Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Saxon, puis rejoindre le village où l'on trouve deux parkings. Le premier, la Place Florval, est idéalement situé le long de la route cantonale, non loin de la gare CFF. Le deuxième parking, plus petit, est situé en haut du village, près de l'église (Place Saint-Félix). Nous avons opté pour ce dernier, qui permet de raccourcir la balade d'une vingtaine de minutes.

Accès en transports publics

Saxon est desservi par de trains régionaux sur la ligne Monthey – Brig.

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De Saxon aux Vergers du Fond de Coteau

Le Sentier de l'Abricot est un parcours thématique dédié à cet arbre fruitier emblématique et aux délicieux fruits qu'il produit. Le point de départ officiel se situe à la gare CFF de Saxon, et se décline en deux variantes: une courte, d'environ deux heures de marche, balisée en orange, et une autre, plus longue, signalée en vert, prolonge l'expérience d'une heure supplémentaire. La bifurcation des chemins se trouve au lieu-dit Les Maraîches, dans les hauteurs de Saxon, après environ trois kilomètres de marche.

Au départ de la gare CFF, repérer et suivre les panneaux blancs arborant l'image d'un abricot. Ce dessin, représentant le fruit, guidera nos pas tout au long de la promenade. Après avoir parcouru environ 150 mètres le long de la route cantonale, tourner à gauche sur le Chemin du Vieux Saule. Pour ceux démarrant depuis la Place Florval, suivre également la route cantonale jusqu'à croiser le Chemin du Vieux Saule. Continuer sur la route asphaltée montante, jusqu'à un charmant pont en bois franchissant le torrent de Vella, qui signifie "village" en patois.

Si votre point de départ est près de l'église, suivre les panneaux jaunes en direction de la gare CFF pour retrouver le pont susmentionné.

Le sentier est agrémenté de douze panneaux didactiques qui offrent l'opportunité d'en apprendre davantage sur l'abricot, en arborant son histoire, ses usages, sa culture, ses variétés, ainsi que ses applications en cuisine.

Une fois le pont traversé, pour rejoindre la rive gauche du torrent de Vella, le chemin remonter entre le cours d'eau et des rangées d'abricotiers. On traverse ensuite quelques pittoresques ruelles du village, où la pente devient assez raide! Après être passé devant les dernières maisons, on se retrouve au milieu des premiers vergers. À cette période, les arbres étaient presque dénudés de fruits, et les rares qui restaient étaient flétris.

L'Histoire de l'Abricot

L'abricot est un fruit qui possède une histoire aussi riche que ses saveurs. Il provient des hautes régions montagneuses du nord-est de la Chine, où il aurait été domestiqué il y a plus de 4000 ans par les Tadjiks, ou par un autre peuple ancien. Ces premiers cultivateurs ont sélectionné des variétés particulièrement riches en sucre. Par la suite, les Grecs et les légionnaires romains ont contribué à son introduction dans le bassin méditerranéen, via l'Arménie, d'où son nom scientifique: Prunus armeniaca (prune d'Arménie).

L'abricot fut importé en France au milieu du XVe siècle, mais c'est seulement durant la Renaissance, au XVIIIe siècle, qu'il a véritablement gagné en notoriété, et que la culture des treize variétés d'abricots alors connues a commencé à se développer dans ce pays. Il a aussi été importé en Suisse et en Allemagne. En Valais, la présence de cet arbre fut signalée pour la première fois sur les coteaux dans la région de Nendaz en 1812.

La variété Luizet, la plus répandue, fut développée en 1838 par l'abbé-botaniste Gabriel Luizet à partir d'une variété d'Europe centrale. Cet abricotier présente une résistance remarquable aux températures descendant jusqu'à -20°C, ce qui est idéal pour les régions froides. De plus, il s'agit d'une variété autofertile, ce qui signifie qu'elle ne requiert pas la présence d'un autre abricotier pour être pollinisée. La floraison du Luizet est semi-tardive, survenant en mars avant l'apparition des feuilles, ce qui lui permet d'éviter les gelées de fin d'hiver. La maturité des fruits est atteinte dès mi-juillet pour une récolte s'étendant sur deux à trois semaines.

Jusqu'à la fin du XXe siècle, les vergers de Saxon étaient principalement composés d'abricotiers de la variété Luizet. En conséquence, la production locale ne pouvait satisfaire le marché que pendant une courte période, allant de la mi-juillet au début d'août.

La culture de l'abricot a subi une transformation significative au cours des dernières décennies grâce à l'introduction d'une vingtaine de variétés différentes. Désormais, il est possible de déguster des abricots indigènes dès le début du mois de juillet jusqu'au 20 août environ. Cette diversification a permis non seulement d'offrir des abricots de manière plus régulière aux consommateurs, mais elle a également simplifié l'organisation des récoltes pour les producteurs.

