Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Saint-Maurice, puis continuer en direction de Martigny. Environ 4,5 km plus loin, au giratoire près de la gare d'Evionnaz, poursuivre sur la route secondaire en direction de Collonges. Des places de parc gratuites sont disponibles à proximité de l'église, le long de Route Principale et Revez.

Accès en transports publics

Collonges est desservi par des cars postaux sur la ligne Evionnaz — Martigny. Depuis l'arrêt du bus, les parkings susmentionnés ne sont qu'à quelques minutes de marche.

Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.

De Collonges au Parking de Plex par L'Échelle

Depuis les places de parc à côté de l'église, le chemin pédestre, balisé en jaune, longe la Route Principale. On passe d'abord à côté du cimetière, puis on gagne le Camping de La Châtaigneraie. Deux virages plus hauts, quitter la route asphaltée et continuer en direction de "Plex par le Chemin de l'Échelle".

Suivre le sentier qui pénètre d'un faux plat dans la forêt. On franchit un tronçon avec toute sorte de déchets métalliques et en plastique dans les talus. Cela n'a rien de vraiment étonnant quand on sait que juste au-dessus il y a une décharge de matériaux inertes. On retrouve heureusement très vite une végétation propre et naturelle.

La pente se redresse et l'appellation donnée au chemin porte tout son sens. Notre ascension a été entrecoupée de maintes pauses pour prendre en photo la multitude de superbes fleurs qui longeaient le sentier. Nous avons vu des boutons d'or, des laitues vivaces, des dompte-venins, des pensées des champs, des hépatiques, différentes sortes d'orchis, des ancolies noirâtres, des limodores à feuilles avortées, et beaucoup d'autres variétés dont je ne connais pas les noms.

L'année passée, j'avais parcouru le même itinéraire un peu plus tôt dans la saison (fin mars) et les feuilles mortes recouvraient le chemin. Cette couche, qui pouvait atteindre plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur, empêchait d'identifier proprement où on posait les pieds. Cette fois-ci, le sentier était cependant dégagé et évident à suivre.

L'ascension comporte quelques passages escarpés qui chauffent bien les mollets. D'autres sont légèrement exposés et demandent un pied sûr, mais on peut généralement s'appuyer sur le rocher pour garder l'équilibre. Des personnes sujettes aux vertiges pourraient néanmoins rencontrer des soucis à les outrepasser.

Des fenêtres dans la forêt offrent une superbe vue sur la vallée du Rhône, les Dents du Midi (en particulier la Cime de l'Est) et la Dent du Salentin.

Le chemin se faufile à travers les petites falaises, puis arrive au pied d'une barre rocheuse infranchissable. En montagne, le terme "escalier" indique un passage escarpé, un lieu qui s'atteint par des degrés taillés dans la pierre, ou simplement qui est difficile d'accès. Le toponyme dérive du roman "escala, scala", du latin impérial "scala" et du latin "scalae", qui signifie "échelle, degrés d'escalier, escalier". Dans le cas présent, c'est le nom donné au couloir raide dans lequel remonte l'itinéraire.

Trois escaliers en série permettent de franchir aisément la paroi verticale. Une chaine métallique fait foi de main courante.

Le sentier continue ensuite son inexorable ascension alternant des portions pentues à d'autres, un peu plus clémentes. Les fenêtres dans la forêt offrent l'occasion de prendre de courtes pauses tout en profitant de la vue dégagée, notamment sur la cascade de Pissevache et les sommets qui la dominent. Nous avons aussi été émerveillés par les magnifiques jeux de couleurs faites par le soleil en traversant la végétation.

Après un énième virage, on pose les pieds sur une petite route asphaltée. Cela marque la fin de la partie pentue. Longer la chaussée en direction sud-est jusqu'à rejoindre le parking de Plex (Pro dë kâ sur le panneau).

Du Parking de Plex au Mayen de Plex

Le décor change radicalement: la forêt touffue a laissé la place à des pâturages parsemés de mélèzes. Continuer à suivre la route asphaltée en direction de Plex. Vers le lieu-dit de la Maraiche, des vaches broutaient paisiblement dans les hautes herbes.

On serpente dans la prairie jusqu'au mayen de Plex. Ce toponyme dérive de l'ancien français "plais", signifie "haie faite de branches entrelacées" et précise un pâturage entouré de clôtures.

Au poteau indicateur, poursuivre à gauche, en direction de l'Au d'Arbignon. J'ai dû consulter la carte topographique pour m'assurer que l'on prenait la bonne direction. Le panneau signalétique pointait en effet au milieu du pré (entre les deux routes) où il n'existait aucun itinéraire.

Le chemin carrossable mène à d'autres chalets plus au nord. Un sentier slalome par la suite dans la prairie dans laquelle trônent des blocs rocheux qui font la joie des grimpeurs et grimpeuses.

