Accès
Pour raccourcir la longue randonnée, le parcours débute à Ferret et termine à Prayon.
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A9 jusqu'à Martigny puis continuer sur la route du Grand-Saint-Bernard jusqu'à Orsières. Traverser le village et suivre les indications en direction de Ferret jusqu'au hameau de Prayon. Des places de stationnement gratuites sont disponibles à côté de la route à hauteur de l'arrêt de bus. Poursuivre en transports publics jusqu'à Ferret.
Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
Accès en transports publics
Emprunter le train à Martigny jusqu'à Orsières en changeant à Sembrancher. Prendre ensuite le bus pour Ferret.
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De Ferret au Barfay
L'itinéraire le plus direct pour rejoindre Le Basset démarre à La Fouly. En débutant à Ferret, on évite cependant un bout de piste carrossable (pas très intéressant) et on économise presque 100 mètres de dénivelée positive et 15 minutes de marche. Bien que ce temps soit utilisé par le trajet supplémentaire avec le bus, le sentier depuis Ferret est bien plus agréable. À noter que le bus entre La Fouly et Ferret circule seulement en été (de fin juin à fin septembre).
Depuis l'arrêt du bus, suivre les panneaux jaunes en direction du Barfay. Passer la chapelle puis bifurquer à droite sur un chemin balisé qui remonte d'une pente douce à travers les pâturages.
Les prévisions météorologiques avaient annoncé une couverture nuageuse avec sa dissipation progressive à partir du milieu de la matinée. La vue était donc bouchée, mais en contrepartie la température était fraîche.
La totalité de la randonnée s'effectue dans les districts francs fédéraux du Val Ferret et de la Combe de l'Â, des zones protégées et règlementées. Les dispositions suivantes s'appliquent notamment: les animaux sauvages ne doivent pas être dérangés, traqués ou nourris; les fleurs ne peuvent pas être ramassées; les chiens doivent être tenus en laisse; il est interdit de camper; les engins volants tels que les drones sont prohibés; il est préconisé de rester sur les chemins. En contrepartie, la flore est en général variée et on peut facilement observer des animaux sauvages. J'étais donc vigilant et j'avançais en silence pour mettre toutes les chances de mon côté.
Le soleil commençait à percer timidement l'épaisse couche de nuage, ce qui donnait de beaux jeux de lumière.
Tout d'un coup, un sifflement a attiré mon attention: une marmotte signalait un danger à proximité (moi). J'ai aperçu la tête du gros rongeur dans l'herbe. Un autre se déplaçait quelques dizaines de mètres plus loin.
Du Barfay à l'Alpage de la Fouly
J'ai aperçu le chalet du Barfay seulement au dernier instant tellement le brouillard était épais. La visibilité était très variable: à un moment elle était relativement bonne et quelques instants après elle ne dépassait pas quelques dizaines de mètres.
J'ai suivi le chemin carrossable qui passe à deux reprises sous un télésiège, puis on gagne la station supérieure de l'Arpalle (un terme qui dérive du mot Alpe et indique un pâturage élevé réservé au menu bétail).
Des panneaux installés à côté des remontées mettaient en garde les promeneurs et promeneuses de la présence de patous. On y trouvait aussi quelques règles basiques: tenir les chiens en laisse (ce qui est de toute façon déjà obligatoire dans un district franc…); ne pas s'arrêter aux abords des enclos, mais poursuivre en marchant (sans courir).
Quelques virages plus haut, les pâturages étaient clôturés et il n'a pas fallu longtemps avant que j'eusse entendu des aboiements. Les patous m'avaient repéré malgré le brouillard. J'étais content que les chiens soient à l'intérieur d'un enclos avec les moutons. J'ai néanmoins continué à marcher sans m'arrêter (pas facile de prendre des photos dans ces conditions, mais je ne voulais pas stresser les patous plus que nécessaire…).
