Accès
Accès en voiture
Emprunter l'autoroute A12 jusqu'à Bulle, puis continuer sur la route cantonale en direction de Château-d'Oex pendant environ trente kilomètres. Une fois au giratoire, s'engager dans le village.
Le parking du Petit Pré, dont l'entrée se trouve à l'adresse Route des Chenolettes 4, n'est qu'à environ 200 mètres. Un second parking, plus petit et pouvant accueillir jusqu'à une dizaine de véhicules, est disponible dans les hauteurs du village, à proximité du Chemin des Quartiers 7.
Accès en transports publics
Prendre le MOB (train) sur la ligne Montreux-Zweisimmen et descendre à l'arrêt de Château-d'Oex.
Pour trouver la meilleure correspondance, consulter l'horaire en ligne des CFF.
De Château d'Oex à La Dent
La neige avait finalement décidé de faire son apparition, drapant délicatement les pentes d'un voile blanc jusqu'à 1500 mètres d'altitude. Cependant, l'épaisseur du manteau neigeux n'était pas encore suffisante pour envisager une sortie en raquettes. C'est pourquoi j'avais décidé de saisir une ultime occasion de gravir un sommet culminant au-delà de 2000 mètres d'altitude en mode estival, avant que l'hiver ne prenne définitivement ses quartiers. Mon choix s'était naturellement porté sur la Pointe de Cray et le Pré de Cray, deux sommets jouissant d'un ensoleillement optimal qui les rend particulièrement adaptés à une randonnée tardive. Un rapide coup d'œil aux webcams de la région m'avait permis de constater que la neige avait quasiment disparu de ces versants baignés de soleil, tandis que les pentes nord, situées de l'autre côté de la vallée, affichaient déjà une ambiance hivernale.
Accusant un léger retard par rapport à mon programme initial, j'avais choisi de laisser mon véhicule sur le parking situé dans les hauteurs du village dans le but de gagner du temps. À mon arrivée, Château-d'Oex reposait encore dans l'ombre, tandis que le thermomètre de ma voiture affichait -4 °C. Bien que tenté par l'idée de me réfugier dans un café en attendant que le soleil se lève, j'ai finalement décidé de m'équiper et d'emprunter la Route de la Dent en direction du nord-est.
Les premiers rayons du soleil ont rapidement commencé à percer l'horizon et à se frayer un chemin à travers la crête du Brecaca, un sommet appartenant au massif de la Gummfluh. Le spectacle qui s'offrait à mes yeux était grandiose: les cimes environnantes se paraient de subtiles teintes dorées et orangées, tandis que la vallée demeurait lovée dans une douce ombre bleutée.
Après quelques minutes, j'ai atteint La Soldanelle, un établissement chargé d'histoire. Érigé en 1907, il avait jadis servi d'hôtel de cure avant de laisser place, de nos jours, à des appartements locatifs. Bien que l'idée de séjourner dans ce lieu ne m'inspirât guère d'enthousiasme, c'est justement à cet endroit que j'ai retrouvé le sentier de randonnée. Cet endroit constitue également le point de convergence pour les différents itinéraires de départ. En effet, depuis le parking du Petit Pré, les randonneurs peuvent rejoindre la Grand Rue et la suivre jusqu'à la gare. De là, un sentier pédestre balisé serpente en direction de La Vausseresse. Il épouse ensuite le Ruisseau des Tenasses sur sa rive droite, menant à La Soldanelle en quelques minutes.
Le sentier grimpait ensuite en lisière de forêt, avant de s'enfoncer brièvement dans les bois, pour finalement aboutir sur une route carrossable. J'ai alors choisi d'emprunter la piste de gauche, en direction de La Vausseresse. Environ 150 mètres plus loin, le sentier bifurquait vers la droite et traversait une prairie, passant d'abord devant un premier chalet (P. 1170) avant d'atteindre rapidement un second (P. 1234).
De La Dent à la Cabane des Choucas: une aventure hors sentier (déconseillée)
Initialement, j'avais planifié de suivre le chemin balisé jusqu'à la Cabane des Choucas. Cependant, lorsque je suis parvenu au niveau du deuxième chalet (P. 1234), une idée fort audacieuse a surgi dans mon esprit: atteindre la cabane en gravissant directement vers l'est, à travers les pentes herbeuses, tout en suivant la base des barres rocheuses. Cette décision s'est avérée être une erreur monumentale! La pente herbeuse était envahie par de petits arbustes desséchés, transformant la progression en un véritable calvaire. De plus, contrairement à ce que la carte laissait supposer, aucun passage aisé ne se trouvait à travers les barres rocheuses.
En somme, cette tentative s'est transformée en une succession de difficultés et j'ai peiné à trouver un passage suffisamment sûr parmi les barres rocheuses. Cette escapade m'a fait perdre un temps considérable et, surtout, j'ai dépensé beaucoup d'énergie. Je ne recommande donc pas du tout cette variante, qui s'est avérée nettement plus technique que prévu (T5!).
