Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A9 jusqu'à Conthey. Au village, suivre la Route du Sanetsch (panneaux) jusqu'au parking au nord du barrage (à proximité de P. 2049). Attention, la route est étroite et les croisements peuvent parfois être délicats.

Accès en transports publics

Le barrage du Sanetsch est accessible, de fin juin à fin septembre, par un car postal depuis la gare de Sion. Il n'y a cependant que deux liaisons: une le matin et une autre le soir. L'arrêt est situé à l'ouest de la digue (P. 2036). Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.

On peut aussi rejoindre le lac du Sénin en téléphérique depuis Gsteig. Les remontées sont en fonction de mi-juin à mi-octobre de 8 h 30 à 17 h. Veuillez noter qu'il n'est pas possible de réserver de billets à l'avance et que l'horaire de la descente est défini lors de l'achat du ticket. Plus d'informations sur le site web de l'exploitant: https://www.seilbahnsanetsch.ch. Depuis la station supérieure du téléphérique, passer devant l'Auberge du Sanetsch et gagner le poteau indicateur (P. 2049).

Du Lac de Sanetsch à la Cabane Dürrseeli

Ce dimanche matin, aux alentours de 8 h 30, le Lac de Sanetsch baignait encore dans l'ombre. Malgré la présence de plusieurs voitures, camping-cars et tentes, l'endroit était paisible et silencieux.

Depuis le poteau indicateur situé à l'extrémité septentrionale du Lac de Sénin (P. 2049), emprunter la route carrossable en direction nord-est. La majestueuse silhouette du Spitzhore se dessinait à l'horizon, mais une grande partie de sa face sud-ouest restait cachée derrière un sommet sans nom (P. 2502). Seule la première étape de l'itinéraire, soit la montée en direction du Lac Dürrseeli, était visible. L'excursionniste ayant un bon œil repérera un chemin dans la section supérieure des pentes herbeuses. Le but est de récupérer ce chemin, qui est indiqué sur les cartes topographiques mais qui n'est pas balisé.

Le départ du sentier n'est pas évident. À l'endroit spécifié sur la carte, rien de particulier ne se distingue. Je suggère de quitter la route carrossable peu après avoir traversé le ruisseau et de remonter le long de sa rive droite jusqu'à trouver un chemin bien marqué.

Deux options s'offrent pour franchir le cours d'eau: soit vers 2070 m, conformément aux cartes topographiques, soit à la hauteur d'un réservoir (vers 2110 m). Bien que seule la première variante soit indiquée sur les cartes, les deux parcours se rejoignent sur la rive gauche.

L'itinéraire devient progressivement plus escarpé. En montant, une cabane apparaît sur la gauche, nichée dans une cavité d'un rocher sans nom (P. 2502). Malgré la pente raide, l'ascension reste agréable.

Dürrseeli Hüttli

Une vire étroite et vertigineuse, sécurisée par une chaîne, puis des échelons métalliques, mènent à la cabane Dürrseeli (Dürrseeli Hüttli). Un panneau sur la porte d'entrée fournit des informations. Le gîte originel fut construit en 1936 par Arthur Reichenbach, un des premiers guides de montagne de Gsteig, qui a également co-fondé le Spitzhorn Club. Dans les années 1980, la cabane est devenue propriété de ce club et a subi des rénovations. Actuellement, elle peut accueillir jusqu'à 10 personnes.

La seule présence en ligne de la cabane se limite à une maigre page Instagram (@duerrseeli), ne contenant aucun renseignement pratique tel que la position, l'itinéraire d'accès ou la personne de contact. Il semble que ces informations soient un secret de Polichinelle. La cabane n'est d'ailleurs pas répertoriée sur les cartes topographiques. Je ne divulguerai donc pas le numéro de téléphone du gardien dans ces lignes, mais les photos peuvent révéler des indices…

De la Cabane Dürrseeli au Spitzhore

Depuis la cabane, le sentier grimpe le long du bord de la combe à l'ouest du Schafhore. Le soleil n'illuminait pas encore la combe, et la fraîcheur matinale était très agréable pendant ces jours de canicule. La lumière était, en revanche, moins satisfaisante, et j'ai donc décidé de reporter la visite du lac Dürrseeli pour le retour.

Le chemin, jusque-là bien visible, se transforme en un parcours marqué de cairns et de peinture blanc–bleu–blanc. Malgré les apparences, ce n'est pas un sentier de randonnée alpine officiel!

Monter en direction nord à travers des éboulis. Le balisage irrégulier nécessite une bonne observation et un sens de l'orientation éprouvé.

Le flanc sud-ouest du Spitzhore se dévoilait de plus en plus. Ne parvenant pas à déterminer où se situait le couloir dans ce versant abrupt, je me suis interrogé sur la faisabilité de l'ascension. Pourtant, plusieurs récits confirment que c'est bel et bien possible. Comme c'est souvent le cas, ce qui semble irréalisable de loin devient plus évident de près.

