Accès

Accès en voiture

Emprunter l'autoroute A9 et sortir à Aigle ou l'autoroute A12 et sortir à Bulle. Dans le premier cas, suivre les indications pour "Les Mosses". Dans le deuxième cas, suivre d'abord les panneaux pour Château-d'Oex, puis après avoir traversé Rossinière, poursuivre en direction des Mosses.

Au col des Mosses, à hauteur de l'Hôtel du Relais Alpin, quitter la route principale et suivre le Chemin du Lioson sur environ 2 km jusqu'à rejoindre le parking de Lioson d'en Bas (coordonnées GPS: 46.392186, 7.117749). Aucun panneau n'indique le parking depuis la route principale, mais on en trouve quelques-uns par la suite.

Le parking n'est pas très grand, il est en pente, il faut se garer en épi et le week-end il se remplit vite. Je suis arrivé vers 9h et il ne restait plus beaucoup de places libres. Les automobilistes parquent ensuite les voitures de façon plus ou moins sauvage sur l'herbe le long de la route…

Le col des Mosses dispose de plus amples aires de stationnement. Compter 40 minutes de marche pour rejoindre le parking de Lioson d'en Bas et 30 minutes pour le retour.

Accès en transports publics

Lioson d'en Bas n'est pas desservi par les transports publics. Sans véhicule, prendre le bus sur la ligne Le Sépey - Château-d'Oex jusqu'au col des Mosses. Poursuivre à pied pour rejoindre le parking susmentionné. Compter 40 minutes de marche à l'aller et 30 minutes pour le retour.

Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.

De Lioson d'en Bas au Lac Lioson

Du parking, une route carrossable interdite à la circulation monte en direction du Lac Lioson, un endroit incontournable et très fréquenté. Ce samedi d'août ne faisait pas d'exception à la règle, car plusieurs groupes de randonneurs étaient déjà en marche.

La vue s'ouvre au fur et à mesure que l'on prend de l'altitude. Le Mont d'Or apparait d'abord, puis c'est au tour du plateau de Pra Corner et de la Corne de Brenlaires. Un peu plus haut, c'est le massif de la Gummfluh qui se montre en arrière-plan.

Je suis toujours impressionné par la beauté du Lac Lioson et des montagnes reflétées sur la surface de l'eau. Il est parfois appelé "la perle des lacs alpestres" à cause de sa magnifique couleur émeraude. Le cirque naturel qui entoure le lac lui donne encore plus de charme. L'herbe avait une teinte vert très intense et cela malgré la sècheresse.

Du Lac Lioson au Col de la Chenau

J'ai amorcé le tour de l'étendue d'eau dans le sens des aiguilles. À l'est du lac, j'ai quitté le sentier pour remonter les pentes herbeuses en direction sud-est. Il n'y a aucun chemin à suivre, mais à certains endroits l'herbe était piétinée. Je n'ai pas su déterminer si c'était une personne ou un animal qui avait fait cela.

Ne pas partir trop à droite (sud-sud-est), car on bute sur des parois rocheuses. Bien garder le cap sud-est jusqu'à gagner la partie inférieure de la combe pierreuse. Le col de la Chenau est droit en face, environ 250 mètres de dénivelé plus haut. Le toponyme dérive du vieux français "chinal", "chenaul" et signifie canal ou chenal. En montagne, il désigne souvent un couloir en pente raide, une combe ou une vallée étroite. Ici, c'est clairement le couloir pentu…

La caillasse dans le couloir est relativement stable et ne comporte aucune difficulté particulière. L'itinéraire à suivre est assez évident. J'ai préféré monter en restant légèrement sur la droite du fond du vallon. J'étais absorbé par la recherche de la trajectoire la plus appropriée, quand le bruit d'une pierre qui tombe a attiré toute mon attention. Plusieurs seconds m'ont été nécessaires pour repérer le fautif dans la paroi rocheuse: un bouquetin. En scrutant ses alentours, j'en ai aperçu d'autres. Ils étaient tous assez loin pour qu'il n'y ait à priori pas de danger pour moi en cas de chute de pierre.

Les caprins n'étaient pas faciles à découvrir à cause de la couleur de leur pelage qui ressemblait fortement à celle des rochers. Mes yeux se sont progressivement habitués et en fin de compte j'ai vu deux douzaines d'animaux repartis à droite et à gauche du couloir, dont plusieurs cabris.

Le cirque du lac Lioson est en bordure de la réserve naturelle de la Pierreuse, ce n'est donc pas étonnant d'apercevoir des bestioles. Toutes ces rencontres m'ont rendu heureux. J'ai rarement observé autant d'animaux sauvages ensemble d'un seul coup.

La pente se redresse sensiblement dans la partie finale, mais des sentes à bouquetins (dont on pouvait parfois voir des empreintes) permettent de gagner le col sans encombre. Le panorama s'ouvre sur le massif des Diablerets et le village homonyme.

Du Col de la Chenau à la Pointe des Semeleys

Poursuivre en direction est sur la crête. L'itinéraire est évident, mais comporte quelques courts passages un peu exposés. Les nuages soufflés par le vent depuis le vallon des Diablerets rendaient la progression féérique.