Nous nous sommes installés sous un arbre pour savourer notre pique-nique à l'ombre, tout en écoutant les grillons changer. Que c'était paisible!

Du Plex à la Fontaine à Moïse

Après avoir fait le plein d'énergie, nous avons repris la douce et tranquille ascension. Un panneau, installé en lisière de forêt, informait les randonneurs et les randonneuses que le sentier conduisant à la Fontaine à Moïse était en partie inutilisable à la suite des intempéries. Nous nous attendions à ce que le parcours soit fermé, mais la commune de Collonges laisse le choix aux promeneurs et promeneuses tout en se dédouanant de toute responsabilité. Nous avons décidé d'aller constater les dégâts causés par les orages, en espérant ne pas devoir rebrousser chemin…

Nous avons pénétré dans les bois où le soleil faisait de magnifiques jeux de lumière, lui donnant une aire très féerique.

Une courte montée suivie d'un faux plat mène au Grand Chable. Le terme régional "châble" (et sa variante non accentuée "chable") désigne un "couloir en pente raide ménagé dans la forêt pour faire dévaler les billes de bois" ou un "mauvais chemin rapide dans la forêt". Je ne sais pas si le ravin eut été utilisé pour la descente du bois, mais la pente était effectivement abrupte. Les orages ont abimé la sente qui franchit le couloir, ne laissant qu'une bande étroite où poser les pieds. La traversée dans cet état demande un pied sûr et pourrait être rédhibitoire aux personnes sujettes aux vertiges.

Après cette courte mais distrayante aventure, le sentier continue d'un faux plat jusqu'à l'étonnante et spectaculaire résurgence appelée la Fontaine à Moïse. À noter que "juste en face", entre Van d'en Haut et Salanfe, une autre source porte littéralement le même nom. Cela ne m'a pas du tout aidé dans ma recherche d'informations, car cette dernière est bien plus connue… Un bon rat de bibliothèque ne se laisse pas facilement abattre! J'ai ainsi retrouvé une étude géologique, publiée en 1962, selon laquelle une source jaillit dans les éboulis au sud de Lui Crève (ou Tête de Cornieule dans les versions récentes des cartes topographiques). Elle se perd ensuite sous la moraine pour alimenter une importante nappe aquifère dont la réapparition à l'air libre serait la Fontaine de Moïse.

Un grillage plutôt discret capte l'eau au pied du rocher sans atteindre à la beauté naturelle de l'endroit.

De la Fontaine à Moïse au Mont de Collonges

Le sentier pédestre traverse un éboulis à l'aide d'une passerelle en béton armé qui n'a pas bien survécu dans le temps. De la caillasse recouvrait la construction qui avait désormais une forme ondulée. Le court passage, rendu encore plus impressionnant par les hautes falaises qui le surplombent en amont, se franchit sans problème particulier.

En quelques minutes, on arrive à la prise d'eau du torrent de l'Aboyeu. Cette eau est stockée dans une galerie réservoir, avec celle captée à la Fontaine à Moïse. Une conduite forcée amène ensuite l'or bleu jusqu'à la centrale des Forces Motrices de l'Aboyeu (FOMAB) à Collonges pour produire de l'électricité.

Un pont métallique permet de franchir le cours d'eau. S'ensuit un court passage légèrement aérien, sécurisé avec une main courante. Environ 150 mètres plus loin, quitter le chemin pédestre et emprunter la sente qui descend à gauche. Cet itinéraire est indiqué sur les cartes topographiques mais n'est pas balisé. On économise à peu près 800 mètres et 5 minutes de marche, mais surtout de visiter une superbe forêt de conifères qui dégage un excellent parfum boisé reconnaissable entre mille.

Le chemin, recouvert d'un tapis d'aiguilles, dévale la forte pente en une succession de courts lacets. Des ouvertures dans la forêt offrent des vues sur la Fontaine à Moïse.

La déclivité s'adoucit peu à peu et la végétation change aussi. Érables et hêtres (mais pas seulement) remplacent progressivement les conifères. Vers 1100 mètres d'altitude, on rejoint le chemin pédestre, balisé en jaune.

Du Mont de Collonges à Collonges

Le Mont de Collonges est composé d'une demi-douzaine de chalets. Après avoir traversé le hameau, continuer en direction de Collonges.

Le chemin, balisé avec des losanges jaunes, est principalement en sous-bois et descend d'une pente douce. Malgré la protection de la forêt, la chaleur nous faisait transpirer beaucoup.

Vers 600 mètres d'altitude, le parcours rejoint la route du Mont que l'on va plus ou moins suivre (en coupant de temps à autre les virages) jusqu'au Camping de La Châtaigneraie. De là, retourner au point de départ par le même itinéraire qu'à la montée.