Accès
Accès en voiture
Prendre l’autoroute A9 jusqu’à la sortie Montreux. Descendre jusqu’au bord du lac, puis suivre les panneaux et rejoindre la Gare CFF. Le parking sous-terrain de la gare (entrée sur Avenue des Alpes) propose un stationnement de longue durée (payant). Les jours fériés, les parkings publics le long de Rue de la Gare sont une autre possibilité (gratuite).
Accès en transports publics
Montreux est desservi régulièrement par des trains sur la ligne Lausanne –- Brig. Consulter l’horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
De la Gare de Montreux aux Planches (Vieille Ville)
Pour fuir la chaleur d’une fin d’après-midi d’été, j’ai décidé de visiter la Gorge du Chauderon afin de trouver un peu de fraicheur.
Traverser la gare de Montreux en empruntant le passage sous-voie et rejoindre le poteau indicateur sur Rue de la Gare (P. 400). Parmi la multitude de panneaux pédestres, on repère la ligne qui nous intéresse: "Gorge du Chauderon". Partir à droite et longer Rue de la Gare d’abord, puis Rue du Pont jusqu’aux Planches, la vieille-ville de Montreux.
Des ouvertures dans le bourg pittoresque et ses maisons anciennes offrent les premiers panoramas sur une partie de la ville et le Lac Léman.
Gagner le pont depuis où l’on peut observer une cascade de La Baye de Montreux en contrebas. Cette rivière prend sa source dans les Préalpes vaudoises au milieu de la région du Molard, du col de Soladier et de la Cape au Moine. Elle a la particularité d’être entièrement située sur la commune de Montreux.
Quelques dizaines de mètres plus loin, des panneaux indiquent la bifurcation à emprunter pour rejoindre l’entrée de la gorge.
LA Gorge du Chauderon ou LES Gorges du Chauderon?
J’ai été très étonné de lire "[…] Gorge du Chauderon" (au singulier) sur le panneau du tourisme pédestre et "Gorges du Chauderon" (au pluriel) sur un autre panneau blanc (similaire aux panneaux de début de localité sur route secondaire).
Je me suis demandé quel était le bon usage. Doit-on utiliser le singulier ou le pluriel? Mon premier réflexe a été de consulter un dictionnaire. Selon le Larousse, une gorge c’est une "vallée encaissée, aux versants raides, creusée dans des roches dures et cohérentes". Une vallée est, par définition, une "dépression allongée, plus ou moins évasée, creusée par un cours d’eau ou par un glacier". Une gorge nécessite donc des caractéristiques permettant de la distinguer d’un autre type de vallée. Cela est fait en précisant qu’elle est "encaissée" ou que ses "versants sont raides". La précision "creusée dans des roches dures et cohérentes" ne semble pas indispensable, car si les roches n’avaient pas ces propriétés, les versants de la vallée se seraient délités avec le temps et ils ne pourraient par conséquent pas être raides.
Ma première déduction a été qu’on utilise le pluriel lorsqu’on veut désigner plusieurs "vallées encaissées". Or, on dit les "Gorges de l’Areuse", au pluriel, bien qu’il n’y ait qu’une seule vallée aussi. Mon raisonnement ne semblait donc pas fonctionner.
Internet est un monde merveilleux et je suis tombé sur un article du blog "La langue française et ses caprices" dans lequel l’auteur essaie de répondre à la même question. Au terme d’une longue et très détaillée analyse, il conclut qu’on utilise le pluriel quand le terme désigne l’ensemble des "vallées encaissées" situées à différents endroits sur un territoire. Il faudrait en faire autant quand les "vallées encaissées" se succèdent sur un cours d’eau, mais dans ce cas le singulier peut aussi se justifier (car c’est le cours d’eau qui les a creusées…). L’auteur déduit en outre que le pluriel est employé à tort par "effet d’entraînement": le terme est le plus souvent présenté au pluriel et du coup il est utilisé de la même façon, sans examiner le vrai sens du mot.
J’ai passé une demi-journée à chercher une réponse à la question. Je suis arrivé à la conclusion que l’appellation officielle "Gorge du Chauderon", telle qu’on la retrouve sur les cartes topographiques et les panneaux du tourisme pédestre, est la plus correcte.
La Gorge du Chauderon
Tourner à gauche sur une ruelle, puis bifurquer rapidement de nouveau à gauche et emprunter les escaliers qui passent sous la voie du train du MOB (Montreux Oberland Bernois).
