Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A2 jusqu'à Bellinzona, puis continuer sur la A13 jusqu'à la sortie Bellinzona Nord. Suivre ensuite les indications pour Bellinzona. Quelques 800 m plus loin, au giratoire, poursuivre en direction de Gorduno. Suivre la route en direction de Gorduno/Biasca sur environ 2 km, puis bifurquer à gauche en direction de Gnosca. Traverser le village jusqu'à l'église au N du village (pas le monument au milieu du village). Devant l'église bifurquer à gauche en direction de Monti Naseri. Un panneau y interdit l'accès et 300 mètres plus loin une barrière barre la route.

Pour ouvrir la barrière il faut un jeton qu'on peut acheter, pour la "modique" somme de 10 CHF, à la mairie de Gnosca ou, pendant la saison estivale, au Ristorante Orello (situé à quelques dizaines de mètres au N de l'église). Veuillez noter que la mairie a des horaires d'ouverture assez réduits et que le restaurant est fermé le mardi et quelques semaines pendant l'été.

Après avoir passé la barrière suivre la route de montagne (goudronnée) jusqu'au parking de Mondella à la fin de ladite route.

Accès en transports publics

Le parking susmentionné n'est pas accessible en transports publics. Il est possible de rejoindre Gnosca avec le car postal, mais ça rajoute presque 700 m de dénivelé à cette déjà longue randonnée…

Du parking de Mondella à Naseri

Depuis le parking suivre soit le sentier qui monte SW, soit le sentier qui part à plat en direction SE. Tous les deux rejoignent le chemin balisé après quelques dizaines de mètres. Une courte montée en forêt mène aux Monti degli Stroppini, puis le chemin traverse des prairies pour monter jusqu'à Piotella, une colline où trône une petite chapelle.

Juste en face il y a Naseri. L'endroit est magnifique et n'as pas vraiment changé depuis mes souvenirs (ça doit faire plus de 20 ans que je n'étais plus monté jusque-là…). Les chalets en pierre sont en excellent état et les prés aux alentours sont parfaitement entretenus. C'est magnifique à voir et sur le moment plein de souvenirs d'enfance me sont revenus en mémoire (j'ai grandi dans le village de Gnosca et dans ma jeunesse j'ai passé des excellents moments entre copains dans ces chalets…).

En levant la tête on a une magnifique vue sur toute l'arête qui va de Cima d'Aspra jusqu'au Gaggio qu'il faudra gravir, mais avant il faut d'abord monter les 800 mètres qui nous séparent de Cima d'Aspra.

Je suis resté un instant à observer cet endroit enchanteur avant de traverser la prairie. Le chemin n'est pas visible mais des poteaux plantés dans le sol indiquent le parcours à suivre pour rejoindre la fontaine au milieu des quelques chalets de Naseri.

De Naseri à Alpe Sessaldora

De la fontaine monter face à la pente (W). On repère quelques traces des balisages par-ci et par là (parfois délavés). Rapidement on entre dans une forêt éparse de bouleaux et on se retrouve dans des hautes herbes, des fougères et des genêts à balais. Dans cette végétation touffue le chemin n'est pas très bien visible. On trouve toutefois plusieurs traces de balisage blanc–rouge–blanc, soit sur les arbres, soit sur des poteaux.

Cachés dans les hautes herbes j'ai vu plusieurs magnifiques champignons. La plupart était vénéneux, mais j'ai aperçu aussi plusieurs bolets comestibles. Hélas la randonnée était encore longue et surtout je n'avais pas de sac en coton pour bien les conserver. J'ai donc tout laissé sur place en me disant que j'allais les ramasser au retour (au départ j'avais prévu de faire un simple aller-retour…).

Vers 1180 mètres d'altitude on rejoint un sentier bien marqué. En regardant la carte topographique, j'ai remarqué que le balisage entre Piotella et l'endroit où je me trouvais ne suit pas le chemin balisé qui est tracé sur les cartes topographiques! Après la randonnée j'ai consulté les anciennes cartes topographiques sur le site de SwissTopo (via l'option "Voyage dans le temps") et j'ai constaté que j'avais suivi le chemin tel que tracé dans les années 1990… J'ai certainement raté un indicateur à Piotella. Cela dit, je ne me suis pas du tout méfié d'être sur un ancien parcours car les poteaux installés dans les hautes herbes étaient très récents.

