Accès
En voiture
Emprunter l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Aigle. Continuer en direction des Diablerets jusqu'à rejoindre la gare dans le village. Une centaine de mètres plus loin, tourner à droite sur le Chemin des Grandes Isles et atteindre le grand parking à côté de la maison des congrès.
Il est possible de réduire de 20 minutes la marche à l'aller et 30 minutes au retour en stationnant sur le petit parking situé au croisement entre le Chemin du Jorat et le Chemin du Creux de Champ.
En transports publics
Le village des Diablerets est desservi par des trains sur la ligne Aigle – Les Diablerets.
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Des Diablerets au Lécheré
À la gare des Diablerets, il ne faut pas chercher longtemps pour trouver un contenant un panneau bleu indiquant la direction de "Pierredar par le Drudy". Depuis le parking, le sentier alpin n'est pas mentionné. On longe dans les deux cas la Grande Eau en direction sud-est. Le sentier alpin pour le refuge de Pierredar n'est pas systématiquement spécifié. En cas de doute, suivre les panneaux jaunes en direction du Col du Pillon et ignorer ceux en direction du "Refuge du Pierredar". Ces derniers indiquent, en effet, la voie "normale", empruntée à la descente.
Le toponyme "Diablerets" est composé de "diable" avec le suffixe collectif "-er" et le diminutif "-et". Il indique une région ou une montagne réputée hantée par des démons. En marchant, le regard est inévitablement attiré par les imposantes et abruptes falaises du massif, et l'on peut facilement imaginer pourquoi nos ancêtres avaient cette vieille croyance. À noter que, jusqu'au début du siècle dernier, le village portait le nom de "Plan des Isles".
Franchir la Grande Eau par la passerelle de l'Aigue Noire, puis, après environ 500 mètres, tourner à droite et entamer l'ascension en direction du Lécheré. Très rapidement, on traverse le hameau du Mont.
Les randonneurs et randonneuses qui partent du petit parking, situé au croisement entre le Chemin du Jorat et le Chemin du Creux de Champ, doivent traverser la Grande Eau en empruntant un pont routier. Au carrefour des routes asphaltées (P. 1202), un poteau indicateur avec un panneau bleu "Pierredar par le Drudy" suggère de continuer tout droit (direction est). La route asphaltée se transforme en chemin quelques centaines de mètres plus loin. On rejoint ensuite très rapidement le sentier balisé susmentionné (P. 1287).
La pente devient de plus en plus raide, et le chemin serpente en lacets serrés dans la Forêt du Mont. Le soleil ne s'était pas encore levé sur ce versant de la montagne, et la température était relativement fraîche et agréable. Nous sommes montés à un rythme très soutenu sans nous en rendre compte. Les courtes pauses effectuées aux rares fenêtres dans les bois, qui offrent de jolis panoramas sur la Tour d'Aï et la Tour de Mayen ne nous ont guère ralentis.
Alors que nous approchions de l'alpage de Lécheré, les tintements des cloches des vaches ont commencé à retentir de plus en plus fort. Ce n'est qu'en sortant de la forêt que nous avons enfin pu contempler les animaux broutant l'herbe paisiblement.
Le toponyme de l'alpage dérive du patois "léçhe, liçhe" et du latin populaire "lisca" et signifie "laîche". Il indique un endroit où prospèrent les laîches, aussi appelées Carex, une espèce de plante des lieux humides. Autrefois, ces plantes étaient fauchées pour être utilisées comme litière.
Du Lécheré au Refuge de Pierredar
Par la suite, la pente devient plus douce. Arrivé au niveau du chalet (P. 1656), un panneau bleu invite à continuer en direction sud-sud-est. Le sentier serpente à travers le pâturage, montant progressivement jusqu'à la lisière de la forêt. Des piquets, ornés d'une tête peinte en blanc–bleu–blanc, balisent le chemin officiel, le distinguant ainsi des allées creusées par les vaches. Cependant, lorsque l'herbe est haute, il est fort possible que ces repères ne soient pas très visibles…
En été, lorsque le refuge de Pierredar est gardienné, le sentier du Drudy séduit de nombreux randonneurs et randonneuses, malgré son caractère alpin et aérien. L'idée d'une escapade solitaire est donc à oublier. D'ailleurs, d'autres matinaux aventuriers et aventurières nous avaient déjà devancés…
Il faut monter à travers les pâturages jusqu'à rejoindre un replat avec une clôture, qui marque le véritable début du chemin alpin (P. 1768). La vue s'ouvre sur l'imposant et impressionnant cirque des Diablerets au-dessus de Creux de Champ. À proximité, une charmante table en bois offre la possibilité de faire une halte tout en profitant du magnifique panorama avant d'entamer les choses sérieuses. Le chemin alpin traverse des pentes raides et présente plusieurs sections exposées. Les endroits propices à des pauses sont donc relativement rares.
Un panneau met aussi en garde contre les risques de chutes de pierres dans le premier tronçon et précise qu'il est "formellement interdit de s'arrêter". Nous avons choisi d'emprunter le sentier en toute connaissance de cause. Très vite, nous avons été confrontés à des pentes herbeuses particulièrement abruptes. Le chemin requiert d'avoir un pied sûr et de ne pas être sujet aux vertiges. Bien bien entendu, il n'est pas recommandé par temps humide et encore moins s'il est gelé ou recouvert de neige.