Très vite, on arrive à l’entrée proprement dite de la Gorge du Chauderon, où sont installés plusieurs panneaux. Le chemin débute (ou termine) au cœur de la Vieille Ville et il est donc de très facile accès. Il s’agit pourtant d’un sentier de montagne qui nécessite un pied ferme, de bonnes chaussures de marche (munies de semelles à profil antidérapant) et comporte des risques de chutes de pierres ainsi que le danger de glissade et de chute. Ces menaces ne sont pas à sous-estimer: en mai 2021, un randonneur a perdu la vie après avoir été touché par des roches qui étaient tombées d’une falaise. Le parcours a été fermé à la suite de ce tragique accident et d’importants travaux de sécurisation ont été entrepris. Le tronçon a finalement été réouvert au public en juin 2023.
Si après toutes ces mises en garde vous souhaitez poursuivre, passez le portique et empruntez le sentier qui pénètre d’un faux plat dans la forêt. On entend La Baye de Montreux ruisseler en contrebas. Ce joli son et hélas couvert par le vacarme des véhicules qui roulent sur l’autoroute. La végétation touffue cache l’une et l’autre.
Au tournant d’un virage, on aperçoit le chemin descendre jusqu’à une étroite passerelle ainsi que les énormes et impressionnants pylônes du pont autoroutier qui trône une cinquantaine de mètres plus haut. Traverser pour la deuxième fois le cours d’eau.
Une série de marches en béton franchit ensuite la première pente raide. Le décor change en quelques minutes et devient féérique. Les parois rocheuses, recouvertes d’une verdure luxuriante, se resserrent de plus en plus. La fraicheur que j’étais venu chercher était au rendez-vous et j’ai vite oublié la ville, avec ses bruits et sa chaleur, qui était pourtant si proche.
Le sentier est bien aménagé et il est sécurisé d’une main courante et des marches en béton facilitent le franchissement de plusieurs parties raides. L’itinéraire remonte dans la spectaculaire gorge dont la hauteur et l’aplomb des parois rocheuses laissent bouche bée. En contrebas, la rivière alterne jolies cascades et petites marmites glaciaires, creusées par l’eau, qui donnaient très envie de se baigner.
Le chemin était par endroits légèrement gras, malgré la sècheresse. Le parcours risque d’être boueux par temps humide et après des pluies.
On gagne le minuscule abri "Le Soutien des Gorges" qui inclut une table et des bancs en bois. Il est convivial, mais la zone est, sans surprise, humide et l’intérieur sent à regret un peu le moisi. Un pont permet de franchir à nouveau le cours d’eau. La rive gauche devient plus sauvage et prend de la hauteur par rapport à La Baye de Montreux.
Quelques rayons de soleil éclairaient le sentier et faisaient de beaux jeux de lumière.
On croise plusieurs sections qui ont été sécurisées avec des filets pare-pierres à la suite de l’accident mortel survenu en mai 2021. En aval, j’ai remarqué des coulées de roches qui ont été purgées ainsi que des branches et des arbres qui ont été coupés. Tout cela gâche un peu au charme de la gorge, mais c’est un mal nécessaire pour garantir un minimum de sécurité aux visiteurs et visiteuses. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les filets sont efficaces, car ils avaient déjà empêché plusieurs cailloux et tiges d’atteindre le sentier.
Vers 615 mètres d’altitude, on arrive à un croisement de chemins pédestres. Continuer en direction des Avants. Quelques pas plus loin, j’ai senti une forte odeur d’ail des ours. J’étais étonné, car la saison est au printemps, de mars à juin, mais il y avait effectivement des plantes fanées au bord.
On gagne rapidement un joli pont en béton. S’ensuit une courte montée qui mène à la sortie de la Gorge du Chauderon.
De la Gorge du Chauderon aux Avants
On débouche sur une étroite route asphaltée (P. 653). La suivre sur approximativement 200 mètres (attention aux voitures!), franchir le Pont de Pierre puis, environ 200 mètres plus loin, bifurquer à gauche (panneaux jaunes).
Un chemin carrossable longe le ruisseau. Quelques fenêtres dans la végétation offrent d’autres beaux panoramas. On arrive à un goulet d’étranglement où le cours d’eau ainsi que le parcours passent entre de hautes parois rocheuses. C’est la dernière fois qu’on traverse La Baye de Montreux.
Profitez des ultimes points de vue sur le ruisseau, car très vite la route s’éloigne définitivement de celui-ci et par de courts lacets on gagne une petite clarière avec une maison (P. 793).
