Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A12 jusqu'à Bulle, puis suivre les panneaux pour Château-d'Oex jusqu'au village de Rossinière. Des places de stationnement sont disponibles juste avant la sortie du village (côté est), au début de la route de La Frasse. Un autre parking est disponible à proximité de la Grande Salle (Chemin de l'Église).
Pour la variante au départ du Clou des Mis, emprunter la première route à gauche située à quelques dizaines de mètres après l'entrée de Rossinière (côté ouest). Suivre la petite route sur environ 1 km, puis bifurquer à droite. Continuer jusqu'à la ferme d'alpage, presque 2 km plus loin. Laisser la voiture sur la petite place à l'intérieur du virage en épingle.
Accès en transports publics
Le village de Rossinière est régulièrement desservi par des trains sur la ligne Montreux-Zweisimmen.
Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
La gare se situe au sud de Rossinière et rallonge d'environ 30 minutes la marche (15 min à l'aller et autant au retour) par rapport au départ depuis le village. Les temps indiqués prennent en compte cette incertitude.
De Rossinière au Clou des Mis
J'avais initialement prévu de partir depuis Rossinière, mais à cause d'un rendez-vous en milieu d'après-midi, j'ai commencé la boucle depuis le Clou des Mis afin de gagner presque deux heures de temps de marche. Je recommande néanmoins de démarrer la randonnée à Rossinière. Le village est très charmant et mérite d'être visité, notamment le célèbre Grand Chalet, construit entre 1752 et 1756, qui est un des plus beaux et des plus grands bâtiments en bois des Alpes (113 fenêtres pour 60 pièces, dont 40 chambres habitables).
Le sentier pédestre (direction Clou des Mis) traverse d'abord Rossinière, puis longe le torrent de la Frasse en sous-bois jusqu'à 1100 mètres d'altitude environ. Remonter sur le pâturage et rejoindre la ferme d'alpage du Clou des Mis.
Du Clou des Mis à Ratevel
Contourner la ferme par la gauche. Marcher quelques mètres sur l'asphalte, puis récupérer le sentier balisé qui monte sur le pâturage. Des chèvres se sont précipités sur moi dès que j'ai franchi le portillon et ont commencé à me suivre.
Longer le chemin carrossable sur 200 mètres environ, puis bifurquer à gauche. Remonter ensuite en lisière de forêt, sur la droite de la pente gazonnée. Passer de l'autre côté de la clôture à hauteur d'une vieille étable vers 1360 mètres d'altitude. Poursuivre l'ascension en direction de Ratevel.
Après un court tronçon en sous-bois, on arrive sur un nouveau pâturage où des vaches broutaient paisiblement. Le chemin devient moins visible, mais l'on trouve quelques traces de balisage cachées dans l'herbe. Traverser les pentes gazonnées d'un faux plat d'abord, puis descendre jusqu'à 1380 mètres.
Avant de pénétrer dans le Bois de Ratevel, on a un joli panorama sur le Lac de Vernex dominé par Planachaux (et la Dent de Corjon). On gagne une route asphaltée après avoir serpenté dans la forêt. Remonter celle-ci jusqu'à un croisement de sentiers pédestres (P. 1400), sous le chalet de Ratevel.
De Ratevel à La Brâ
J'avais déjà gravi l'Aiguille dans le passé. À l'époque, j'avais emprunté la voie directe, c'est-à-dire par l'Arsa Jor. Le tronçon entre Ratevel et Culand, sur la route, n'est pas très intéressant. De plus, il oblige de monter et de descendre à l'Aiguille par le même itinéraire. Cette fois-ci, je voulais donc visiter ce sommet "en traversée".
Un panneau sur les chiens de protection de troupeaux était accroché au poteau indicateur. Des patous étaient à priori présents sur des pâturages au sud de l'Aiguille. J'espérais juste que protecteur et protégées avaient été installés dans un enclos…
Poursuivre en direction de la Brâ. Un chemin carrossable se faufile dans une petite forêt d'une pente douce descendante et mène dans la partie inférieure d'une prairie dans laquelle broutaient des moutons. N'ayant pas entendu d'aboiements, je me suis arrêté pour observer le troupeau et prendre des photos. Un patou était cependant bel et bien présent (dans la zone supérieure du pâturage), il lui a juste fallu plusieurs minutes pour me repérer… Grognements et hurlements m'ont ensuite pisté jusqu'à ce que je traverse le ruisseau de la Venerie.
