Accès
Accès en voiture
Étant donné que les points de départ et d'arrivée sont différents, l'accès avec un véhicule au point de départ n'est pas recommandé. Il est cependant possible de garer la voiture à proximité de la gare CFF de Montreux. Le parking sous-terrain de la gare (entrée sur Avenue des Alpes) propose un stationnement de longue durée (payant). Les jours fériés, les parkings publics le long de Rue de la Gare sont une alternative gratuite.
Accès en transports publics
Haut-de-Caux, le point de départ, est desservi par le train-crémaillère sur la ligne Montreux – Rochers-de-Naye (un train par heure).
Plusieurs trains par heure, sur la ligne Montreux – Gstaad – Zweisimmen, s'arrêtent au village des Avants.
Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
D'Haut-de-Caux aux Gresaleys
La randonnée peut s'effectuer dans les deux sens. En préparant la course, j'ai réalisé qu'en décembre, le père Noël accueille les enfants aux Rochers-de-Naye et qu'un nombre non négligeable des places du train à crémaillère ne sont accessibles qu'avec une réservation. De plus, skieurs et skieuses empruntent également ce moyen de transport, le seul permettant d'atteindre les pistes de ski sur cette montagne des Préalpes vaudoises.
J'ai pris le premier train pour éviter au maximum les foules, mais il était tout de même occupé aux deux tiers environ. De la buée s'était formée sur les vitres, ce qui empêchait de voir à l'extérieur. De surcroît, le conducteur n'a annoncé qu'une partie des arrêts. Je n'ai donc remarqué qu'à la dernière seconde que je devais descendre, lorsqu'une communication par hautparleurs demandait d'utiliser la porte avant. Étant assis dans la queue de la rame, j'ai dû traverser rapidement le wagon étroit en montée, dérangeant plusieurs passagers et passagères. Ce n'est vraiment pas l'échauffement idéal…
Le train est reparti quelques secondes plus tard, et je me suis retrouvé au milieu d'un décor hivernal magnifique, avec de la neige sur les branches des arbres. Au-dessus de la forêt, j'ai distingué les Rochers-de-Naye avec le pylône comprenant de nombreuses antennes de télécommunication.
Le toponyme "Caux" dérive probablement du latin "cauda" qui signifie "queue" et désigne une arête peu escarpée ou une croupe. Le village a en effet été bâti sur une large épaule en pente, et Haut-de-Caux est la partie supérieure de la localité. Je redoutais que la descente jusqu'au CouCou Hôtel & Restaurant-Bar soit verglacée et par conséquent glissante. Cependant, le personnel de la voirie avait effectué son travail de façon exemplaire, et le chemin avait été très bien entretenu.
La première partie du parcours suit la Route de Jaman, qui commence à la hauteur du parking de l'Hôtel. Cette route asphaltée rejoint la Route Aux Râpes-de-Jor, exploitée pour atteindre le Col de Jaman depuis les Avants.
À cette heure matinale, je n'ai croisé qu'un homme déneigeant le tapis roulant du jardin des neiges en face du restaurant. J'ai contemplé quelques instants la jolie vue sur le Léman et les Alpes complètement blanches avant de suivre la route qui pénètre aussitôt dans la forêt immaculée. La trace dans la poudreuse était suffisamment tassée pour que les raquettes ne soient d'aucune utilité. Dans un premier temps, je les ai donc laissées accrochées à mon sac à dos.
C'était fascinant de n'entendre que le doux bruit de mes pas foulant la neige poudreuse. La forêt était plongée dans une hibernation totale, ne produisant aucun autre son. Je me suis arrêté à plusieurs reprises pour "écouter ce silence" apaisant.
On sillonne les bois d'un faux plat montant sur environ 1.5 km, puis on continue à travers les clairières qui offraient de nouveaux beaux panoramas sur le Léman, les Alpes Chablaisiennes, sans oublier le village des Avants et Le Cubly que le soleil illuminait déjà. Le principal inconvénient de parcourir cette course dans le sens décrit ici est en effet l'absence d'ensoleillement le matin.