Le chemin monte ensuite d'une pente constante tantôt dans des forêts de bouleaux, tantôt dans des forêts de hêtres. Bien que le sentier soit généralement bien marqué, il faut prêter attention à ne pas suivre l'une des sentes sauvages qui partent par-ci et par-là.

Soudainement, au milieu de nulle part, on trouve une fontaine installée au bord du sentier. En regardant plein N on aperçoit (à travers les arbres) des ruines. J'ai sauté la visite de ce qui reste de l'alpage de Stabbio vu que la montée est encore longue et j'ai poursuivi l'ascension. La forêt est tellement dense qu'il n'y a pratiquement aucune vue. C'est donc dans une montée raide (à très raide) et par endroits monotone qu'on gagne Alpe Sessaldora, un petit alpage dans un état mi-abandonné.

D'Alpe Sessaldora à Alpe d'Aspra

Passer entre les deux maisons et poursuivre l'ascension sur une large crête. Quelques mélèzes avaient déjà pris les belles couleurs jaune-doré de l'automne, tandis que d'autres étaient encore dans un vert-jaune. De plus quelques trouées dans les arbres permettent d'admirer quelques beaux panoramas, notamment sur le Pizzo di Claro.

La suite de la montée est donc plus variée, mais toujours aussi raide. Du coup on dévale très rapidement les quelques 200 mètres de dénivelé qui nous séparent d'Alpe Aspra.

En contrebas de l'alpage on quitte la forêt. Le sentier se perd dans les hautes herbes, mais les maisons de l'alpage ne sont plus très lointaines.

D'Alpe d'Aspra à Cima d'Aspra

Depuis Alpe d'Aspra la croix installée sur Cima d'Aspra, une huitantaine de mètres plus haut, est bien visible. Il existe deux possibilités pour rejoindre le sommet. La première est la voie directe à travers les pentes herbeuses. C'est probablement aussi le parcours le plus rapide.

De mon côté j'ai opté pour la voie normale en suivant le chemin balisé. Depuis l'alpage une sente, par endroits pas très visible, pars plein W d'une pente très douce. Une centaine de mètres plus loin le chemin devient plus marqué et mène à un large col. De là partir à droite (NEE) et rejoindre rapidement le sommet de Cima d'Aspra où il n'y a que de l'herbe. La croix a en effet été installée sur une antécime une cinquantaine de mètres plus à l'E. De là on a un magnifique panorama sur le Val Riviera, tout particulièrement sur la pyramide du Pizzo di Claro et l'arête qui va jusqu'au Piz de Molinera.

De Cima d'Aspra à Cimetta

Après une courte pause, je suis retourné au col par le même itinéraire, puis j'ai continué tout droit (SW) sur la large crête en suivant un semblant de sente. On gagne rapidement le col à P. 1809.

Un sentier relativement bien marqué poursuit SW et remonte dans la forêt. Hélas la trace est rapidement cachée par les hautes herbes. De plus les animaux sauvages ont parcouru l'endroit en long et en large marquant plusieurs sentes. Cerise sur le gâteau, la pente se redresse abruptement. Je me suis donc retrouvé à gravir des pentes entre 50 et 60 degrés (voir plus à certains endroits) entre rhododendrons et branches de mélèzes qui jonçaient par terre.

En restant relativement proche de l'arête j'ai rejoint, sans difficultés techniques mais avec les cuisses en feu, un sommet sans nom (P. 1957) avec un mini cairn.

La suite est une jolie arête rocheuse facile et très ludique (passages en I). Parfois il faut utiliser les mains pour garder l'équilibre. On peut aussi éviter la plupart des pas d'escalade en contournant les passages par la droite (il y a généralement un sentier).

On arrive ainsi au pied d'une barre rocheuse dans laquelle on peut remonter en suivant les traces d'animaux (quelques passages en I avec des endroits légèrement exposés). On peut aussi longer le pied de la barre rocheuse par un chemin qui rejoint l'arête un peu plus loin.

Par une dernière pente facile on atteint le sommet de Cimetta (sans croix ni cairn).