Passer le chalet des Echines, puis pénétrer dans une nouvelle forêt où j'ai aperçu de jolies œuvres construites avec ce que la nature offre (écorchés, bouts de bois, pierres…).
On débarque par la suite sur l'alpage de la Brâ. Ce toponyme indique un endroit bourbeux. Il dérive de l'ancien français "brai, brau, bray, broi" et "braiche" qui signifient respectivement "boue, fange, terrain boueux" et "jachère, terre en friche". Le nom provient aussi du bas latin "bradium, braium", du latin "bracium" et du gaulois "*braco" qui veulent dire "marais, terre humide et fertile".
Le doux tintement des cloches des vaches résonnait sur l'alpage, mais je voyais seulement de vieux bunkers militaires. L'étranglement entre Montbovon et La Tine faisait en effet partie du "réduit national", le système de fortifications dans les Alpes suisses qui eut son apogée durant la Seconde Guerre mondiale.
Les ruminants étaient un peu plus haut, autour de la ferme (P. 1461).
De La Brâ à L'Aiguille
Sur la croupe gazonnée de la Brâ, les chemins n'ont pas la même configuration que sur les cartes topographiques. Rejoindre la ferme, passer l'enclos et partir en direction sud-est, puis rapidement mettre le cap au sud. Le sentier n'est pas visible dans un premier temps (ou très peu), mais il y a quelques traces de balisage blanc–rouge–blanc. On retrouve un chemin bien marqué plusieurs dizaines de mètres plus loin.
On continue d'abord sur l'alpage, puis vers 1560 m, on récupère l'arête nord-ouest de l'Aiguille, qui délimite la frontière entre les cantons de Vaud et de Fribourg. La pente se redresse et par de courts lacets on remonte le long de la crête, tantôt sur le territoire fribourgeois, tantôt en terre vaudoise jusqu'à atteindre le point culminant de l'Aiguille. Ce toponyme indique une pointe rocheuse ou un sommet pointu. Il dérive de l'ancien français "aguille", du latin "acucula" qui signifient "(petite) aiguille".
La cime offre une belle vue sur la Dent de Corjon, la Pointe du Chevrier et sur toute la vallée de la Gruyère jusqu'à son lac.
De L'Aiguille à Culand
Le sentier balisé longe de l'arête sud-est, puis contourne l'antécime (P. 1682) par la gauche. Après quelques zigzags sur le pâturage, on rejoint la route qu'on remonte jusqu'aux chalets d'alpage de Culand. Ce toponyme dérive du latin "culus" et du gaulois "*cularos" qui signifient respectivement "cul" et "défilé, gorge". Il provient peut-être aussi du participe présent de "culer" qui veut dire "reculer". Il indique un endroit reculé, un lieu sans issue (même sens que cul-de-sac), une zone resserrée, ou un fond de vallée en ravin.
De Culand à la Pointe du Chevrier
Contourner les chalets par la gauche, franchir un portique et pénétrer dans le pâturage et rejoindre un chemin carrossable. Des vaches s'étaient installées en plein milieu du passage et j'ai choisi de couper par la pente gazonnée afin de les éviter.
La piste remonte doucement jusqu'à un selle au pied de l'arête sud-ouest de Pointe du Chevrier (vers 1690 mètres d'altitude). Un panneau du tourisme pédestre indique de poursuivre dans la face est. Le chemin disparait très vite dans les hautes herbes, cependant pour atteindre le sommet il n'y a qu'une seule possibilité: gravir le versant qui devient de plus en plus raide.