De La Dent à la Cabane des Choucas par le sentier balisé
Depuis le deuxième chalet (P. 1234), il est donc préférable d'emprunter le sentier pédestre en direction de la Pointe de Cray jusqu'à un carrefour de sentiers (P. 1316). Poursuivre ensuite à droite et longer l'épaule rocheuse jusqu'à la Cabane des Choucas. Ce sentier balisé comporte plusieurs passages raides, mais il bénéficie d'excellents aménagements. De nombreuses échelles métalliques, marches artificielles et chaînes ont été soigneusement installées afin de faciliter et de sécuriser la progression. Toutefois, le caractère aérien de certains passages peut s'avérer rédhibitoire pour les personnes sujettes au vertige. Néanmoins, cette variante, qui se révèle particulièrement ludique, ne dépasse pas la cotation T3.
De la Cabane des Choucas au Guenéflin
La Cabane des Choucas, perchée à 1545 mètres, portait bien son nom. Dans les airs, plusieurs chocards à bec jaune, ces oiseaux que les montagnards nomment fréquemment mais incorrectement "choucas", s'adonnaient à leurs habituelles acrobaties aériennes. Leurs cris perçants et leurs vols majestueux égayaient l'atmosphère.
La terrasse de la cabane, construite en bord de falaise, offre une vue panoramique exceptionnelle sur le Pays d'Enhaut. L'endroit accueille généralement les visiteurs tous les jours de juillet et août, ainsi que lors des beaux week-ends de mai à octobre, offrant ainsi aux randonneurs l'opportunité de savourer ce cadre idyllique en sirotant une boisson.
À la hauteur de la cabane, il est temps de délaisser le sentier balisé pour s'engager tout droit vers le nord sur une épaule herbeuse. Après ma récente aventure hasardeuse, j'ai éprouvé un vrai soulagement en retrouvant des pentes plus agréables. Cependant, il fallait tempérer cet enthousiasme, car la pente demeurait tout de même particulièrement raide, atteignant en moyenne 35°. L'avantage résidait toutefois dans l'absence des petits arbustes secs qui avaient précédemment transformé la progression en un véritable calvaire.
Au-dessus de 1700 mètres, le paysage est devenu de plus en plus spectaculaire. Les imposants massifs s'élevaient fièrement devant moi et la vue s'étendait jusqu'à la chaîne du Vanil Noir, avec le Vanil Carré au premier plan.
J'ai progressé en longeant une croupe gazonnée, tout en visant une cime bien définie. Dans un premier temps, j'étais persuadé qu'il s'agissait du Guenéflin, mais en atteignant 1800 mètres d'altitude, j'ai réalisé qu'il ne s'agissait que d'une antécime. Le véritable sommet n'était cependant pas loin…
Ma montre indiquait déjà presque midi lorsque je suis arrivé au Guenéflin, et je n'avais encore rien mangé de la journée. Le soleil brillait intensément et la vue s'étendait à perte de vue. Aucun signe particulier, tel qu'une croix ou un cairn, ne marquait le sommet, mais le petit replat herbeux constituait un endroit idéal pour reprendre des forces.
Du Guenéflin à Pra de Cray
J'aurais aimé prolonger cette pause contemplative, mais je devais encore gravir environ 350 mètres de dénivelé pour atteindre Pra de Cray, le point culminant de la randonnée…
J'ai emprunté une trace de sente, qui est devenue de plus en plus marquée, et qui suivait le fil de la crête herbeuse. Une portion de la crête, étant obstruée par des sapins, m'a obligé à la contourner par la droite, en passant par le versant oriental. Ce passage comportait quelques sections légèrement exposées, nécessitant un pied sûr et de ne pas être sujet au vertige.
À partir de P. 1923, j'ai entrepris une courte descente sur le versant ouest jusqu'à atteindre un petit col. La section la plus technique tirait à sa fin. Le sommet du Pra de Cray se profilait désormais majestueusement au loin, et le reste de l'ascension s'avérait une simple formalité, bien que relativement longue, mais sans difficulté particulière.
J'ai longé une clôture qui avait été démontée en vue de l'hiver. J'avais donc la liberté d'évoluer d'un côté et de l'autre selon mes envies. Durant l'été, le pâturage des Mérils accueille néanmoins des moutons gardés par des Patous, obligeant ainsi les randonneurs à marcher entre la clôture et le gouffre, un passage parfois étroit qui exige une certaine vigilance.
Cette dernière longue montée offrait de splendides panoramas, notamment sur le versant méridional du Vanil Carré, une dent rocheuse remarquablement abrupte et impressionnante qui porte à merveille son nom. Le paysage semblait cependant figé, rendant l'ascension quelque peu monotone, il faut bien l'avouer. Soudain, cette monotonie s'est soudainement estompée avec l'arrivée d'un jeune aigle royal. Ce majestueux rapace s'est approché de moi depuis la Pointe de Paray et a effectué quelques cercles au-dessus de ma tête avant de s'envoler vers le sud. Aurais-je été considéré comme sa prochaine proie? Cette rencontre inattendue a été bien plus captivante et impressionnante que celle avec les choucas.
