Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Martigny-Fully / Salvan. Suivre ensuite les indications pour Salvan, puis poursuivre jusqu'au parking des remontées mécaniques des Marécottes.
Accès en transports publics
À la gare CFF de Martigny, prendre le train Mont-Blanc Express qui monte en direction du Chatélard. Descendre aux Marécottes. Depuis la gare, suivre les panneaux et monter jusqu'au parking des remontées mécaniques.
Des Marécottes à la Creusaz
Des Marécottes, une télécabine permet de monter en quelques minutes et sans effort à la Creusaz. Ces remontées sont en libre accès pour les possesseurs du Magic Pass. Pour les autres, il faudra débourser une douzaine de francs pour une course simple.
Il est aussi possible de monter à pied. Cela rajoute un peu moins de 2 heures de marche et presque 700 mètres de dénivelé positif.
De la Creusaz au Luisin
J'avais déjà gravi Le Luisin en 2013. Je savais donc que c'était une randonnée exigeante qui comportait plusieurs passages escarpés et aériens. Un collègue souhaitait gravir le sommet, mais il a parfois de l'appréhension avec le vide. Il voulait donc y aller avec quelqu'un qui est é l'aise sur ce type de terrain et quand je lui ai proposé de m'accompagner il n'a pas hésité.
Nous avons pris la télécabine jusqu'à la Creusaz, puis nous sommes partis à pied en directions sud-ouest sur le large chemin qui passe à côté du restaurant. Environ 300 mètres plus loin, on gagne un panneau du tourisme pédestre. Le Luisin y est indiqué, mais à mon grand étonnement, le panneau était jaune avec la pointe en rouge et blanc. J'ai trouvé très bizarre que l'itinéraire ait été déclassé de T4 à T3. Nous avons continué à suivre la route. Environ 100 mètres plus loin, au milieu d'un virage en épingle à cheveux, nous avons aperçu un autre panneau. Cette fois-ci, il était de la bonne couleur (bleu). Tout à coup, j'ai compris : le panneau jaune indiquait le sentier de liaison, mais c'est au milieu du virage que commence véritablement le parcours pour l'ascension du Luisin par l'arête des Fleuriers.
En regardant en direction de l'arête, les nuages bouchaient la vue. C'était prévu et selon les prévisions météo, elles auraient dû se dissiper dans la matinée. En tout cas nous l'espérions, car la vue depuis l'arête est magnifique…
D'un faux plat, on longe une colline artificielle qui fait office de paravalanches. Une centaine de mètres plus loin, on commence à monter en sous-bois sur une épaule. On passe entre des myrtilliers. Les fruits étaient bien mûrs et nous n'avons pas résisté à en déguster.
Rapidement, on quitte la forêt et on part dans une traversée en direction sud-ouest pour rejoindre le pied de l'arête des Fleuriers. Le sentier est ensuite raide et il n'y aura pas tellement de répit avant le sommet.
Tout à coup, un bruit a attiré notre attention : en contrehaut sur l'arête, un chamois nous observait. Nous nous sommes arrêtés pour ne pas l'effrayer et pour prendre quelques photos (et accessoirement déguster quelques autres myrtilles…). Quand, quelques instants après, le chamois a tranquillement repris sa route, nous avons fait de même.
Nous sommes arrivés dans une nouvelle zone où des paravalanches avaient été installés. On progresse en zigzaguant entre ces barres métalliques rouillées qui n'ont vraiment rien esthétique. Pour franchir un des derniers paravalanches, il faut passer dans un étroit espace entre un gros rocher et le paravalanche même. Avec mes (presque) 80 kg et mon sac à dos, j'ai dû faire un peu de gymnastique pour réussir à franchir le passage…
S'ensuit la traversée d'un pierrier. Le chemin est bien visible et le balisage bleu et blanc est omniprésent. Les nuages tardaient à partir et la visibilité était moindre, mais nous n'avons rencontré aucune difficulté à suivre le parcours.
Peu après avoir quitté le pierrier, le sentier devient plus étroit et légèrement vertigineux.
Juste après, une grosse corde et des appuis métalliques installés dans le rocher, permettent de surmonter aisément une dalle. Le collègue qui m'accompagnait était devenu plus tendu et la suite n'a pas amélioré les choses. Par la suite, il faut traverser des pentes herbeuses escarpées.
La suite du parcours est une alternance de traversées ascendantes de pentes herbeuses et de courts crapahutages faciles dans les rochers. Beaucoup de passages (bien plus qu'en 2013) sont sécurisés avec des cordes ou des chaînes.