Atteindre la crête à l'est de P. 2502, puis le longer en direction nord-est. Très rapidement, on se trouve au bord d'un pierrier instable. On distingue une sente, serpentant sur la caillasse en se dirigeant vers la gauche jusqu'au pied de la paroi. En progressant sur les éboulis, il n'était cependant pas difficile de perdre le chemin "officiel". Il est donc essentiel de rester attentif et d'emprunter le tracé le plus marqué, même si cela s'avère plus facile à dire qu'à faire…

En s'approchant de la falaise, chercher les traces de peinture blanc–bleu–blanc directement sur le rocher. Longer le pied de la paroi vers la gauche en observant le balisage jusqu'à atteindre la partie inférieure d'un couloir très escarpé.

À cet endroit, le parcours est devenu plus évident. Le balisage blanc–bleu–blanc confirmait que j'étais sur l'itinéraire correct. La cheminée, d'environ 80 mètres de hauteur, se révélait être la section clé de la randonnée, et il était difficile de ne pas être impressionné. J'ai entrepris de gravir le couloir sur un terrain qui semblait friable et peu accueillant, mais le rocher s'est avéré étonnamment solide.

L'ascension présente des passages d'escalade facile (I-II) avec de bonnes prises pour les pieds et les mains. Cependant, le secteur est très exposé, et un rapide coup d'œil en arrière rappelle qu'aucune erreur n'est permise. De plus, de nombreux petits cailloux recouvrent les vires et les différentes prises, et il est quasiment impossible de ne pas en faire tomber, même en faisant preuve de la plus grande prudence. Le port d'un casque est donc vivement recommandé.

Le couloir est équipé de plusieurs points d'ancrage. J'ai compté cinq pitons à expansion espacés d'environ quinze mètres les uns des autres. Ainsi, une corde de 30 mètres devrait être suffisante pour assurer, le cas échéant, la sécurité des personnes moins à l'aise.

Il m'a fallu à peu près quinze minutes pour gravir ce passage raide et exposé qui mérite largement la cotation de T5+. Il va de soi que je recommande cette course seulement si le rocher est sec et dépourvu de neige et glace.

À la sortie du couloir, on retrouve un sentier plus agréable. On est également récompensé par un magnifique panorama sur le lac de Sénin, la chaîne des Moutons et le Lapies di Bou avec les Diablerets en arrière-plan.

Le chemin se prolonge sur la gauche jusqu'au pied d'un deuxième couloir escarpé. Contrairement au premier, celui-ci est constitué d'un amas d'éboulis instables. Cette montée, menant à l'arête sud du Spitzhore, était un vrai casse-pattes.

Là-haut, la vue s'ouvre, vers le sud, sur le Wildhorn et toute la crête jusqu'au Arpelistock, ainsi que le glacier de Galet. J'ai été captivé par l'impressionnante variété du paysage, mais surtout par le fait qu'il y a très peu de traces humaines dans cette zone. Au sud-ouest, par temps dégagé, il est possible d'admirer quelques géants des Alpes occidentales, comme le Grand Combin et le Mont Blanc.

Le point culminant, clairement visible au nord, est à seulement une centaine de mètres. Suivre l'arête rocheuse, exposée mais sans difficulté particulière. Après quelques montées et descentes, on atteint le spacieux sommet orné d'une croix en bois. Juste à côté, un banc offre la possibilité de faire une pause tout en profitant de la vue fantastique sur le Saanenland (le "Pays de Saanen"). Voilà que tous les efforts sont largement récompensés.

Le livre d'or confirmait que relativement peu de personnes ont joui de cette vue exceptionnelle. Au cours des trois premières semaines du mois d'août, seulement treize ascensions y étaient répertoriées. C'était néanmoins bien plus que le nombre de visites de la Dent Blanche (Gstellihore) et le Schluchhore, que j'ai gravi la veille…

Retour

À la descente, on emprunte le même itinéraire qu'à la montée, mais je recommande fortement un bref détour jusqu'au lac Dürrseeli, dont la beauté était tout simplement saisissante. La petite épaule gazonnée qui borde le lac à l'est constitue un endroit idéal pour prendre une pause. Cela offre un moment de quiétude au cœur de la nature pittoresque et permet de profiter d'une vue magnifique sur le lac de Sanetsch et ses environs sauvages.

Tour du Lac de Sanetsch

Bien que relativement courte, l'ascension du Spitzhore offre une expérience intense et riche en émotions. Pour prolonger cette magnifique journée, j'ai fait le tour du Lac de Sanetsch, une promenade d'environ une heure. Ce parcours balisé ne comporte aucune difficulté technique. Une baignade dans les eaux fraîches du lac constitue un défi revigorant pour les aventuriers les plus audacieux!