La piste côtoie une vielle ferme puis, deux virages plus haut, on arrive à côté terminus d'un téléski.
De l'Alpage de la Fouly au Basset
On rejoint ensuite la crête par un chemin de montagne. Entre-temps j'étais passé au-dessus des nuages qui se dissipaient peu à peu ce qui laissait apparaître quelques beaux paysages, notamment sur les Ravines, des abruptes falaises entre le Basset et le Mont de la Fouly.
La pente se redresse. J'ai entrecoupé l'ascension avec de courtes pauses pour immortaliser les magnifiques fleurs avec mon appareil photo. Il y en avait de toutes les couleurs et pour tous les goûts: jaunes, violettes, roses…
À un moment, je me suis bloqué. J'étais incrédule et il m'a fallu quelques seconds pour réaliser que j'avais plusieurs edelweiss devant moi! Je n'en avais pas vu depuis plusieurs années. Je marchais depuis moins de deux heures et j'en avais déjà plein les yeux. Ce que je ne savais pas c'était que beaucoup de surprises m'attendaient encore…
On remonte le long de la crête jusqu'à 2340 mètres d'altitude environ, puis le chemin part dans les pentes de la face sud-ouest. Quelques passages sont équipés de chaînes, mais par temps sec elles n'ont pas de grande utilité. On traverse ensuite un court secteur légèrement raviné où l'on retrouve plusieurs sentes et le balisage est ambigu. Continuer sur la droite (plein sud) jusqu'à ce que les sentiers se rejoignent et le balisage redevienne de nouveau sans équivoque.
On gagne de nouveau la crête vers 2540 mètres d'altitude. Elle sépare deux versants complètement contrastés. J'admirai la superbe vue, en particulier La Tsavre (également nommé Mont Ferret), ses antécimes et ses parois abruptes, quand j'ai reconnu un bouquetin à contre-jour sur un bloc à proximité du Basset. Il m'avait aussi repéré et il a préféré se déplacer dans les pentes caillouteuses.
J'ai gravi jusqu'à la hauteur où il avait disparu et après quelques secondes je l'ai aperçu traverser les éboulis. Des chutes de pierres ont attiré l'attention de l'étagne (femelle du bouquetin) qui semblait s'inquiéter. Un cabri, perché sur une falaise, avait l'air de rencontrer quelques difficultés pour rejoindre sa mère, mais il ne lui a fallu qu'un court instant pour retrouver de l'aisance sur les rochers. Je suis resté environ cinq bonnes minutes à observer ce magnifique spectacle.
La partie finale de l'ascension qui mène au Basset est raide. Des passages sont équipés de cordes, mais par temps sec elles n'ont pas de grande utilité. Le Basset n'est ni un col ni un sommet à proprement parler. Ce toponyme dérive de l'ancien français "baisset, basset" et c'est un diminutif de "bas". Il désigne un endroit d'une crête ou d'une région moins élevée que les autres.
Les Echessettes
Les Echessettes sont un massif montagneux peu connu qui sépare la Combe de l'Â du Val Ferret. Il s'étend de la crête herbeuse du Basset aux pâturages de Bavon et mesure environ 8 km de long. On distingue (du sud au nord) les sommets du Mont de la Fouly, de la Tête de Vare, du Roc de l'Oiseau, du Bec Rond et de la Tour de Bavon ainsi que les contreforts orientaux du Clocher de Vouasse, de l'Aglan et de la Pointe de Revedin.
Bien que le livre du CAS vante "un sommet toutes les demi-heures […] avec des vues panoramiques monumentales", cette chaîne de montagnes semble être rarement visitée, surtout la partie méridionale. Je suppose que la longueur de la course soit la cause principale.
Du Basset au Mont de la Fouly
Depuis le poteau indicateur du Basset, le panorama sur le versant suisse du massif du Mont Blanc (entre les Planereuses et le Mont Dolent) était malheureusement encore bien caché par les nuages. La vue sur la première partie de la crête avec la Mont de la Fouly et le Clocher de Vouasse était cependant parfaitement visible.