On gagne rapidement le Pointe de la Chenau (P. 2308, sans nom sur les cartes topographiques).

La brume s'était en partie dissipée, ce qui m'a permis d'inspecter la suite du parcours. Je ne savais en effet pas trop à quoi m'attendre. Je n'ai trouvé qu'un seul compte rendu (rédigé en allemand) qui décrit la traversée du Pic Chaussy à La Pare. En français, le passage (très succinct) qui m'intéressait peut se traduire à peu près ainsi: "la prochaine tourelle est plus difficile, nous l'abordons légèrement à droite de la crête".

La face ouest de la Pointe de la Chenau est une paroi rocheuse verticale d'une trentaine de mètres de hauteur. Elle est franchissable seulement avec du matériel d'escalade. La face sud est très raide et vertigineuse, mais un semblant de sente avait l'air de zigzaguer entre les blocs. J'avais aussi remarqué trois barres métalliques logées dans le rocher le long de l'arête sud-ouest que j'ai décidé d'utiliser comme repères. La piste est exposée et le sol schisteux est instable et glissant.

Très vite, les chemins se multiplient. Certains branchements mènent à des impasses, mais dans tous les cas, c'est mieux que rien. J'ai visé les barres métalliques qui font effectivement de très bonnes bornes. Je les ai systématiquement contournés par la gauche. Juste avant de gagner le col, un passage dans le rocher nécessite des pas de désescalade facile (II).

La descente de la Pointe de la Chenau est escarpée et exposée. Elle requiert le pied sûr et de ne pas être sujets aux vertiges. La cotation T5 de la randonnée est due uniquement à ce passage. Le reste de la course ne comporte pas de difficultés techniques particulières et ne dépasse pas la cotation T4-.

Du collet, j'ai crapahuté dans la pente mi-herbeuse, mi-rocheuse en longeant l'arête. On gagne très vite le haut de la butte. Le Lac Lioson se dévoile en contrebas sous un autre angle et de nouvelles couleurs, car il était désormais illuminé par le soleil. En arrière-plan, de plus en plus de sommets des Alpes et des Préalpes étaient visibles.

La Pointe des Semeleys n'est qu'à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Le magnifique panorama est en partie enlaidi par les paravalanches installés sur la face sud-est.

Un sentier relativement bien marqué suit l'arête. Je n'ai pas rencontré de difficultés, sauf parfois les hautes herbes qui m'empêchaient de voir où je posais les pieds.

De la Pointe des Semeleys au Pic Chaussy

Le sommet de la Pointe des Semeleys offre lui aussi de superbes points de vue, notamment sur le Pic Chaussy. Des parapentistes décollaient depuis la crête entre les deux cimes.

Dans la face S de la montagne, on aperçoit la trace du sentier balisé qui monte depuis Les Semillets à travers les paravalanches pour rejoindre ensuite le Pic Chaussy. Dans un premier temps, j'ai préféré poursuivre le long de l'arête herbeuse qui offre une bien meilleure vue. J'ai emprunté le chemin pédestre seulement à proximité de P. 2262, à quelques pas du col (P. 2298).

La dernière ascension qui mène au Pic Chaussy était (sans surprise) très fréquentée. Le sommet était aussi occupé par plusieurs groupes de personnes. Après avoir passé plusieurs heures dans le calme et la solitude, j'avais de la peine avec le brouhaha au sommet. J'étais également déçu que la vue au nord (sur le vallon avec les petits lacs) ait été complètement bouchée…

J'ai grignoté un morceau de pain en espérant que les nuages se dissipent, mais un quart d'heure plus tard la situation n'avait malheureusement pas évolué.

Du Pic Chaussy à Lioson d'en Bas par les Petits Lacs

Depuis le sommet, retourner au col par le même itinéraire, puis continuer la descente dans la face nord-est. Très vite, j'ai quitté le chemin pédestre, sur lequel circulait beaucoup de monde, pour suivre une sente bien visible qui longe l'arête. Je me suis approché à plusieurs reprises au bord de la falaise pour jeter des coups d'œil vers le vallon avec les petits lacs, mais les nuages demeuraient.

J'ai repris temporairement le sentier balisé vers 2100 mètres d'altitude, pas loin d'une bifurcation (P. 2079). Poursuivre sur le branchement de gauche en direction de "Vers les Lacs".

Le chemin était par endroit gras et glissant à cause de la pluie de la nuit d'avant. Les bâtons de marche m'ont été utiles. Le niveau des lacs était très bas et ils ressemblent plus à de ternes étangs. Pas loin, un yack broutait paisiblement dans les hautes herbes.

Toutes les tables de la Buvette des Petits Lacs étaient (malheureusement pour moi) occupées. Je n'ai donc pas fait de halte.

La dernière descente pour retourner au parking de Lioson d'en Bas comportait de nouveau quelques passages glissants. Bien que j'eusse composé des figures acrobatiques à deux ou trois reprises, j'ai réussi à ne pas tomber sur mes fesses.

Le parking était complet, mais j'ai été ahuri qu'il y ait des voitures garées de façon sauvage sur l'herbe au bord de la route sur environ 500 mètres!