De Cimetta à Gaggio

La suite de l'arête semble, à première vue, sans difficultés majeures. Après une courte descente on reprend l'ascension en suivant un sentier qui passe à travers les derniers mélèzes épars aux multiples et splendides couleurs.

Le chemin longe ensuite la droite de la crête en évitant les pas d'escalade. De mon côté j'ai alterné entre chemin et escalade (I-II).

Plus loin on est obligés de poursuivre sur le fil de l'arête et l'utilisation des mains est quasiment indispensable. Par un dernier mur de quelques mètres on gagne une longue antécime rocheuse (P. 2210).

En face les derniers 70 mètres de dénivelé qui mènent au Gaggio semblent nettement plus compliqués. La pente est particulièrement raide et je n'ai pas réussi à déceler la suite du parcours. Je me suis même demandé si j'allais réussir à monter jusqu'au sommet du Gaggio

J'ai suivi les traces qui mènent jusqu'au col puis qui remontent sur la droite de l'arête. Sur place on devine un parcours qui monte sur des grosses marches naturelles dans la pierre. En suivant quelques cairns j'ai remonté une veine dans le rocher.

Je suis tombé sur quelques plaques de glaces que j'ai évité au mieux mais du coup je pense avoir loupé un cairn car je me suis retrouvé au pied d'une petite falaise. Un pas d'escalade m'a mené sur une vire que j'ai dû parcourir à quatre pattes pour ne pas me cogner la tête. Par un dernier passage d'escalade en III (!) assez exposé j'ai gagné le plateau sommital.

Quelques mètres plus loin, en regardant sur la droite (versant N) j'ai aperçu des traces qui remontaient par des pentes sans pas d'escalade… Sans aucun doute je me suis compliqué un peu la vie en remontant directement l'éperon finale plutôt que de le contourner par la droite. Cela-dit je ne regrette pas du tout mon parcours!

Par une large croupe herbeuse on remonte les derniers mètres jusqu'à la croix sommitale du Gaggio, depuis où on a une belle vue sur la Cabane d'Albagno et la Cima dell'Uomo.

De Gaggio à Bocchetta d'Albagno

Pendant que j'admirais Cima d'Erbea et Cima dell'Uomo, j'ai été captivé par l'état sauvage du Vallon de Moleno sous-jacent et je me suis demandé s'il y avait moyen de rentrer en passant par-là (initialement j'avais prévu de retourner au point de départ par le même itinéraire…). J'ai donc sorti la carte topographique et j'ai constaté qu'un sentier balisé mène jusqu'à Alpe di Gariss. De là un chemin, tracé que par endroits, rejoint Alpe di Pertignaga puis continue jusqu'à Naseri en passant par Alpe di Ròscera.

J'ai évalué grossièrement sur la carte la longueur (presque 9 km) et le dénivelé (environ 300 m de montée et 1600 m de descente) de cette variante. J'ai calculé qu'il me faudrait moins de 5h de marche (j'ai compté 4.5 km/h pour la marche, 400 m/h pour la montée et 800 m/h pour la descente). Il n'était que 12h30 et j'avais donc le temps pour cette nouvelle variante.

Très heureux d'avoir concoctée un joli (en tout cas je l'espérais…) détour en moins de 5 minutes, j'ai emprunté la voie normale qui descends en direction de la cabane d'Albagno.

Pour éviter de descendre jusqu'au croisement à environ 1900 mètres d'altitude et devoir remonter ensuite, j'ai quitté le sentier vers 2100 m et j'ai poursuivi plein W d'un faux-plat à travers les pentes herbeuses. Après quelques minutes je suis tombé sur une sente qui m'a mené jusqu'à la fenêtre d'Albagno (Bocchetta d'Albagno sur les cartes).

De Bocchetta d'Albagno à Alpe Cusale

Depuis la fenêtre d'Albagno, un sentier balisé descends d'une pente douce sur un pierrier en longeant une falaise du Gaggio. Au départ la descente était tranquille, mais une bonne centaine de mètres plus loin, lorsque le sentier dévale d'une pente raide à travers le pierrier, les choses se sont corsées. La caillasse au sol était très branlante et il fallait se concentrer à chaque pas pour ne pas déclencher de mini-éboulements ou se tordre une cheville. Des incohérences dans le balisage ont compliqué encore plus cette pénible descente : il y avait plusieurs traces de peinture blanc–rouge–blanc en parallèle et ce n'était pas évident de savoir quel était le meilleur parcours à suivre.