Continuer en direction nord le long de l'arête herbeuse. Je me suis approché plusieurs fois du bord en espérant apercevoir d'autres animaux, mais je n'ai observé que les pentes très escarpées des Ravines. Le chemin balisé mène jusqu'au col (P. 2680). Laisser le sentier à droite et suivre la sente bien marquée qui remonte en longeant la crête.
L'arête était, plus haut, obstruée par trois éminences rocheuses. La première (la plus basse) est rougeâtre, la deuxième est grise, et la troisième (la plus raide) est de nouveau d'une couleur tirant sur le rouge. Le topo du CAS cotait l'itinéraire sur la crête T4/F, mais plus je m'approchais du premier obstacle et plus je me rendais compte que le niveau était plus technique que cela.
Le chaînon du Gros Six, avec ses couleurs gris foncé, contrastait énormément avec le vert du Plan de Vouasse.
Après avoir franchi une croupe vers 2700 mètres d'altitude, j'ai repéré une sente qui parcourait le flanc de la montagne un peu plus haut. J'ai récupéré la trace et j'ai remonté la pente gazonnée, clairsemée d'edelweiss, jusqu'à buter contre une petite barre rocheuse que l'on surmonte aisément. Traverser ensuite un étroit pierrier. La caillasse était bien plus stable de ce que j'avais imaginé. Par un court passage herbeux, on arrive au pied de la prolongation latérale de la première éminence rocailleuse rougeâtre. La contourner par le bas, puis franchir un nouveau pierrier. De l'autre côté, on remonte le flanc herbu face à la pente. La déclivité est importante, mais des marches naturelles dans le terrain facilitent la progression.
En levant la tête, j'ai aperçu un troupeau de chamois, dont plusieurs cabris, qui trainait sur l'antécime du Mont de la Fouly. Entre photos et contemplation, le sifflement d'une marmotte a attiré mon attention. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas observé autant d'animaux sauvages en une seule journée (et le plus impressionnant était encore à venir!).
Gravir face à la pente (direction nord) jusqu'à 2770 mètres d'altitude environ, puis reprendre un cap nord-est. Un pierrier et un talus herbeux plus loin, on arrive au pied d'une nouvelle falaise qu'on contourne par le bas.
La jolie trace que j'avais suivie jusqu'alors se perd rapidement dans un énième éboulis, plus instable que les précédents. Remonter au mieux dans la caillasse et rallier le collet entre l'antécime et le sommet méridional des Echessettes.
Plus je regardais autour de moi et plus je remarquais de bouquetins et de chamois: un qui me devançait sur l'arête sud, deux sur l'antécime, un grand troupeau sur une épaule rocailleuse à l'est…
Le cairn, bien visible, trônait au sommet du Mont de la Fouly. Il était défendu par un petit mur et de loin je n'avais pas réussi à identifier un itinéraire pour la franchir. Cela devient cependant évident quand je me suis retrouvé à son pied: une vire permet de la traverser de gauche à droite sur le terrain friable et délité. Remonter un minuscule couloir puis contourner une pointe rocheuse par la gauche. De là, le cairn n'est plus qu'à quelques pas.
Le Mont de la Fouly est le sommet le plus élevé du massif des Echessettes et le point culminant de la course. La vue sur le Gros Six et le Plan de Vouasse était à couper le souffle. Le versant suisse du massif du Mont Blanc était cependant toujours caché en grande partie par les nuages qui bougeaient continuellement.
Du Mont de la Fouly au Clocher de Vouasse
Poursuivre sur l'arête nord-est. Une courte descente mène à un petit mur qu'on gravit assez sans encombre. S'ensuit une crête gazonnée qui conduit au pied d'une brèche. Partir un peu sur la gauche et remonter le couloir escarpé. Le passage est légèrement aérien et demande un minimum de dextérité pour atteindre une butte herbeuse.
