Accès

Accès en voiture

Rejoindre en voiture le village de Vernayaz, situé entre Saint-Maurice et Martigny. Continuer jusqu'au parking de la gare du Mont-Blanc Express. Prendre ensuite le train jusqu'au Trétien.

Accès en transports publics

Depuis la gare de Martigny, prendre le train Mont-Blanc Express jusqu'au Trétien.

De la gare du Trétien à l'entrée des Gorges du Triège

La jolie gare du Trétien surplombe le village. Un petit panneau Gorges du Triège invite à descendre les marches qui conduisent au Bochatay, l'un des trois hameaux qui composent le Trétien. Le village, avec ses chalets et ses rues pavées, est très bien conservé. Nous avons traversé le hameau en passant devant un vieux four à pain (apparemment typique de la région).

On rejoint rapidement la route qu'on suit sur une centaine de mètres jusqu'au pont routier depuis où on peut observer le torrent du Triège. Il prend sa source à environ 2100 m d'altitude sous les Pointes d'Aboillon et il s'écoule dans le vallon d'Emaney avant de former les gorges du Triège pour se jeter ensuite dans le Trient.

Les Gorges du Triège

À côté du pont il y a un petit cabanon en bois. Sur sa droite un portail métallique permet d'accéder (gratuitement) aux gorges du Triège. Le parcours a été construit dans le lointain 1870, mais il est en très bon état car il a été entièrement restauré entre 2011 et 2014.

Un sentier remonte dans ces magnifiques gorges modelées au cours des siècles par l'eau. Des passerelles et des ponts en bois permettent d'admirer l'endroit sous plusieurs angles. On arrive ainsi au pied d'un escalier en colimaçon. Il est suivi par une étroite passerelle où il faut se contorsionner légèrement et se baisser pour ne pas taper la tête sur le rocher. Étonnamment mon fils n'a pas eu autant de problèmes à franchir ce court passage…

Une série d'escaliers métalliques mènent ensuite jusqu'à une bifurcation entre deux tunnels. En partant à droite on accède à la prise d'eau des CFF qui capture la grande majorité de l'eau du torrent du Triège pour l'amener dans La Fontaine des Marécottes. L'eau de cette retenue d'eau s'écoule jusqu'à la centrale de Vernayaz où elle est turbinée.

La prise d'eau se situe au milieu des gorges. En regardant en amont on aperçoit des très vieux éléments du parcours complètement rouillés qui permettaient, à une époque, de remonter encore plus haut dans les gorges.

Retourner jusqu'à la bifurcation par les mêmes tunnels, puis continuer tout droit. Un dernier tunnel débouche dans la forêt. Un chemin descend jusqu'aux voies du chemin de fer et par une dernière passerelle en bois on revient à la gare du Trétien.

Histoire de la Route des Diligences

Le Grand Tour est à l'origine un long voyage que des jeunes gens des plus hautes classes (principalement des Anglais) effectuaient en Europe. Le voyage du Valais jusqu'à Chamonix faisait partie de ce parcours. Les touristes avaient à l'époque le choix entre plusieurs routes: par La Forclaz et le col de Balme (ou le col des Montets), ou par Salvan–Finhaut et le col des Montets. Cette dernière était la plus directe et la plus basse en altitude. Au début du 19ème siècle ce n'était en revanche qu'un chemin étroit et en assez mauvais état.

Lorsque le chemin de fer est arrivé dans la vallée du Rhône au milieu du 19ème siècle, les communes de la vallée du Trient ont décidé de faire construire une route carrossable entre Vernayaz et Le Châtelard pour attirer les touristes. La "Route des Diligences" a ainsi vu le jour entre 1855 et 1867. Elle comptait 43 virages entre Vernayaz et Salvan et 8 virages supplémentaires entre Le Trétien et {Finhaut}.

La nouvelle route eut un énorme succès, à tel point que plus d'une soixantaine de hôtels furent bâtis. Puis en 1906, elle fut remplacée par le chemin de fer Martigny–Le Châtelard–Chamonix (l'actuel Mont-Blanc-Express). Au début du 20ème siècle, avec la 1ère guerre mondiale, puis avec la crise économique des années 1930, la majorité des hôtels ont mis la clé sous le paillasson.