La chaussée, bien que recouverte de neige, est facile à suivre, et il n'y a aucune difficulté technique pour rejoindre les Gresaleys et ses quelques chalets. Depuis l'alpage, on peut profiter de superbes paysages sur la face ouest de la Dent de Jaman et la chaîne des Verraux, une frontière naturelle entre les cantons de Vaud et Fribourg, avec le célèbre sommet de la Cape au Moine.
Des Gresaleys à P. 1327
La trace dans la neige s'arrêtait net à hauteur du chalet qui longe la route. J'ai marché dans la poudreuse vierge, mais je m'enfonçais jusqu'au-dessus des genoux. Il était temps de chausser les raquettes…
On pénètre de nouveau dans la forêt quelques centaines de mètres plus loin. Par endroits, j'ai discerné une ancienne trace d'un randonneur en peau de phoque que la neige fraîchement tombée avait considérablement recouvert. Le skieur avait de toute façon bifurqué quelques centaines de mètres plus loin pour monter en direction du Chalet des Chèvres.
De mon côté, j'ai poursuivi sur la route sur laquelle la hauteur de la neige variait entre 30 et 50 cm. J'ai tassé de la poudreuse vierge sur environ 1.5 km, puis j'ai récupéré une nouvelle trace (enfin, deux pour être plus précis…). D'autres randonneurs et randonneuses en raquettes avaient emprunté le sentier pédestre entre Les Avants et le col de Jaman et avaient marché un peu sur la route avant de rebrousser chemin.
Les 400 derniers mètres sur la Route de Jaman jusqu'à ce qu'elle rejoigne la Route Aux Râpes-de-Jor (P. 1327) furent de nouveau sur un manteau neigeux inaltéré.
De P. 1327 au Chalet de Soladier
Toute la randonnée sur la Route de Jaman ne comporte aucune difficulté technique: la chaussée est facile à suivre, l'ascension est très douce (180 mètres de montée sur 5 km de longueur), et on ne traverse aucune zone exposée aux avalanches. On ne peut pas dire la même chose pour la suite du parcours…
Une jolie trace était visible sur la Route Aux Râpes-de-Jor. À cet endroit, toutefois, j'ai quitté la route et j'ai continué sur le sentier pédestre en direction de la Planiaz.
Le soleil m'avait entre-temps rattrapé, et les jeux de lumière à travers les branches d'arbres recouverts de neige étaient superbes. Cependant, cette beauté était aussi trompeuse, car les arbres se libéraient de la poudreuse. À plusieurs reprises, de la neige est tombée des branches des arbres, et quand l'on brasse dans grosso modo 80 centimètres de neige fraîche, il n'est pas évident de sprinter pour éviter que les fins cristaux s'enfilent dans le cou…
Environ 650 mètres plus loin, j'ai gagné une bifurcation. Le sentier balisé poursuit à droite (comme indiqué par une flèche peinte sur un tronc d'arbre), tandis que le branchement de gauche descend aux Béviaux.
Le chemin devient ensuite légèrement plus étroit, tout en restant agréable. J'imagine cependant qu'avec plus de neige, cela pourrait être moins trivial. Quelques centaines de mètres plus loin, j'ai franchi un premier couloir à avalanches qui offrait une vue imprenable sur la Cape au Moine et la croix qui trône à son sommet.
En début d'hiver, on traverse généralement ce couloir sans problèmes ni dangers particuliers. Le passage peut se révéler plus ardu (voire impossible) lorsque les pentes escarpées des Verraux ont purgé des quantités importantes de neige. Deux autres couloirs similaires se suivent à quelques centaines de mètres d'intervalle. En raison de ces franchissements potentiellement redoutables, je recommande cette randonnée qu'au début de l'hiver.