Le troupeau de bouquetins, dont plusieurs cabris, trainait toujours sur l'épaule rocheuse au sud-est de ma position. Plus bas, dans la combe, un autre groupe d'ibex se baladait. Quelques adultes me gardaient à l'œil. Je me suis installé sur l'herbe pour manger quelque chose tout en observant ces superbes animaux. Plus je regardais, et plus j'en repérais qui étaient mimétisés dans les pierres. Pendant ma pause, un bruit soudain (à priori, une chute de cailloux), a alerté les bouquetins qui ont préféré se déplacer. J'ai attendu qu'ils partent, après quoi j'ai aussi poursuivi ma route.
Le Clocher de Vouasse comporte deux sommets. Le premier, le plus bas, culmine à 2820 m et est un impressionnant contrefort composé de gros blocs plus ou moins instable qui nécessite des notions d'alpinisme pour le gravir. Le deuxième s'élève une vingtaine de mètres de plus que son petit frère et peut être monté sans encombre en faisant un court détour. Descendre sur l'arête herbeuse qui s'élargit de plus en plus. Vers 2820 mètres d'altitude, poursuivre à droite (direction nord-est) sur une ample épaule gazonnée qui se transforme en éboulis dans la partie terminale. Rester sur la crête jusqu'à buter contre une paroi pas très haute qu'on contourne par la gauche. De là, on gagne rapidement le sommet occidental du Clocher de Vouasse (sans cairn ni croix).
Le toponyme Vouasse dérive du patois valaisan "vouassâ, vouaffâ" et signifie "passer un gué, marcher dans l'eau, patauger". Il évoque un endroit accessible en traversant un gué ou boueux. Le nom est monté à la montagne depuis l'alpage et le pâturage (Plan de Vouasse).
Du Clocher de Vouasse à la Tête de Vare
Redescendre la caillasse par le même parcours, puis récupérer l'arête principale.
En arrivant à un large replat vers 2760 mètres d'altitude, je me suis approché du bord pour observer le Val Ferret. J'ai remarqué une demi-douzaine de barres métalliques (avec les pointes colorées en rouge) plantées dans le sol seulement dans un deuxième temps. Il m'a fallu quelques instants pour comprendre que les affaissements dans le terrain étaient dus à des déplacements d'une partie de la montagne et que les barres étaient utilisées pour les surveiller.
Je me suis écarté au plus vite du secteur instable et je me suis plutôt concentré sur la combe (à ma droite). Les cartes topographiques indiquent deux petits lacs, mais lors de mon passage il ne restait plus rien.
Un peu plus loin, j'ai récupéré la crête sud-ouest de la Tête de Vare qui mène tout aussi doucement que rapidement au sommet. Son toponyme dérive du patois "vare, varie" et signifierait "marmotte".
De la Tête de Vare au Sommet Secondaire de la Pointe de Revedin (P. 2740)
L'arête sud-est de la Tête de la Vare se dirige vers le Petit Aglan (culminant à environ 2750 m, sans nom ni cote sur les cartes topographiques) et l'Aglan, caractérisées par des rochers noirâtres avec des taches rougeâtres. Ces deux sommets portaient autrefois le nom de "La Petite Gland" et "La Gland" respectivement. Au nord, la Pointe de Revedin et sa crête ouest étaient impressionnantes.
La descente en direction du col (P. 2640) le long de l'arête avait l'air tranquille, mais vers 2720 mètres d'altitude, je me suis retrouvé en haut d'une barre rocheuse. En contrebas, une étagne et son cabri paraissaient me narguer. Je n'avais en effet aucune possibilité de continuer vers eux en longeant la crête. J'ai suivi un tapis herbeux sur ma droite (direction nord-est) qui m'a mené à la partie supérieure d'un couloir raide. N'ayant pas trouvé de meilleure alternative, j'ai dévalé au mieux sur la caillasse instable qui nécessite un pied sûr et de la dextérité. J'ai affiné la graduation de la course d'un signe "+" juste à cause de cette descente délicate.