La route des diligences, pas assez large pour accueillir le trafic motorisé, a survécu depuis la fin du 19e siècle jusqu'à aujourd'hui sans trop de modifications. Elle fait partie des voies de communication historiques de la Suisse.

Il faut noter qu'aujourd'hui il n'y a toujours pas de route pour les véhicules entre Le Trétien et Finhaut. Ce trajet est en effet uniquement parcouru par le train (ou à pied).

Du Trétien aux Marécottes

Depuis la gare du Trétien, descendre (à nouveau) les marches conduisant au hameau du Bochatay et arpenter les mêmes ruelles jusqu'à la route. Poursuivre jusqu'au pont routier à côté de l'entrée des gorges du Triège. Ce pont a été bâti en 1855 lors de la construction de la route des diligences. Il y a deux autres ponts qui traversent Le Triège: en levant la tête on ne peut pas rater le pont ferroviaire construit en 1905. En contrebas, plus discret, on aperçoit le vieux pont muletier qui date du début du 19ème siècle.

Continuer le long de la route sur environ 200 mètres, puis bifurquer à gauche en direction des Marécottes (panneaux). Une courte montée nous ramène le long des voies du chemin de fer. Après avoir traversé les voies, on continue à monter d'une pente douce en sous-bois. Quelques centaines de mètres plus loin on atteint une bifurcation. Les panneaux jaunes suggèrent de poursuivre tout droit et c'est d'ailleurs ce que nous avons fait.

Ce n'est qu'en arrivant dans les hauts des Marécottes que je me suis rendu compte que la route des diligences partait à droite. Tant pis, nous avons tout de même poursuivi et traversé le village en passant à côté du départ du télécabine et nous avons ensuite gagné la gare du Mont-Blanc-Express, dans la partie basse du village, par un autre chemin.

Des Marécottes à Salvan

Depuis la gare de Marécottes je ne sais pas précisément où poursuite la route des diligences. Le plus probable est la route (goudronnée) qui mène à Salvan. Cette route est étroite, n'as pas de trottoir et elle est empruntée par les diligences modernes qui ont des centaines de chevaux sous le capot. Ce n'est donc pas le parcours idéal tout particulièrement avec des enfants. Depuis la gare nous avons donc remonté les quelques marches qui mènent à la route (à côté du parking du zoo), traversé celle-ci et poursuivi sur un chemin (balisé) qui monte en forêt. Au premier croisement, bifurquer à gauche et remonter encore quelques mètres. Par la suite le sentier descend tranquillement, tantôt dans la forêt, tantôt dans les pâturages, jusqu'à une vieille patinoire à Salvan.

{/route_des_diligences.jpg} {La partie haute de la route des diligences avec ses multiples virages.}

De Salvan à Vernayaz

Traverser le village de Salvan, en passant devant l'église, et rejoindre la gare. Continuer à suivre la route, passer sous les voies du train puis bifurquer à droite. C'est là que commence la dernière partie de la randonnée où la route des diligences a été le mieux conservée. Tout d'abord il y un tronçon relativement rectiligne qui suit un joli ruisseau. Avec les arbres qui commençaient à retrouver leur feuillage printanier, les jeux de lumière en milieu d'après-midi étaient joliment impressionnants.

Après un petit kilomètre la route commence à fortement zigzaguer. Des 43 virages dont était composée la route des diligences il en reste aujourd'hui que 37. Il n'y a pas besoin de les compter car la plupart des virages sont numérotés sur le rocher avec une peinture orange et/ou rouge impossible à rater. Au début j'ai trouvé dommage d'avoir choisi des couleurs si voyants (ça gâche un peu le côté historique…), mais après quelques virages on s'y fait et on y prête plus trop d'attention.

Tous ces virages font perdre rapidement de l'altitude et sans trop s'en rendre compte on arrive à côté de la centrale électrique des CFF de Vernayaz. Il reste maintenant la partie la moins intéressante: regagner la gare en contournant l'usine par la gauche, puis en suivant la route en lisière de forêt. Le dernier bout se fait en longeant la route cantonale.