Arrivé à la Pointe de Cray, j'ai été accueilli par un vent frisquet. Le sommet était marqué par une borne géodésique indiquant très probablement la frontière entre les cantons de Vaud et de Fribourg.
La vue s'est ouverte sur la Gruyère, révélant l'emblématique Moléson. Le versant nord-ouest de la montagne, particulièrement abrupt et rocheux, arborait une fine couche de neige, et le contraste saisissant avec les pentes herbeuses aux teintes brunâtres d'automne offrait un spectacle visuel d'une rare élégance. Au sud, le lac du Vernex se dessinait, encadré par les divers sommets des Alpes vaudoises, dont Les Diablerets. Au nord-est, la crête s'étendait jusqu'au Vanil Noir, en traversant le Vanil Carré, le Gros Perré et la Pointe de Paray. La Gummfluh et le Rübli, deux montagnes rocheuses emblématiques du Pays-d'Enhaut, se dessinaient également à l'horizon. Ce panorama à 360 degrés récompensait amplement tous les efforts fournis lors de l'ascension.
Le tronçon reliant la Cabane des Choucas à la Pointe de Cray méritait la cotation T4 en raison des pentes herbeuses parfois raides et de quelques passages légèrement aériens.
De Pra de Cray au Col de Cray (P. 1972)
Tout au long de l'ascension, je n'avais croisé personne, et en regardant vers Cray Dessus ainsi que le sentier pédestre, la solitude semblait vouloir persister. Personne à la ronde, le silence s'imposait en maître et tout était figé, comme suspendu dans le temps.
Je me suis posé légèrement en contrebas du sommet, dans un endroit quelque peu protégé du vent, afin de manger quelque chose tout en contemplant la vue sur le Pays-d'Enhaut. J'ai ensuite emprunté une sente qui longeait la crête ouest-sud-est. La pente était indéniablement plus douce qu'à la montée. Très rapidement, j'ai retrouvé un sentier bien marqué. Par endroits, la neige fondue avait transformé le chemin en une surface grasse et glissante. Malgré cela, j'ai pu descendre sans entraves jusqu'au Col de Cray (P. 1972), où se dressait un poteau signalétique.
Aller-retour à la Pointe de Cray
J'avais initialement envisagé la visite de la Pointe de Cray, un sentier balisé y menant depuis le col. Un panneau indiquait un temps de marche de 15 minutes. Malheureusement, pendant l'ascension, j'avais légèrement tordu une cheville, et je ressentais une certaine douleur. La descente s'annonçait encore longue, et je ne voulais pas forcer. J'ai donc renoncé à cette visite, mais je recommande néanmoins ce détour, car la vue à l'est, vers la Chaux de Culand et la Pointe du Chevrier, est vraiment magnifique.
Le retour au col se fait par le même itinéraire.
Du Col de Cray (P. 1972) à Plan Berthod
La descente vers Cray Dessus s'est avérée quelque peu accidentée à l'approche du chalet. Le chemin pédestre se divisait en de multiples itinéraires, rendant parfois délicat le choix du passage le plus aisé, celui qui permettait d'éviter des montées et descentes superflues. Le sentier manquait de balisage à des endroits stratégiques, et il était facile de suivre la mauvaise voie. C'est exactement ce qui m'est arrivé, mais je ne l'ai remarqué qu'après avoir consulté la trace GPS une fois la course terminée…
Au nord du chalet d'alpage de Cray Dessus, le sentier pédestre a poursuivi sa descente inexorable. Les animaux avaient creusé plusieurs autres sentiers, et la vigilance restait de mise pour ne pas emprunter la mauvaise voie. Après avoir traversé le ruisseau des Mérils, heureusement, le tracé est devenu évident et sans bifurcations ambiguës.
De Plan Berthod à Château d'Oex
J'ai traversé Plan Berthod jusqu'à un croisement de sentiers pédestres (P. 1602). J'ai alors pris à droite et dévalé la pente herbeuse par une série de courts lacets. Au printemps, ces prairies se parent d'une multitude de fleurs, notamment des narcisses, offrant un spectacle floral enchanteur. En automne, sans surprise, seule l'herbe jaunâtre dominait le paysage, témoignage du cycle implacable des saisons.
Vers 1400 mètres d'altitude, la déclivité s'adoucit. Le sentier poursuit sur un faux plat descendant, bien plus doux et agréable. Très vite, j'ai rejoint Les Trois Fenils. Comme ce nom l'indique, il s'agissait de trois petites granges où, jadis, les paysans entreposaient le foin. Deux d'entre elles paraissaient avoir été laissées à l'abandon, tandis que la troisième semblait avoir été convertie en refuge.
Environ dix minutes plus tard, j'ai atteint la bifurcation menant à la Cabane des Choucas (P. 1316). J'ai continué jusqu'au chalet de la Dent, puis, environ une centaine de mètres plus loin, j'ai délaissé la route asphaltée pour emprunter un sentier bien marqué, mais non répertorié sur les cartes topographiques, qui traversait le pâturage et atteignait le chalet à P. 1170. De là, j'ai suivi le même itinéraire qu'à la montée pour retourner au point de départ.