Vers 1900 mètres d'altitude on arrive sur un petit plateau où le terrain plus agréable. Hélas le répit fut de courte durée: il s'en est suivi une descente sur environ 200 mètres de dénivelé sur des pierres humides et particulièrement glissantes. Quitte à dire que pendant tout au long de cette partie de la descente je n'ai nullement profité du paysage sauf pendant quelques courtes pauses…

Vers 1700 mètres j'ai trouvé à nouveau un chemin dans un état qu'on peut considérer normal et bien ensoleillé. Après la randonnée j'ai remarqué qu'entre 2000 et 1700 mètres d'altitude le tracé sur les cartes topographiques et le parcours sur le terrain ne correspondent pas du tout. Par endroits il y a presque 100 mètres de décalage (ou ma montre GPS a complètement déconné dans cette partie du parcours…)!

À partir de là j'ai finalement pu profiter et apprécier le côté sauvage et isolé de la partie haute du vallon de Moleno: pas de constructions, pas de réseau GSM, pas de traces de l'homme, pas de bruit. J'étais seul dans un calme paisible protégé par un massif imposant.

Le sentier longe le ruisseau (Riale di Gariss) au-dessus d'une petite falaise. Environ 200 mètres plus loin une petite montée sur une large vire exposée mais sécurisée par des chaînes (et une installation avec un fil en acier qui est censé être une rambarde mais dont je n'ai pas osé tester la solidité…) mène au plateau de l'alpage Cusale (Alpe Cusale) avec ses petits chalets.

D'Alpe Cusale à Alpe di Gariss

Devant les chalets le chemin se perds dans les hautes herbes. De l'autre côté de plateau, au NW, il y a un gros cairn. Il suffit de le viser et à l'approche du monticule de pierres on retrouve un chemin bien marqué qui descends jusqu'au cours d'eau. Le traverser sautillant sur les pierres qui sortent de l'eau.

Sur l'autre rive continuer la descente continue d'une pente douce jusqu'à l'alpage de Gariss (Alpe di Gariss), tantôt dans les prairies, tantôt en forêt.

D'Alpe di Gariss à Alpe di Pertignaga

La cabane de l'alpage de Gariss est positionnée sur un balcon en marge de forêt. Apparemment la cabane, inaugurée en 1982, est ouverte de début mai à fin octobre et il y a la place pour dormir pour 17 personnes (mais ça je l'ai découvert qu'après la randonnée…).

À hauteur du premier chalet, j'ai bifurqué à droite en direction SE (pas de trace). J'ai rejoint et traversé au mieux le ruisseau en sautillant sur des cailloux et j'ai récupéré un semblant de sentier qui monte NE. Le chemin tracé par endroit sur la carte était effectivement très difficile à repérer dans les hautes herbes (et les animaux sauvages se sont là aussi amusés à parcourir l'endroit dans tous les sens…).

Un peu plus loin le chemin devient mieux marqué et des points rouges peints par-ci et par-là sur les troncs d'arbres semblaient marquer le parcours. J'ai poursuivi en profitant du mélange de couleurs dans le jaune-dorés tout en écoutant les rumeurs de la nature: les oiseaux, le ruisseau en contrebas, le bruissement des feuilles sous les pieds, …

Plusieurs centaines de mètres plus loin le chemin devient à nouveau moins marqué, mais grâce aux points rouges on avance sans trop de difficultés.

Soudain j'ai cogné une pierre cachée sous les feuilles mortes avec un de mes bâtons. Le fracas a effrayé un énorme cerf qui traînait derrière une petite butte une dizaine de mètres plus loin. Cette magnifique bête a commencé à courir (et le bruit qu'elle a fait m'a effrayé à son tour…).

Pendant sa fugue très rapide, l'animal a traversé un couloir et couru un court instant sur une sente bien marquée. J'ai attendu un instant pour que l'animal soit loin puis j'ai traversé à mon tour le couloir et poursuivi sur ladite sente, mais environ 200 mètres plus loin j'ai buté contre une paroi rocheuse.