Vers 2480 mètres d'altitude, on arrive au pied d'un large couloir rocheux. C'est le début de la partie finale qui mène au sommet. À partir de là, il faut utiliser les mains pour progresser. Tout d'abord, on gravit le couloir en zigzaguant pour trouver les passages les moins inclinés. Une série de cordes ont été installées tout au long du couloir et le parcours à suivre est très évident. Aimant crapahuter, je me suis amusé en faisant des pas d'escalade facile (en I-II) juste à côté des traces. J'ai ainsi laissé la corde au collège qui était très concentré à regarder où il mettait mains et pieds. S'ensuit une petite traversée plus herbeuse mais tout aussi délicate (sente étroite). Le sentier monte ensuite jusqu'à proximité de l'arête. On continue en serpentant entre (et sur) les rochers. Les passages les plus délicats sont là aussi sécurisés par des chaînes ou des cordes.
On arrive à un petit collet depuis où nous avons aperçu la croix sommitale, mais on n'y était pas encore. Du col il faut d'abord perdre quelques mètres d'altitude en faisant quelques pas de désescalade facile. Il faut ensuite traverser une pente herbeuse raide sur une sente particulièrement étroite.
On arrive au pied du dernier couloir qui est particulièrement étroit. Deux échelles métalliques permettent de franchir les passages les plus raides. Le soleil les réchauffe rarement et je conseille des gants aux plus frileux. Sans ces installations, c'est de l'escalade en IV-V.
À la sortie du couloir, on aperçoit l'antenne météo. Un bouquetin est aussi apparu en contrehaut. En gravissant quelques autres dalles rocheuses, on atteint finalement la croix sommitale.
Nous nous sommes installés sur un petit banc en bois pour manger. Par chance, la vue avait commencé à se dégager et nous avons pu profiter de quelques beaux panoramas sur le vallon d'Emaney et les montagnes qui le dominent. Par beau temps, on a aussi une vue magnifique sur le massif du Mont-Blanc. Pour nous, ce n'était pas ça, mais nous avons tout de même réussi à apercevoir quelques glaciers à travers les nuages.
Au sommet, le collègue a pu se détendre un peu. Il redoutait néanmoins la descente, bien que je lui aie dit plusieurs fois que la descente était moins technique. Il était tout de même très content de s'être dépassé, mais il m'a avoué qu'il n'aurait jamais réussi à faire l'ascension sans être accompagné.
Du Luisin à l'Alpage d'Emaney
Au sommet du Luisin, le balisage change de couleur. La descente le long de l'arête ouest, en direction du col d'Emaney, est balisée en rouge et blanc. La première partie de la descente est légèrement exposée, mais ne pose pas de problèmes particuliers.
Plusieurs bouquetins se promenaient à proximité du sentier sans être aucunement gênés par les randonneurs.
Rapidement la pente s'adoucit et le parcours devient plus agréable. Le collègue s'est enfin relâché et nous avons profité de la magnifique vue sur les Dents du Midi et le Lac de Salanfe d'un côté et le vallon d'Emaney de l'autre. Les nuages s'étaient en grande partie dissipés et celles qui restaient donnaient plus de charme au paysage et aux photos.
Au col d'Emaney, après un dernier regarde aux Dents du Midi, nous avons poursuivi la descente en direction d'Emaney. Il y a quelques passages raides à franchir, mais sans difficulté technique particulière.
Vers 2060 mètres d'altitude, on gagne une bifurcation. Le branchement de droite, balisée, poursuit en direction sud-ouest vers le col de Barberine. Pour aller à Emaney on peut sans autre suivre le sentier balisé ou partir à gauche et raccourcir ainsi le trajet de quelques minutes. En fin de compte, cela ne change pas grand-chose : les deux chemins traversent les pâturages, qui étaient occupés par des troupeaux de vaches, et se réunissent quelques centaines de mètres plus loin (à P. 1951). On continue ensuite d'un faux plat jusqu'à l'alpage Emaney.
Nous nous sommes installés à une des tables de la buvette pour une pause bien méritée. Nous avons commandé un thé froid maison et aussi acheté des produits fromagers, fabriqués avec des procédés traditionnels, pour les ramener à la maison.
Des chèvres très coquines essayent de boire notre thé froid. Elles n'hésitaient pas à monter sur la table pour atteindre leur but. Aucune gêne !
De l'alpage d'Emaney aux Marécottes
De l'alpage, on poursuit la douce descente sur la route carrossable. Le chemin est large et sans difficulté, ce qui nous a permis de bien profiter du paysage tout en marchant.
Environ 1.3 km plus loin, à P. 1723, un chemin permet de rejoindre la Creusaz. J'avais emprunté ce chemin en 2013. C'est une alternance de courtes montées et descentes et c'est plus long de ce que l'on imagine.
Cette fois-ci, nous avons préféré rester sur la route carrossable et retourner aux Marécottes à pied. Un peu moins que deux kilomètres plus loin, le chemin balisé quitte la route carrossable et poursuit la descente. Les signes de civilisation augmentent peu à peu. Le sentier mène dans les hauteurs des Marécottes. Il faut ensuite poursuivre sur l'asphalte pour retourner au point de départ (panneaux jaunes).