Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A9 jusqu'à Villeneuve, puis poursuivre en direction d'Évian. Environ 5,5 km plus loin, au giratoire, continuer en direction de Vouvry. Dans le village, juste avant le pont qui traverse le Fossau, partir à droite en direction de Miex/Taney (panneaux blancs). Suivre la route sur environ 9 km jusqu'au parking du Flon, à la fin de la route goudronnée.
Depuis 2021, il est interdit de stationner le long de la route cantonale de Miex et la commune de Vouvry ferme la route lorsque les parkings du Flon (80 places) et de Chavalon (140 places) affichent complet. Il est donc vivement recommandé d'éviter les week-ends d'été ou d'arriver tôt (vers 8 heures).
Le stationnement est désormais payant (1 Fr. /heure). Veuillez vous armer de patience pour le payement, car tant l'horodateur que l'application PrestoPark pour smartphones sont les plus mauvais que j'ai utilisés depuis des lustres. Ils sont lents, pas intuitifs et l'application plante.
Je recommande néanmoins d'avoir un compte PrestoPark même si vous choisissez de payer avec l'horodateur. Ce dernier peut envoyer une confirmation de payement directement sur votre compte. C'est indispensable pour pouvoir contester une amende reçue bien que le stationnement ait été réglé (c'est arrivé à des amis…).
Accès en transports publics
Le parking du Flon est accessible par car postal depuis Vouvry, mais le nombre de relations est limité. Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
Du Flon au Col de Taney
Lors de mes deux premières ascensions du Chambairy, j'étais passé par le Plan de l'Ortie, la Grand-Jeur et la Tête des Ecottis. C'est un très beau parcours, mais cette fois-ci je souhaitais emprunter le sentier qui passe par le Lac de Taney et Le Lanchon.
Le départ de la randonnée se trouve au bout du parking du Flon (du côté ouest). De là, on peut accéder au col de Taney de deux façons différentes. La première, classique, est de suivre le chemin du Chevrier (le sentier balisé en jaune). La deuxième possibilité est de longer la route carrossable. Elle est peu fréquentée, car seulement les véhicules 4x4 avec démultiplication sur toutes les vitesses et une autorisation communale peuvent l'emprunter.
J'ai choisi la première option, car c'est la plus jolie et la plus rapide. Le chemin pénètre dans une agréable forêt de bouleaux. Après une centaine de mètres, la pente se redresse fortement et il n'y aura pas de répit jusqu'au col de Taney. Le sentier est recouvert d'une caillasse instable et il faut prêter attention où on pose les pieds. De temps à autre, quelques fenêtres dans la végétation offrent de beaux panoramas sur la vallée du Rhône.
Il y avait déjà pas mal de monde sur le chemin, malgré l'heure relativement matinale. Le parcours traverse la route carrossable à trois reprises puis la rejoint définitivement à partir de 1390 mètres d'altitude. On atteint ensuite très vite le col de Taney.
Chaque fois que je franchis ce col, je suis impressionné par la magnifique vue sur l'Alamont et les Jumelles qui dominent le hameau.
Du Col de Taney au Chambairy
Suivre la route carrossable en direction de Taney puis, environ 350 mètres plus loin, bifurquer à gauche sur un sentier qui monte en direction de la Cheseule. En regardant le panneau de près, on arrive à discerner "Chambairy", ce qui témoigne qu'à une époque, le parcours était officiellement balisé.
Le chemin remonte en serpentant dans la forêt du Lanchon. Ce toponyme dérive du patois savoyard "lançhe" et signifie "langue de terre offrant une grande déclivité; couloir de montagne qui se rétrécit vers le bas" ou "lançhi" qui désigne un "bosquet de forme allongée, resserré entre des rochers ou entre des berges abruptes", impliquant généralement l'idée d'un terrain en pente. La déclivité était effectivement importante, mais l'ascension était toutefois agréable. La verdure offrait une fraîcheur très appréciée et la flore était variée et intéressante.
Quelques ouvertures offrent de beaux panoramas sur Taney, les Jumelles et le Grammont.
Vers 1670 mètres d'altitude, le sentier quitte définitivement la forêt et la pente s'adoucit. J'ai très vite déploré le sous-bois et sa plaisante fraîcheur.