L'Ancienne Église Saint-Maurice de Saxon

Une courte ascension conduit à une zone où 25 variétés d'abricots sont exposées. Cet endroit offre aussi une magnifique vue sur la région. Il faut ensuite emprunter des marches qui mènent à l'ancienne église Saint-Maurice. Bien que les premiers écrits mentionnant sa construction datent de 1153, il est hautement probable qu'elle remonte au XIe siècle.

Une analyse archéologique a dévoilé que cette église était initialement de petite dimension. Un clocher fut érigé entre la fin XIIe et le début XIIIe siècle, remplaçant une structure plus ancienne tout en préservant plusieurs éléments architecturaux originels, dont des ouvertures spécifiques et des chapiteaux. Au XIVe siècle, le clocher subit des transformations pour lui donner des fonctions défensives.

Aux alentours de 1500, l'église d'origine fut largement démolie pour laisser place à une structure plus vaste, dont la conception reflétait encore des intentions défensives.

À l'approche du XVIe siècle, d'importants travaux furent réalisés sur les parties supérieures du chœur. Du XVIIe au XXe siècle, l'église subit des modifications mineures, essentiellement orientées vers la surélévation des toits et l'élargissement des fenêtres.

La restauration entreprise en 1991, réalisée par la commune de Saxon avec le soutien de l'Office des Monuments Historiques, s'est attachée à l'extérieur de l'église. Elle a préservé les crépis anciens et appliqué des traitements distincts pour le clocher et les autres éléments du bâtiment, afin de sauvegarder leur essence historique.

Les entrées de la chapelle étaient fermées à clé, nous interdisant ainsi l'accès à l'intérieur. C'est pour cette raison que nous avons choisi de nous installer à la table en bois à proximité pour nous rafraîchir, tant la chaleur se faisait déjà sentir…

La Tour de l'Ancien Château

Après avoir gravi quelques marches de plus, nous sommes parvenus à la Tour de l'Ancien Château, un vestige remarquablement bien préservé du château de Saxon. Cette forteresse est située sur un contrefort montagneux, également désigné "la poëpe" dans des écrits historiques, positionné au sud-ouest du village. Elle surplombe le ravin du torrent de la Vella. La tour est séparée de la montagne par un fossé naturel, et offre une vue stratégique sur la région. La chapelle se trouve l'extrémité septentrionale du promontoire, à proximité immédiate de l'ancienne entrée du château. Initialement, le bourg de Saxon circonscrivait le château, mais il a ensuite migré vers l'emplacement actuel de la localité ainsi que de Gottefrey (dans la plaine du Rhône).

Historiquement, un autre château existait à Saxon, mais très peu d'informations sont disponibles à son sujet, car il a été détruit au milieu du XIIIe siècle sous l'administration du comte Pierre II de Savoie. Il a été supplanté par une véritable forteresse, visant à servir de point d'appui en relation avec le château de Saillon, tout en sécurisant les passages vers Bagnes. Actuellement, à l'exception de la tour et de la chapelle, seuls quelques fragments des murs d'enceinte subsistent.

La tour, érigée entre 1279 et 1280, présente des murs d'une épaisseur constante sur toute sa hauteur, contrairement à la norme qui aurait impliqué des retraits caractéristiques à chaque étage. Un élément distinctif est l'absence d'escaliers intégrés aux parois extérieures. Le diamètre extérieur de la tour est de 9.10 m, avec des murs d'une épaisseur de 4.10 m, laissant ainsi un diamètre intérieur de 5 m. Répartie sur quatre étages, chaque palier séparé par des planchers, la tour comportait une entrée au nord-est, située à près de 10 mètres du sol, ouvrant directement sur le deuxième étage. Ce dernier était éclairé par une unique et grande archère. Le troisième étage, vraisemblablement destiné aux guetteurs, était équipé de latrines. Le quatrième étage, pourvu d'une cheminée, devait servir de logement pour les gardes. Malheureusement, la terrasse supérieure située au cinquième étage a disparu, ainsi que son crénelage. Elle était probablement recouverte d'un toit conique, et dotée de galeries extérieures en bois, appelées hourds.

Une particularité intrigante de la tour est le fait qu'elle ne compte que cinq archères, orientées exclusivement du sud à l'est, et que le niveau inférieur en est totalement dépourvu. On présume que cette partie était dédiée au stockage des provisions et des réserves d'armes, et comprenait une citerne pour recueillir les eaux de pluie. Les étages étaient reliés uniquement par des échelles en bois amovibles, permettant leur isolement en cas d'invasion ennemie.

