Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A12 jusqu'à la sortie Châtel-St-Denis, puis suivre les indications pour Les Paccots. Dans le village, bifurquer à droite en direction du Lac des Joncs. Suivre la route sur environ 1.5 km jusqu'au large parking des Vérollys (idéalement "tout en haut" à proximité du départ du remonte-pente de La Cagne).

Accès en transports publics

Le village des Paccots est desservi par des bus, mais pas le point de départ. Du village il faut compter environ 30 minutes de marche pour rejoindre le parking des Vérollys.

Des Joncs aux Guedères

Les jours précédant notre randonnée, il était tombé plusieurs dizaines de centimètres de neige fraîche. Les températures étaient restées négatives (entre -1 et -8 degrés) pour plus d'une semaine. À priori les conditions devaient permettre de s'attaquer à cette randonnée sauvage sans prendre trop de risques.

Depuis le grand parking des Vérollys aux Joncs, nous sommes partis en direction S sur une route en légère descente. Avec les températures négatives, la neige était restée poudreuse. Bien qu'il y eût une trace dans la neige, nous avons tout de même chaussé nos raquettes dès le départ pour nous échauffer.

Après une courte descente, on entame la montée d'une pente très douce. Tout autour de nous, les conifères étaient couverts de neige. Il manquait juste un peu de soleil pour avoir un panorama parfait.

Le chemin passe à côté du Chalet des Crêtes puis serpente à travers la forêt en alternant courtes montées et zones à plat.

Moins d'un kilomètre plus loin, en sortant de la forêt, une vue de carte postale s'est ouverte devant nous: les alpages étaient recouverts d'une magnifique couche de neige immaculée. En arrière-plan le Vanil des Artses était lui aussi recouvert d'or blanc. Cerise sur le gâteau, les couleurs et les ombres changeait continuellement car le soleil jouait à cache-cache avec les nuages.

Nous avons traversé la vaste zone de pâturage en direction SE. Une trace progressait au milieu de deux séries de poteaux parallèles qui dépassaient de la couche de neige. C'est seulement grâce à ces bouts de bois que nous avons pu déterminer le parcours de la route.

L'endroit était particulièrement paisible. De temps à autre le gazouillement d'un oiseau accompagnait le bruit sourd de nos raquettes qui écrasaient la neige poudreuse. Mis à part ça il n'y avait rien d'autre qui troublait le calme.

Nous sommes passés en contrebas du chalet des Grosses Preises, puis, quelques centaines de mètres plus loin, nous sommes passés à côté de celui des Petites Preises. Nous avons continué encore une bonne centaine de mètres jusqu'à la bifurcation où, en été, les chemins de randonnée se séparent vers le Col de Lys et le Col de Soladier (les panneaux jaunes). Deux bancs en bois permettent, quand ils ne sont pas recouverts de neige, de faire une pause avec vue sur le chalet d'alpage Les Guedères (en contrebas) et le Vanil des Artses.

Sur la Veveyse de Fégire

La plupart des randonneurs, en hiver, rebroussent chemin à proximité de la bifurcation et retournent au point de départ par le même itinéraire, mais pour nous ce n'était que le début de l'aventure…

Nous avons piqué en direction SW à travers la pente enneigée jusqu’à la lisière de forêt. Nous avons ensuite gagné le bord de la Veveyse de Fégire en serpentant en sous-bois. Sur le lit de la rivière il devait y avoir environ 1 mètre de neige. Le bruit du ruissellement de l'eau était atténué par la couche de poudreuse. Pour le reste, c'était le calme absolu.

Nous nous sommes aventurés sur le lit de la rivière en direction NW, brassant la neige jusqu'aux genoux. La progression était aussi ralentie parce qu'il fallait constamment évaluer (voir sonder) le terrain. Sous nos pieds, il y avait l'eau de la rivière qui coulait et personne d'entre nous avait envie de prendre un bain gelé!

Nous avons découvert plusieurs traces d'animaux dans la neige, mais nous n'avons aperçu aucune bestiole. Dommage pour nous, mais tant mieux pour eux: en hiver de nombreux animaux peuvent être affaiblis par le peu de nourriture et parfois l'énergie dépensée pour fuir peut avoir de tragiques conséquences…

Nous avons suivi le lit de la rivière sur un peu moins d'un kilomètre. Ayant déjà fait cette randonnée par le passé, nous savions que plus on continue à suivre la rivière, plus les pentes latérales deviennent abruptes et plus la sortie est compliquée. Vu les quantités de neige, nous avons préféré remonter sur des pentes latérales relativement accessibles.

Nous sommes remontés en direction SW en contournant les groupes d'arbres les plus touffus et en évitant les pentes trop raides. Malgré cela, à quelques reprises nous avons dû nous hisser en tenant fermement des branches d'arbres afin de surmonter des grosses marches naturelles.

De La Joux aux Joncs par la Passerelle Fégire

Vers 1205 mètres d'altitude nous avons rejoint une route vers le lieu-dit de La Joux. Le chemin traverse la forêt. Il fallait certes continuer à brasser la neige jusqu'aux genoux, mais au moins nous progressions pratiquement à plat et il ne fallait pas continuellement zigzaguer entre les arbres.

Nous avons suivi la route en direction NW jusqu'à ce que celle-ci fasse un virage à 90 degrés à gauche. Là nous sommes descendus (toujours en direction NW) en serpentant à travers les arbres jusqu'à rejoindre un large chemin vers 1185 mètres d'altitude.

Nous avons longé le chemin sur quelques dizaines de mètres puis, quand la pente à notre gauche était plus aisée, nous avons continué à descendre (toujours et encore en direction NW). Sur la carte topographique la pente semble douce, mais sur place nous avons rencontré des ravines de plusieurs mètres. Nous avons longé ces escarpements jusqu'à trouver un endroit où la pente était plus accessible et réduire ainsi les risques de glissade. Nous avons dévalé les pentes jusqu'à récupérer une route vers 1130 mètres d'altitude, vers le lieu-dit du Issalet.

En suivant la route en direction W nous avons gagné un croisement, environ 700 mètres plus loin, avec un chemin pédestre (P. 1087). Le chemin pédestre était tracé. Une descente, avec quelques passages raides, mène jusqu'à la Passerelle Fégire, elle aussi recouverte de presque un mètre de neige.

Sur l'autre rive, la montée est, dans un premier temps, toute aussi raide. Heureusement la pente s'adoucit peu à peu.

Vers 1120 mètres d'altitude, le chemin sort de la forêt. En regardant en direction SW, nous avons eu droit encore une fois à un superbe panorama sur le Vanil des Artses, illuminé par le soleil. Nous avons profité un court instant de cette superbe vue avant de poursuivre la montée jusqu'à rejoindre la Route des Joncs.

À l'approche du domaine skiable nous entendions les cris joyeux des enfants qui lugeaient. C'était un sacré contraste avec le calme que nous avons pendant la quasi-totalité de la randonnée…