Gagner le large col vers 1750 mètres d'altitude, dans la partie supérieure de l'alpage de la Cheseule. Les panneaux du tourisme pédestres n'indiquent pas le Chambairy, mais en regardant en direction est on repère facilement une flèche rouge et blanc peinte sur un rocher. Une autre petite pancarte prévient de la présence d'un chien de protection. À ma connaissance, cela n'est plus d'actualité et il aurait déjà dû être enlevé depuis plusieurs années.
Une sente relativement bien marquée part d'un faux plat ascendant en direction est. Je m'attendais à voir des moutons paître sur l'alpage, mais le grand enclos était vide, et le seul bruit qu'il y avait c'était celui des insectes qui voltigeaient autour de moi. Le petit refuge semblait aussi inhabité.
Le décor devient de plus en plus minéral. Le chemin remonte sur la droite de la combe des Greppes. Ce toponyme dérive probablement du celtique "crapp" (avec sonorisation du [c] en [g]) qui signifie "rocher". Eh bien, le vallon n'est qu'un gros pierrier… Le sentier évite heureusement les difficultés en contournant au mieux la rocaille instable par la droite, en longeant le pied des barres rocheuses.
Dans la partie supérieure de la combe, la pente s'accentue. Bien que le terrain soit parfois légèrement glissant à cause des cailloux, l'ascension reste d'une manière générale agréable. Le dernier tronçon qui mène à une brèche est aérien, mais ce n'est qu'un avant-goût de ce qui nous attend dans la traversée de Sur l'Enfer…
Une fenêtre dans la barre rocheuse permet de basculer sur le versant sud-est du Chambairy et en quelques instants on passe d'un terrain lunaire à des prairies remplies d'une multitude de fleurs belles et variées. Je suis resté un moment à profiter de la vue à couper le souffle sur la vallée du Rhône et le lac de Taney.
Continuer d'un faux plat jusqu'à des ruines où la trace se perd au milieu d'un vaste tapis d'orties. Poursuivre plein nord en contournant la partie la plus étendue du pierrier. On retrouve par-ci par-là des sentes à animaux qui facilitent la progression. Viser le col situé à droite des rochers de couleur rouge-rose.
Le sommet du Chambairy se trouve à gauche (sud-ouest) du col, mais avant d'y aller, je suis parti à droite sur un chemin bien marqué qui longe plus ou moins l'arête. On gagne en quelques minutes une antécime qui offre une vue surplombante sur Taney. Lors de ma précédente visite en 2019, une croix en bois était installée. Aujourd'hui, il ne reste plus que le montant (une vieille branche en bois). La traverse n'a en toute vraisemblance pas enduré au temps et aux intempéries.
Retourner au col par le même itinéraire, puis longer les derniers mètres de l'arête qui vous séparent du sommet du Chambairy, une bosse herbeuse sans croix et sans cairn.
Du Chambairy au Col de Chaudin par l'arête de Sur l'Enfer
L'endroit offre aussi une magnifique vue sur les Jumelles et le Grammont (où j'ai compté une dizaine de personnes), les Cornettes de Bise, le Linleu, les Dents du Midi et j'en passe.
Je me suis posé pour manger quelque chose tout en profitant du panorama, mais une horde de mouches a commencé à me tourner autour. J'ai avalé en toute vitesse mon pique-nique, puis j'ai quitté cet endroit inhospitalier.
Poursuivre sur l'arête en direction ouest. La sente devient étroite et vertigineuse, tout particulièrement sur le versant nord, composé de hautes parois rocheuses verticales.
Très vite, on gagne une antécime qui culmine quasi à la même hauteur que le Chambairy. Dévaler les pentes gazonnées du versant sud. La déclivité est importante et des bâtons (ou un piolet) sont fort pratiques. Des marches naturelles dans les touffes d'herbe facilitent cependant la descente jusqu'à une selle (P. 2119).
Toujours en longeant la crête, qui reste somme toute commode bien qu'aérienne, on remonte doucement sur un terrain principalement herbeux. Les choses se corsent plusieurs centaines de mètres plus loin, lorsqu'on arrive dans le secteur nommé Sur l'Enfer. Le terrain devient plus rocheux et l'itinéraire moins marqué, mais côtoie en général l'arête.
Plusieurs passages demandent bien d'attention. Le premier est une courte descente particulièrement raide au-dessus d'une brèche. La difficulté principale est due au vide qu'il y a surtout sur la droite.