En bas de ce passage technique, j'ai mis le cap nord-ouest pour rejoindre le large col. Remonter ensuite le flanc herbeux de gauche à droite et contourner la base d'une éminence rocheuse par un petit pierrier. Poursuivre face à la pente sur un terrain gazonné en direction nord-ouest. La déclivité diminue au fur et à mesure que l'on reprend de l'altitude.
Gagner un modeste replat à l'extrémité occidentale de l'arête ouest de la Pointe de Revedin. Suivre la crête rocheuse en évitant les difficultés par la gauche (versant nord) jusqu'au sommet secondaire (P. 2740).
Pour la première fois depuis le début de la randonnée, j'ai eu droit à un beau panorama dégagé sur le Mont Dolent et ses différents glaciers. La vue était agrémentée par le doux tintement des cloches des vaches qui pâturaient dans l'alpage de Revedin et qui résonnait jusqu'à la cime.
Du Sommet Secondaire de la Pointe de Revedin au Roc de l'Oiseau
Retourner à l'extrémité ouest de l'arête par le même itinéraire puis suivre une sente bien marquée qui descend en direction nord-ouest sur des éboulis. Vers 2640 mètres d'altitude, mettre le cap au nord. Le chemin longe une épaule herbeuse et mène au poteau indicateur du pâturage de Revedin où seulement le sentier reliant Prayon (dans le Val Ferret) à la Tissette (dans la Combe de l'Â) était mentionné. À cet endroit, il est donc possible de quitter la traversée des Echessettes pour regagner Prayon (1 h 40 selon le panneau).
Continuer en direction nord-est à travers le pâturage, puis remonter la courte crête jusqu'au sommet du Roc de l'Oiseau.
Du Roc de l'Oiseau à Bec Rond
Je me suis demandé comment j'allais gagner la combe de la Sasse. Un chemin intermittent était indiqué sur les cartes topographiques et en inspectant les blocs en contrebas, j'ai aperçu un vieux balisage blanc–rouge–blanc. J'ai réalisé quelques pas d'escalade ludique dans le versant nord du Roc de l'Oiseau pour rejoindre la sente. Un joli parcours serpente élégamment entre les formations rocailleuses et les éboulis.
Quelques centaines de mètres plus loin, lorsque le terrain redevient gazonné, le chemin était moins marqué et le balisage avait disparu. L'itinéraire à suivre reste néanmoins évident. Du petit lac indiqué sur les cartes topographiques, il ne subsistait qu'une faible dépression dans le sol et l'herbe d'un vert plus clair.
La première partie de l'ascension au Bec Rond est relativement pentue. Techniquement il n'y a aucune difficulté, mais mes jambes, après sept heures de randonnée, donnaient quelques signes de fatigue. Remonter en gardant un cap nord-nord-est.
La déclivité s'adoucit au-dessus de 2450 mètres d'altitude. Quitter la sente une cinquantaine de mètres plus haut (elle ne conduit pas directement au sommet) et poursuivre en direction nord-est. Récupérer un chemin bien marqué à proximité de l'arête et la suivre jusqu'à atteindre le point culminant, signalé avec un petit cairn et le texte "BEC ROND 2562 m" peint sur une roche en noir sur fond jaune.
La cime offre une vue sur la quasi-totalité de la Combe de l'Â, le massif des Combins en arrière-plan, Champex-Lac et le Catogne.
Du Bec Rond à la Tour de Bavon
Du sommet du Bec Rond, longer la crête ouest. Récupérer un sentier bien marqué près du vaste col (P. 2535) et descendre dans la face nord en suivant l'arête jusqu'à 2450 mètres d'altitude environ. Le chemin poursuit en direction nord et serpente entre prairies, rochers et rhododendrons pour rejoindre un nouveau col (P. 2388).