On marche ensuite entre de gros blocs qui sont tout aussi impressionnants que remarquables. Une pente douce mène jusqu’à une bifurcation. Le sentier de Cheset, qui poursuit tout droit, était bloqué par une barrière en bois décorée avec un panneau interdisant l’accès aux piétons. Pour rejoindre les Avants, emprunter le branchement de gauche qui monte assez raide.
Il n’était même pas 18 heures, mais en sous-bois il faisait sombre. La faible lumière et la mousse d’une couleur très verte qui recouvrait les pierres donnaient une atmosphère mystique. Après un énième virage, on quitte la forêt et, quelques centaines de mètres plus loin, on gagne la route principale qui traverse les Avants, à proximité de la gare.
Des Avants à Sonloup
Pour rejoindre Sonloup, on a le choix d’emprunter le parcours direct ou d’y parvenir par le tour du Cubly. Un poteau indicateur est installé à hauteur du passage à niveau, mais seulement ce deuxième itinéraire est mentionné. Les panneaux signalant le chemin direct sont disponibles à la gare, qui entraîne un détour de deux minutes… J’ai préféré partir à gauche, puis bifurquer tout de suite à droite sur une route asphaltée qui monte. On retrouve des losanges jaunes une centaine de mètres plus loin.
Le balisage fait traverser le hameau du Paccaux. Ce toponyme dérive du latin médiéval "[pratum] pascuale" qui signifie "[prairie] que l’on pâture". Un troupeau de vaches broutait effectivement sur une prairie à proximité.
La vue sur la Dent de Jaman et les Rochers de Naye s’ouvre au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude. Le balisage suit d’abord des routes asphaltées puis un sentier traverse une petite forêt et mène à Sonloup.
De Sonloup au Cubly Belvédère
Continuer en direction du Cubly Belvédère. Le chemin côtoie la luxueuse clinique de montagne puis la station supérieure du funiculaire. On peut observer, à travers les fenêtres du bâtiment, la machinerie qui fait monter et descendre les deux cabines.
Emprunter le sentier du Cubly depuis lequel on a une très belle vue sur les Paccots. Il serpente ensuite dans la forêt, alternant courtes montées et descentes. Des clairières et des ouvertures dans la végétation offrent de magnifiques panoramas très variés sur les Alpes et le Lac Léman.
Après une énième descente, on rejoint le belvédère du Cubly. Le point le plus élevé de la randonnée, le sommet du Cubly, est environ 300 mètres en amont, mais on le franchit sans s’en rendre compte, car il n’y a aucune indication. La terrasse naturelle offre une vue imprenable sur le bassin lémanique, du Chablais au Jura. Plusieurs tables en bois ainsi que des foyers sont à disposition du public. Ce soir-là, j’étais seul à jouir de l’endroit et la pause était agrémentée par des mélodies du Montreux Jazz portées par le vent. Le coin est cependant prisé les week-ends et il faut avoir un peu de chance pour trouver de la place assise.
Du Cubly Belvédère à Montreux par Sonzier
Emprunter le long escalier au sud du belvédère (panneaux). Des séries de marches irrégulières mènent au hameau d’Azot. On aperçoit quelques maisons à travers la forêt, mais on tourne juste avant à droite, en direction de Sonzier.
La descente était agréable et le soleil qui filtrait à travers la végétation faisait de magnifiques jeux de lumière. On gagne un croisement de sentiers pédestres en périphérie du hameau du Cubly-Dessous. Suivre la route asphaltée sur quelques mètres, puis bifurquer à gauche sur le chemin balisé.
On alterne sentiers et routes asphaltées jusqu’à arriver à Sonzier. Lorsqu’on quitte définitivement la forêt, dans la partie supérieure du village, la vue s’ouvre sur le Lac Léman d’un côté et la Cape au Moine et l’Arête des Verraux de l’autre.
Dans le bourg, on gagne un premier croisement de chemins pédestres. Suivre "Montreux par Les Planches". Environ 150 mètres plus loin, au milieu d’un virage en épingle, bifurquer à gauche, longer la fontaine et observer les flèches jaunes au sol jusqu’à récupérer le Sentier du Scex de Sonzier.
La ville de Montreux et son brouhaha s’approchent à grands pas. Un court passage en forêt gagne un vignoble qu’on borde jusqu’au tunnel qui passe sous l’autoroute. Continuer à suivre le balisage qui mène dans la vieille ville de Montreux. De là, retourner au point de départ par le même itinéraire qu’à l’aller.