On gagne la partie inférieure d'une clairière peu après avoir passé le troisième (et dernier) couloir. Le chalet de l'alpage de Soladier apparait en contre-haut quelques pas plus loin. Il n'est qu'à 400 mètres à vol d'oiseau, mais il faut encore brasser pas mal de neige pour l'atteindre…
Le sentier s'engage dans un flanc de coteau, puis on traverse une zone plus humide avec de l'eau courante: c'est la source de La Baye de Montreux. D'ailleurs, le toponyme "Soladier" dérive du patois "sor la diez" qui signifie "sur la source".
J'ai franchi le cours d'eau, puis j'ai quitté le chemin et j'ai remonté les pentes en zigzaguant jusqu'à rejoindre le chalet.
Je m'étais frayé un passage dans la poudreuse vierge sur environ 2 km et j'avais les jambes bien fatiguées. J'avoue que je ne m'attendais pas à trouver autant de neige…
Du Chalet du Soladier au Col de Soladier
Je m'étais installé sur la terrasse du chalet pour une pause bien méritée, mais très vite un air froid a commencé à souffler depuis le sud. Malheureusement, du brouillard arrivait à vive allure dans ma direction. J'ai eu le temps d'enfiler ma veste et de terminer de manger le morceau de pain que j'avais dans ma main avant que la visibilité soit réduite à quelques dizaines de mètres. Les conditions n'étaient plus propices à la détente.
J'ai emprunté le large chemin au nord du chalet jusqu'à atteindre le col homonyme. J'ai gardé mes raquettes bien que la neige fût suffisamment tassée.
Du Col de Soladier à La Cergniaule
Au col de Soladier, on rejoint le "Parcours du Molard", un tracé à raquettes au départ de la Cergniaule. J'avais maintenant deux options. La première constituait à monter jusqu'au sommet du Molard. Marcher dans la haute neige m'avait passablement fatigué (j'avais pratiqué peu d'activités physiques ces derniers mois…). J'ai donc choisi l'itinéraire le plus court et j'ai emprunté le chemin en direction de la Cergniaule.
Après un bref faux plat, on dévale la pente relativement raide en serpentant dans la forêt. Avec la poudreuse, c'était un véritable plaisir. S'ensuit une traversée presque à plat. Le brouillard s'était entre-temps dissipé, et des ouvertures dans la forêt offraient des paysages dignes de cartes postales.
Le "Parcours du Molard" est fréquenté, et ce jour-là ne faisait pas exception. La neige était par conséquent bien tassée, et les raquettes à neige devenaient de moins en moins utiles. Je les ai donc enlevées et c'est à pied que j'ai traversé sous le chalet du CAS de La Planiaz (P. 1435, sans nom sur les cartes topographiques) où quelques personnes bronzaient assises sur un banc. Elles avaient raison: les villages en plaine étaient désormais sous une couche de brouillard, très belle à regarder.
J'ai continué sur la large piste jusqu'à la lisière de la forêt. Une courte descente dans les bois permet ensuite de rejoindre la Cergniaule. Lors de mon passage, l'état du chemin était bon, mais il est important de souligner que cette dernière partie est souvent verglacée et quelques tronçons sont particulièrement casse-gueule.
De La Cergniaule aux Avants
Le parking de la Cergniaule était complet, et malgré l'heure avancée de l'après-midi, de nouvelles voitures continuaient à affluer.
J'ai emprunté le sentier pédestre en direction de SonlouP. Une courte descente sur la neige poudreuse m'a conduit au niveau du chalet de la Pacoresse. J'ai ensuite longé la route asphaltée, qui n'avait pas encore été fermée pour la saison d'hiver.
À Sonloup, j'ai hésité entre passer par le chemin pédestre d'été et poursuivre sur la route. J'ai finalement choisi la première option, car la couche de neige était moindre.
Quelques zigzags plus bas, on arrive de nouveau à la route asphaltée. Je l'ai traversée, puis j'ai dévalé au mieux la pente enneigée jusqu'à gagner le quartier des Peccaux. Suivre le balisage jaune pour atteindre la gare des Avants.