Malgré son importance stratégique dans la région, le château de Saxon a joué un rôle mineur dans les conflits militaires entre la Savoie et l'évêque de Sion. Son utilisation principale était comme point de liaison avec les châteaux de Martigny et de Saillon. Après la bataille de la Planta du 13 novembre 1475, les troupes savoyardes ont été repoussées, tout comme dans le reste de la vallée du Rhône, et le château a été incendié et démantelé.

Aujourd'hui, un escalier en colimaçon composé de 108 marches en métal permet de grimper au sommet de la tour, qui s'élève à près de 20 mètres de hauteur. De là-haut, on peut jouir d'un panorama exceptionnel sur la vallée du Rhône ainsi que la Pierre Avoi, qui domine le village. Une passerelle horizontale à mi-hauteur donne l'accès à l'entrée médiévale de la tour.

Il est important de noter que les personnes sujettes au vertige pourraient rencontrer des difficultés à monter, car les marches, perforées, révèlent le vide en dessous. De plus, l'escalier peut osciller légèrement.

De la Tour de l'Ancien Château aux Maraîches

Au nord de la Tour, le sentier descend pour traverser le torrent par un charmant pont en bois. Nous avons profité de la fraîcheur de cet endroit pour faire une très brève pause désaltérante.

Des marches d'escalier permettent de remonter facilement la pente raide et d'atteindre la partie supérieure des vergers de Champassé.

Nous avons suivi la lisière de la forêt sur près de 100 mètres, puis la pente s'accentue dans le sous-bois jusqu'à déboucher sur une route asphaltée au sein des vergers de Champ Laurent.

Cette route nous a menés aux abords des vergers du Verney, à environ 800 mètres d'altitude, ce qui correspond au point culminant de la randonnée.

Il faut ensuite prendre à gauche sur un chemin carrossable. Après environ 150 mètres, nous sommes arrivés à une bifurcation au lieu-dit des Maraîches. C'est à cet endroit que les deux variantes du Sentier de l'Abricot se séparent.

En empruntant le chemin de gauche, on choisit l'option courte, indiquée par des flèches orange. Ce parcours serpente à travers les vergers de Bonatry et le hameau de Tovassière, pour finalement revenir très vite à Saxon. La version longue, balisée avec des panneaux verts, emprunte la piste de droite, et allonge la balade d'une heure supplémentaire.

Des Maraîches à Saxon par La Combe Arrangée

Nous avons pris la variante longue et avons suivi la route de droite, qui nous a conduits vers la partie supérieure de La Combe Arrangée.

La chaleur se faisait sentir de plus en plus, et nous nous sommes hydratés beaucoup. Bien que la randonnée ne soit pas particulièrement longue, il est très important d'emporter de l'eau étant donné l'absence de point de ravitaillement en chemin.

Le chemin carrossable descend en serpentant à travers les cultures de la Combe Arrangée. Outre les innombrables abricotiers, nous avons observé plusieurs variétés de pruniers. Les producteurs avaient déjà récolté les fruits de la plupart des arbres, mais il restait quelques petites zones où les arbres étaient encore chargés de fruits. Il s'agissait probablement de variétés tardives.

Des fruits gisaient au sol, tombés des arbres. Nous avons supposé qu'ils n'étaient pas ramassés par les producteurs. Ainsi, nous en avons cueilli quelques-uns depuis la route, sélectionnant ceux qui n'étaient ni pourris ni trop abîmés, pour les savourer; et ils étaient exquis! Toutefois, il est important de respecter le travail des producteurs et de ne pas prendre de fruits directement sur les arbres sans autorisation!

Au milieu de la combe, le chemin pénètre dans la forêt et devient rapidement en petite route asphaltée. Après quelques virages, il débouche sur la Route de Tovassière. Nous l'avons suivie. La route, étroite et dépourvue de trottoir, était heureusement peu fréquentée. Environ 300 mètres plus loin, au milieu du virage en épingle, nous avons continué tout droit sur le Chemin de Champasse, pour retrouver, quelques instants plus tard, le sentier pédestre ainsi que la variante courte du sentier de l'Abricot.

La descente à travers les vergers de La Marée, balisée, nous a ramenés à Saxon. Le nom du village provient du terme latin "saxum" qui signifie "roche, rocher". Il fait écho à la Pierre Avoi, une pointe rocheuse qui domine le village.

De l'Église de Saxon à la Gare CFF

Pour rejoindre la plaine du Rhône, que ce soit la gare CFF ou Place Florval, il faut passer à proximité de l'église, puis traverser le vieux bourg en se guidant grâce aux panneaux du tourisme pédestre. Par la suite, emprunter la Route des Torrents, qui longe le Torrent de la Vella.

On rejoint rapidement le charmant pont en bois utilisé au début de la randonnée. À partir de là, il suffit de revenir au point de départ en suivant le même itinéraire qu'à l'aller.