En regardant la carte topographique j'avais l'impression d'être trop bas, mais dans une forêt très dense avec que des troncs d'arbres et des feuilles mortes comme repères, c'était difficile d'être sûr. Pour la première fois depuis des années j'ai sorti mon smartphone et vérifié ma position au GPS. En effet j'étais une bonne cinquantaine de mètres trop bas par rapport au chemin.

J'ai pesté car j'ai naïvement suivi la trace empruntée par le cerf alors que j'aurais clairement dû repérer d'autres points rouges sur les arbres avant de poursuivre… Ayant la flemme de rebrousser chemin, j'ai grimpé dans des pentes très escarpées jusqu'à retrouver les traces de balisage officieux. La sente remonte ensuite d'une pente douce sur une centaine de mètres, puis la pente se redresse à nouveau pour franchir les 200 mètres de dénivelé en direction de P. 1683. C'était le bout du parcours que je redoutais le plus quand j'avais étudié la variante au sommet du Gaggio. Et pour cause! La montée est une série de courts zigzags particulièrement raides.

Je suis monté lentement (je commençais à sentir la fatigue dans les jambes…) mais sans difficultés grâce au balisage artisanal. Sans ça il aurait fallu sans doute utiliser le GPS car à différents endroits il n'y a pas de trace…

À proximité de P. 1683 on récupère un joli sentier qui part SE en légère descente. En quelques pas on gagne la clairière de l'Alpe di Pertignaga. L'alpage semblait à l'abandon et j'ai poursuivi sans visiter ni la ruine ni le refuge en pierre.

D'Alpe di Pertignaga à Alpe di Ròscera

Traverser la clairière en direction SW jusqu'à retrouver un chemin bien marqué à proximité de la forêt. Pénétrer dans la forêt et gagner la bifurcation environ 200 mètres plus loin, puis continuer à plat sur le branchement de gauche.

Le chemin qui mène à Alpe di Ròscera est une longue série de courtes montées et de descentes très casse-pattes. Plus qu'une fois il faut franchir des grosses marches. Ce n'est rien de compliqué à la base, mais quand les jambes sont fatigués ces passages deviennent plus délicats. Le sentier, qui reste pratiquement tout au long dans la forêt, est généralement bien marqué.

Le décor est très beau, sauf peut-être les deux couloirs très raides et impressionnants qu'il faut traverser sur une caillasse instable. À plusieurs endroits le sentier n'est qu'une étroite vire exposée où c'est parfois impossible de mettre les deux pieds côte à côte.

Après presque deux kilomètres de vagabondage dans des magnifiques forêts sauvages, je me suis retrouvé devant un panneau d'attention avec l'écriteau "Buche e Fessure", c'est-à-dire trous et fissures. Je me suis bloqué quelques instants en me demandant qui et pourquoi avait posé un tel panneau au milieu de nulle part. J'ai ensuite avancé en faisant très attention à où je posais mes pieds. Quelques dizaines de mètres plus loin j'ai réalisé que je me trouvais juste au-dessus du Valegion, une zone géologique instable qui a été théâtre de plusieurs éboulements.

Soudain je n'étais plus très rassuré, surtout quand on sait que lors du dernier éboulement, survenu dans la nuit du 14 au 15 mai 2012, environ 300'000 mètres cubes de matériel se sont détachés de la montagne! Je me suis alors approché le plus possible du flanc de la montagne pour rejoindre les chalets d'Alpe di Ròscera.

C'était impressionnant de voir la largeur des fissures dans le terrain et les différents appareillages qui mesurent le déplacement de la montagne (des câbles qui relient les fissures à des capteurs pour signaler tout mouvement). J'ai pris en vitesse quelques photos et mis tout aussi vite les voiles.

D'Alpe di Ròscera au Parking de Mondella

Au S de l'alpage un chemin bien marqué entre en forêt et poursuit la descente. Le sentier est balisé par des traces de peinture de couleur bleu qui se sont avérées très utiles à maintes reprises pour faire la distinction entre le sentier et les sentes d'animaux.

Suivre le sentier jusqu'à Naseri. De là retourner au parking par le même parcours emprunté à la montée.