Le sentier disparaît quasi complètement, mais l'itinéraire reste évident: contourner d'un faux plat la large croupe gazonnée (P. 2417) par la gauche, puis mettre le cap au nord-est. Passer à proximité d'un énorme cairn érigé au milieu du pâturage et récupérer ensuite un chemin bien marqué au pied de la partie rocheuse de l'arête ouest de la Tour de Bavon. Des chamois se promenaient sur ce versant, mais dès que j'ai été repéré, ils sont partis se cacher.
La sente remonte d'abord sur les gazons. Contourner une pointe par la droite, puis grimper face à la pente jusqu'à la crête. C'est là que j'ai pu admirer les derniers edelweiss de la journée. On quitte temporairement l'arête pour éluder d'un faux plat l'éminence rocheuse par le versant sud. Quelques raides lacets permettent de revenir sur la crête rocailleuse. Pendant que je suivais celle-ci en direction du sommet (qui se trouve tout au fond), j'ai été effrayé par un bruit soudain. Quelques fractions de second plus tard, j'ai vu deux magnifiques rapaces en l'air.
Le point culminant de la Tour de Bavon, sans croix ni cairn, offre un superbe belvédère sur la Combe de l'Â, le Mont Vélan, le massif des Combins, le Mont Rocheux, la Catogne, et toutes les cimes du massif du Mont Blanc entre les Aiguilles du Tour et le Mont Dolent.
Le nom du sommet est monté depuis l'alpage. Le toponyme est probablement un anthroponyme germanique, peut-être dérivé de Baldwin, provenant de l'ancien haut allemand "bald" et "wini" qui signifient "audacieux" et "ami" respectivement.
De la Tour de Bavon à la Sasse
Redescendre par le même itinéraire. À proximité de l'énorme cairn, continuer en direction est jusqu'à retrouver un chemin bien marqué pas loin d'une stèle de tombe (construit avec des pierres). Poursuivre en direction nord sur la large crête herbeuse.
Je ne voyais aucun intérêt d'aller jusqu'au col de Téjeur. J'ai donc quitté l'arête peu avant une croupe (P. 2283) pour dévaler les pentes gazonnées en direction ouest et récupérer le sentier balisé vers 2200 mètres d'altitude. Suivre celui-ci pour gagner le chalet de la Sasse.
De la Sasse à Prayon
À cause des enclos et des vaches qui pâturaient sur l'alpage, j'ai emprunté un joli sentier qui longeait la clôture. Je me suis rendu compte que ce n'était pas le chemin balisé seulement plusieurs centaines de mètres plus loin. J'ai donc dû traverser les hautes herbes pour récupérer la bonne piste.
Je marchais en mode automatique en admirant sommairement le paysage lorsque j'ai remarqué une marmotte qui dévalait à toute vitesse la prairie. Contrairement à moi, elle m'avait repéré depuis quelques instants et elle courait pour rejoindre sa tanière.
Le chemin pénètre dans la forêt vers 1830 mètres d'altitude. La fraicheur du sous-bois était agréable. On gagne rapidement un croisement de sentiers pédestres (P. 1775). Poursuivre en direction de Branche d'en Haut.
Quelques centaines de mètres plus loin, on arrive au bord d'un cours d'eau et le parcours le longe. Traverser ensuite le torrent Tollent puis, à la bifurcation de chemins pédestres (moins de 100 m plus loin), prendre à droite sur une piste carrossable (direction de Branche d'en Haut). Vers 1505 mètres d'altitude, laisser le sentier balisé à droite et continuer sur la route jusqu'à Prayon, depuis où on a une formidable vue sur la quasi-totalité des Echessettes.
La flore, la faune et les superbes paysages font de cette course une des plus belles des dernières années.