Pendant que nous progressions tranquillement, nous avons eu la chance d'observer un chamois dévaler des pentes escarpées avec une agilité qui aurait pu rendre jaloux tout bipède.
Le chemin monte jusqu'au pied des falaises du Drudy. Ensuite, il longe la base de cette paroi rocheuse majestueuse. Après un virage serré, une agréable surprise nous attendait: un banc soigneusement placé sous le rocher, offrant une vue à couper le souffle sur la vallée. Malheureusement, les deux randonneurs qui nous précédaient avaient déjà pris possession de ce lieu privilégié…
Un câble métallique assure la sécurité sur les portions les plus abruptes. J'ai eu le sentiment que le nombre de ces dispositifs avait augmenté depuis ma première traversée du sentier en 2015.
Au loin, perché sur un énorme bloc, on aperçoit le drapeau de la cabane, mais il reste encore lointain. Le sentier conduit au bord d'un grand pierrier. La suite du parcours présente de légères différences par rapport aux cartes topographiques. Sur ces dernières, le sentier traversait initialement les éboulis d'un faux plat, mais un détour a été aménagé. Le nouveau sentier nous fait descendre d'environ 50 mètres de dénivelé avant de les regagner. Repérer le balisage blanc–bleu–blanc peint sur les pierres. On rejoint ainsi le sentier balisé en blanc–rouge–blanc (P. 2006).
Il ne reste plus qu'une dernière montée pour atteindre le refuge de Pierredar. La bonne nouvelle c'est qu'une grande partie de ce trajet se déroulera à l'ombre, assurant de la fraîcheur. La moins bonne nouvelle, c'est que cette montée implique environ 300 mètres de dénivelé.
Quelques pas plus loin, on traverse un affluent de la Grande Eau, alimenté par la fonte du Glacier de Prapio. C'est l'occasion de s'offrir une courte pause rafraîchissante pour le visage et les mains. Environ 45 minutes plus tard, nous sommes finalement arrivés au refuge de Pierredar. Une fois sur la terrasse, l'un des gardiens et gardiennes bénévoles est venu nous accueillir chaleureusement. Nous nous sommes installés à l'une des tables pour déguster une délicieuse tarte de Linz faite maison.
Le toponyme de ce lieu-dit se compose des mots "pierre" et "Dar". Cependant, l'endroit n'est pas situé à proximité immédiate du Dar, mais dans un vallon voisin, aux sources de la Grande-Eau.
L'Histoire du Refuge de Pierredar
Pendant l'été 1907, un modeste abri de berger, construit en pierres sèches, a été transformé pour offrir un meilleur confort pour la nuit. La première pierre du refuge fut posée un an plus tard, puis, le 23 août 1908, se déroula l'inauguration officielle. Sa fréquentation a augmenté dans les années 1920, et le refuge a connu plusieurs améliorations, notamment avec l'aménagement du dortoir en 1928-1929.
Les travaux se sont poursuivis même pendant la Deuxième Guerre mondiale, période pendant laquelle le refuge a accueilli aussi des soldats en plus des touristes.
En 1962, des couchettes et des lits superposés avec des matelas ont remplacé la paille sur laquelle les visiteurs dormaient jusqu'alors. Les aménagements et les travaux ont continué au fil des décennies suivantes.
Malheureusement, une avalanche a détruit le toit de la cabane et le dortoir en 1986. Un nouveau toit a été installé l'année suivante, mais en 1990, une nouvelle avalanche a frappé, causant davantage de dégâts. Le Club de Pierredar décida alors de reconstruire le refuge sur une vire rocheuse, située à 100 m au nord-est du site initial, à l'abri des avalanches.
Le nouveau refuge de Pierredar, dont le style s'approche davantage de celui des cabanes de montagne, fut inauguré le 9 juillet 1994. Depuis, des membres du Club assurent bénévolement la gestion du refuge pendant la saison d'été, de mi-juin à mi-septembre, proposant une petite restauration, le gîte et la demi-pension aux randonneurs et randonneuses de passage.
Du Refuge de Pierredar aux Diablerets par la voie normale
En quittant le refuge, une pensée m'a traversé l'esprit: l'endroit est éloigné de toute pollution lumineuse, et que la nuit, on doit pouvoir observer un magnifique ciel étoilé. Et voilà qu'une prochaine visite avec une nuitée à la carte s'est imposée à la longue liste des choses que j'aimerais faire…
La vire rocheuse offre une vue panoramique sur le vallon de la Grande Eau, rappelant l'importante descente de près de 1100 mètres à effectuer.
Il faut reprendre le même chemin jusqu'à la bifurcation (P. 2006), puis continuer sur le branchement de gauche, balisé en blanc–rouge–blanc. Le sentier traverse d'abord le plateau de Prapio. La descente de la Grande Combe comporte des passages raides, mais ne présente aucune difficulté technique particulière. Il faut néanmoins rester vigilant à l'endroit où on pose les pieds, car les cailloux sont parfois traîtres.
La chaleur du début d'après-midi était presque insoutenable et s'intensifiait au fur et à mesure que nous descendions de la montagne. Nous avons été heureux de traverser une petite forêt qui offrait un peu de fraîcheur avant d'atteindre les chalets du Creux-de-Champ.
Continuer sur la route carrossable qui se transforme ensuite en route goudronnée. Suivre le sentier pédestre jusqu'aux Diablerets. L'itinéraire passe également par le petit parking situé à l'intersection du chemin du Jorat et du chemin du Creux de Champ.