Quelques minutes plus tard, je me suis retrouvé face à un gendarme. J'ai d'abord suivi le chemin bien visible qui conduit à sa droite (côté nord). La vire qui continue derrière cette pointe rocheuse (côté ouest) était très étroite et vraiment exposée. J'ai remarqué, dans la face sud, une autre sente, moins prononcée, qui aboutit au pied du gendarme (côté sud). J'ai donc rebroussé chemin sur quelques dizaines de mètres pour emprunter cette variante aussi aérienne, mais moins extrême, qui mène à une petite brèche. Sur la droite, la faille qui coupe la montagne en deux était impressionnante. Il faut après gravir un mur herbeux sur environ trois mètres où l'utilisation des mains est nécessaire. La face devient par la suite encore plus raide, mais en guignant à gauche on trouve une vire étroite qui conduit à une épaule herbeuse bien plus confortable.
Gagner le sommet de Sur l'Enfer (P. 2132) qui offre un superbe panorama. Hélas, une faille bloquait la progression. Je suis revenu sur mes pas sur quelques mètres, puis j'ai emprunté une épaule à gauche (versant nord) qui comporte quelques passages exposés, mais sans grandes difficultés techniques. À travers les arches dans le rocher sur lequel je venais de marcher, on a une vue impressionnante sur la combe nommée Sous l'Enfer. Grimper l'épaule et gagner une bosse.
Quitter temporairement l'arête pour contourner les obstacles par la gauche. Descendre jusqu'à une nouvelle brèche puis remonter la butte en suivant une trace dans la face nord recouverte de rhododendrons (bien vérifier où on pose les pieds!).
On débarque ainsi sur une large crête herbeuse au-dessus de la combe de Sur Combrette qui marque la fin des difficultés techniques. En quelques minutes, on arrive sur un sommet sans nom sur les cartes topographiques (P. 2159). J'ai trouvé des documents qui le nomment "Tête de Sur l'Enfer" tandis que dans d'autres, plus anciens, il est référencé comme "Sommet de Sur Combrettes".
Continuer à suivre l'épaule jusqu'à rejoindre un collet vers 2120 mètres d'altitude (sans cote ni nom sur les cartes topographiques) au pied d'une pointe herbeuse, à environ cent mètres à l'est-nord-est du Col de Chaudin.
Du Col de Chaudin au Flon
Selon les cartes topographiques, un chemin dévale dans la combe de Sur Combrettes, mais il n'y avait aucune trace. Le terrain était en terre très dure et sèche. C'était comme marcher sur une dalle avec des cailloux dessous. J'ai pris une direction sud-est où la déclivité était la moins importante. Dès que l'occasion s'est présentée, j'ai rejoint la pente herbeuse, bien plus agréable.
Récupérer une sente (pas indiquée sur les cartes topographiques) qui passe à côté d'un petit lac (complètement asséché). L'alpage de Combres apparait ensuite en contrebas. Tant les pâturages que les enclos étaient vides.
Par un joli chemin qui descend en lacets, on arrive dans la partie supérieure de l'alpage. Les hautes herbes cachent la suite du parcours. J'ai visé l'enclos que j'ai contourné par la droite, puis j'ai récupéré un sentier qui part en direction est et rejoint une piste carrossable dans la combe de Chaudin.
La petite route zigzague d'abord sur les éboulis puis, par une pente plus douce, mène au Chalet du Coeur, astucieusement construit pour résister aux éventuelles avalanches.
En prenant le sentier pédestre qui descend dans le vallon de Verne, je m'attendais à rencontrer du monde, car c'est l'itinéraire le plus direct pour accéder aux Cornettes de Bise depuis le Flon. À ma grande surprise, je n'ai cependant aperçu de loin que deux randonneurs… Apparemment le Lac de Taney et le Grammont ont plus la cote.
Suivre la route carrossable jusqu'au Plan de l'Ortie. Une centaine de mètres après le croisement de sentiers pédestres (P. 1285), partir à gauche sur un chemin en lisière de forêt. Le départ est peu marqué, mais on retrouve rapidement une jolie trace.
La forêt offrait un peu d'ombre, très appréciée dans cette journée caniculaire.
Un dernier passage en sous-bois permet de rejoindre la route d'accès au lac de Taney, que l'on descend jusqu'à retourner au parking du Flon.