Je progressais en suivant à peu près la crête quand des vaches ont commencé à courir vers moi. Voir des animaux qui pèsent dans les 400-600 kg et qui dévalent à toute vitesse des pentes abruptes dans votre direction vous fait figer le sang. Elles m'ont probablement confondu avec le vacher ou elles étaient juste curieuses. Dans tous les cas, elles ne semblaient pas du tout avoir de mauvaises intentions. J'ai tout de même préféré agiter les bâtons au-dessus de ma tête pendant que je leur demandais de s'arrêter. Troublées par mon geste, elles ont stoppé leur avancée à seulement quelques mètres de moi.
J'ai poursuivi en longeant l'arête jusqu'à ce que la barrière m'empêche de continuer. Aucun passage pour les randonneurs n'avait été installé. Je me suis résigné à ramper sous les fils de fer (au moins ce n'étaient pas des barbelés…).
La Pointe du Chevrier, sans croix ni cairn, est exiguë, mais elle offre une superbe vue sur les Préalpes vaudoises et fribourgeoises ainsi que sur les Alpes. Quand le ciel est libre de cumulus, ce qui n'était malheureusement pas mon cas, on peut apercevoir les Dents du Midi et le Mont Blanc.
De la Pointe du Chevrier à la Chaux de Culand
La façon la plus rapide et directe pour gagner le col entre la Pointe du Chevrier et la Chaux de Culand (P. 1774) est de suivre l'arête en direction nord-est. Bien que les cartes topographiques n'indiquent aucun chemin, l'on retrouve une sente peu marquée. Dans un premier temps, l'on reste sur le fil de la crête puis, lorsque la forêt bloque la progression, on contourne les arbres par la face sud-est. Certains passages franchissent des pentes assez raides et demandent un pied sûr. Rester au plus proche de la crête et la récupérer de nouveau dès que possible.
Environ à moitié de la traversée, la forêt envahissait l'arête et le versant sud-est. Trouver un endroit où la clôture avec des fils de fer barbelés peut être surmontée sans trop de difficultés. Poursuivre dans la partie supérieure du pâturage de Culand et gagner le col (P. 1774) en quelques minutes.
Remonter en direction du point de vue de Chaux de Culand. Le sentier suit le fil de l'arête. Pendant l'ascension, j'ai observé plusieurs gypaètes dans le vallon de la Frasse. On arrive à une nouvelle bifurcation vers 1835 mètres d'altitude. Continuer sur le chemin qui entre dans la forêt pour finalement atteindre une petite borne au sommet de la Chaux de Culand. L'endroit offre une belle vue sur la Point de Cray, la Pointe du Chevrier et sur toute la vallée de la Gruyère jusqu'à son lac et sur le Pays d'Enhaut.
De la Chaux de Culand au Clou des Mis par Chevalets Derrière
Redescendre par le même itinéraire puis, à la bifurcation vers 1835 mètres d'altitude, poursuivre à gauche. Le chemin part dans un flanc de coteau traversant des pentes particulièrement raides qui pourraient être rédhibitoires pour certaines personnes sujettes aux vertiges. Plusieurs passages sont aériens et demandent un pied sûr et cela bien que le sentier ait été naguère entretenu et légèrement élargi. Les bâtons sont utiles. Cette descente est à éviter lorsque le terrain est mouillé ou en début de saison s'ils restent des névés.
Vers 1700 mètres d'altitude, le chemin rejoint celui qui relie au col P.1744. La suite est un sentier plus classique et moins exposé, bien que des câbles (avec un assurage parfois douteux) sécurisent quelques courts tronçons aériens.
Quelques virages plus bas, on côtoie le chalet des Chevalets Derrière (vraisemblablement un refuge de chasseurs), au milieu des bois. Pour manque de temps, j'ai passé la visite. J'avais cependant jeté un coup d'œil en 2017. L'endroit est petit et l'équipement très sommaire.
La descente en direction de Rossinière traverse ensuite la forêt des Eterpis et gagne le pâturage du Clou de Mis à hauteur de la vieille étable vers 1360 mètres d'altitude.
Du Clou des Mis à Rossinière
Descendre l'alpage et retourner au point de départ par le même itinéraire emprunté à la montée.