgit après un énième virage. Nous avons poursuivi la traversée à flanc de coteau puis, après une montée dans un pierrier, nous nous sommes installés sur un des bancs pour manger notre piquenique tout en profitant de la vue.
La cabane, reconstruite en 2015, est une des dernières gérées et gardiennées entièrement par des bénévoles. Elle est toujours ouverte, même en l'absence du gardien (une caisse murale permet de payer les nuitées et les consommations).
Après cette halte, nous avons gagné le col de Fenestral, à seulement quelques dizaines de mètres de la cabane. Le toponyme Fenestral signifie "col escarpé, endroit ouvert en montagne, col ayant vue sur les deux versants". Col de Fenestral est donc un pléonasme.
Du Col de Fenestral aux Grands Prés d'Euloi
Le col offre un beau panorama sur la combe d'Euloi, dominée par la Dent Favre et le Six Armaille. Un sentier dévale le vallon à droite de la large croupe de Blette d'en Lui jusqu'à la plaine des Grands Prés d'Euloi.
La première fois que j'avais effectué le tour du Grand Chavalard, c'était en 2011 à la même période. À l'époque, la combe était complètement recouverte d'une couche de neige d'une vingtaine de centimètres et la descente avait été bien plus rapide et ludique.
Plusieurs récits sur Internet mentionnent que la plupart des randonneurs et randonneuses parcourent le tour du Grand Chavalard en sens horaire et ils recommandent dès lors de marcher dans le sens inverse. Nous avions l'impression que ce jour-là la plupart des randonneurs et randonneuses avaient suivi le conseil, car tout particulièrement dans cette descente, nous avons croisé plusieurs petits groupes monter dans le sens contraire. Cela dit, peu importe le sens dans lequel on parcourt la boucle : il y aura dans tous les cas d'autres promeneurs et promeneuses…
Nous avons traversé le pâturage des Grands Prés. Au printemps, pendant la fonte des neiges, un petit lac se forme dans la plaine, mais en automne tout est sec et l'herbe exhibait des couleurs brunâtres.
Le Tour du Grand Château
Nous avons gagné un croisement de chemins pédestres avec un panneau à l'est de la plaine. Ce n'était que le début d'après-midi et afin d'ajouter un peu de kilomètres et de dénivelé à cette belle boucle, nous avons décidé de rejoindre le gîte de Lui d'Août en passant par le col du Grand Château. Cette variante rallonge la course d'environ une heure et demie par rapport au tour classique du Grand Chavalard, mais offre d'autres paysages époustouflants et elle est moins fréquentée.
Depuis le poteau au croisement des chemins pédestres, nous avons suivi le balisage en direction sud. Après la course, j'ai constaté que l'itinéraire sur le terrain ne correspond pas à celui indiqué sur les cartes topographiques. Cela dit, le sentier est bien marqué et les traces de balisage sont disponibles à des intervalles réguliers.
Le chemin monte dans les pentes de la face nord du Grand Château et à partir de 2200 mètres d'altitude, le parcours devient de plus en plus minéral. Le chemin longe ensuite les falaises abruptes de cette montagne jusqu'à rejoindre le large col vers 2400 mètres d'altitude entre le Grand Château et le Petit Château. Le toponyme "château" désigne, en montagne, un sommet ou une arête arrondie. Dans le cas présent, l'adjectif est expliqué par la grosseur des deux cimes et pas leur élévation !
L'effort pour le dénivelé additionnel jusqu'au plateau a été récompensé par le panorama grandiose qui nous entourait. Au nord, derrière les parois rocheuses de la Dent Favre, le massif des Muverans s'imposait dans toute sa splendeur. Les pentes abruptes du Grand Chavalard et du Six de Doe au sud-ouest nous ont fait sentir tout petits. Au sud-est, les Alpes valaisannes avec les pointes blanches ont captivé notre regard.
Pendant que nous étions sous le charme de toutes ces montagnes, nous avons remarqué un randonneur monter dans un couloir pour atteindre le sommet du Grand Château. L'ascension n'avait pas l'air d'être particulièrement technique, mais nous avons décidé de mettre cela dans le tiroir à idées.
Après une pause, nous avons entamé la descente à travers le Creux de Boué (Creux du Bouis sur les anciennes cartes topographiques). Nous avons rapidement laissé le décor lunaire derrière nous et nous avons retrouvé un paysage aux couleurs automnales.
Le sentier serpente ensuite d'un faux plat dans une forêt éparse de mélèzes jusqu'au chalet du Parc à Modzons. "Modzon" est un mot patois qui signifie "jeune vache, génisse, génisson". L'endroit était utilisé pour laisser dormir le jeune bétail.
Une descente en zigzags nous a amenés au gîte de Lui d'Août où il est possible, en haute saison, de s'y restaurer et même d'y passer la nuit.
Du Gîte de Lui d'Août à l'Erié
Nous avons récupéré le parcours du tour du Grand Chavalard devant le refuge et la fréquentation qui va avec…
Le dernier tronçon de la course serpente dans les rochers et traverse des forêts éparses de mélèzes en feu. Un flanc de coteau de presque trois kilomètres qui nous a ramenés à un virage en épingle de la route carrossable en contrebas du parking de l'Erié.