Accès

Accès en voiture

Prendre l'autoroute A9 jusqu'à la sortie Saxon. Continuer en direction de Fully / Saillon. Environ 750 mètres plus loin, traverser la route principale (qui relie Fully à Saillon) et poursuivre tout droit sur une route secondaire. Environ 400 mètres plus loin, des places de parc sont disponibles à proximité de la Place de la Botzache et de la déchetterie communale.

Accès en transports publics

Mazembroz est desservi par des bus sur la ligne Martigny – Sion. Depuis l'arrêt de bus, marcher en direction nord. Suivre la route asphaltée sur environ 350 mètres, puis partir à droite (panneaux jaunes). Un chemin à travers les vignes mène jusqu'à la Place de la Botzache.

Pour trouver la meilleure correspondance, Veuillez consulter l'horaire en ligne des CFF.

De Mazembroz à Beudon

Après avoir quitté l'autoroute, j'ai regardé Beudon, perché sur une falaise. Bien que j'eus déjà visité le vignoble par le passé, je n'ai pas réussi à repérer par où passe le sentier escarpé qui y mène. Ce village est en effet accessible uniquement par des sentiers escarpés et aériens. Un petit téléphérique relie aussi le domaine à la pleine, mais il n'est pas accessible au public.

Depuis la Place de la Botzache, une aire avec quelques tables et bancs en bois, descendre le long de la route asphaltée sur une petite centaine de mètres. Un panneau jaune du tourisme pédestre nous invite à traverser une lignée d'arbres et descendre dans un bassin de rétention pour le Torrent de l'Echerche. N'ayant pas plu depuis de longues semaines, le débit du cours d'eau était faible.

Un pont en bois permet de franchir la rivière sans se mouiller les pieds. On poursuit sur une petite route entre les vignes et la forêt. Très vite, un panneau jaune avec l'indication Beudon invite à partir à gauche dans les bois. La pente se redresse, mais ça reste agréable. Les premières feuilles poussaient sur les arbres et quelques merisiers (cerisiers sauvages) étaient déjà en fleur.

Une dizaine de minutes plus tard, on quitte la forêt pour remonter sur des terrasses dans les parois rocheuses des Planches de Mazembroz. La vue sur la vallée du Rhône s'ouvre. Le paysage, avec les cimes des montagnes encore bien enneigées, était très beau. Les bruits qui montent depuis la pleine étaient cependant particulièrement forts et gâchaient un peu la contemplation. Je me suis plutôt concentré sur la flore qui était très variée : des alyssons renflés, des cactus, des joubarbes, des anémones pulsatilles, des saponaires roses ce ne sont que quelques exemples de fleurs qui poussaient à côté du sentier. Pendant que je prenais en photo la végétation, j'ai remarqué un rapace voler au-dessus des parois rocheuses. Étant donné la forme du bec et de la couleur, c'est fort probable que c'était un aigle royal, mais impossible à confirmer à cause de la distance.

On domine de plus en plus la plaine. Entre végétation et panorama, j'avais déjà accumulé de nombreux arrêts pour prendre des photos. Le sentier, qui alterne raidillons et passages étroits à travers la paroi rocheuse, est agréable.

Un faux plat montant mène au pied d'une deuxième barre rocheuse. Vue depuis le bas, c'est impressionnant. Des marches taillées dans le rocher et un câble en acier permettent de franchir le secteur en sécurité. Il est néanmoins déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Certaines marches dans la roche sont trop petites pour permettre de poser complètement la chaussure. Il vaut donc mieux avoir le pied sûr. Les rochers sont assez lisses et par temps humide j'imagine qu'il doit être particulièrement glissant.

Le secteur sécurisé mesure une bonne centaine de mètres. Quand on est dedans, c'est beaucoup moins impressionnant, mais ça donne une petite ambiance de haute montagne.

Terminé le passage aérien, on retrouve un chemin classique. Un nouveau faux plat traverse les pentes herbeuses, où j'ai pu observer des orchidées, jusqu'à rejoindre le Torrent de Randonne.

Un pont en bois permet de passer sur la rive gauche. Il y a une nouvelle montée en forêt. À droite et à gauche du chemin, il y avait un tapis blanc/violet de corydales. L'ascension est particulièrement raide, mais on peut se tirer sur une corde, fixée aux arbres et à la paroi. Comme pour le passage en falaise, j'imagine que par temps humide le risque de se retrouver les fesses en l'air est élevé. Cela dit, je déconseille de faire ce bout à la descente, même par temps sec.

Le Domaine de Beudon

Très vite, on arrive sur le domaine de Beudon. Le chemin passe à côté d'une petite maison très bruyante: c'est la microcentrale hydroélectrique qui fournit de l'énergie à toute l'exploitation.

Depuis 1992, les vignes sont cultivées en biodynamie. Elles sont traitées quatre à six fois par an au petit-lait, avec différentes infusions, décoctions et huiles essentielles, et très peu de traitements chimiques. Le terrain est abrupt et, en plein soleil, il faut encore transpirer un peu avant de rejoindre les maisons en haut de la propriété.

Lors de ma visite en mars 2016, le groupe avec qui je randonnais avait été accueilli par Jacques Granges, le vigneron. Il nous avait ouvert sa terrasse et il avait improvisé une dégustation de vins. Nous avions passé un bon moment à écouter l'histoire du domaine. Malheureusement, il est décédé quelques mois plus tard à la suite d'un accident dans les vignes avec un chenillard. En montant les marches devant son ancienne maison, j'ai eu une pensée pour cette personne très attachante.

De Beudon au Moulin de Chiboz

Une forte odeur de thym m'a sorti de mes souvenirs. Sur le domaine, on cultive aussi des plantes aromatiques.

Le chemin poursuit l'ascension dans la Forêt de Beudonnet. Les arbres laissent passer quelques rayons de soleil qui produisent de magnifiques jeux de lumière. Il y avait moins de fleurs dans ce secteur, donc moins d'excuses pour m'arrêter. On passe à travers une petite barre rocheuse sans presque s'en rendre compte puis la pente s'adoucit. Le sentier poursuit à l'horizontale en direction ouest avec de nouveau quelques passages légèrement aériens. Un dernier coup d'œil au domaine de Beudon en contrebas, puis le sentier pénètre dans les gorges de la Randonne et traverse ensuite de nouveau le torrent. Quelques virages plus hauts, un panneau brun avec l'autocollant "Moulin de Chiboz" a attiré mon attention. À travers la forêt, j'ai aperçu la construction. Elle est toute proche, le détour est court. Le moulin est marqué sur les cartes topographiques, mais pas le chemin d'accès.

L'eau du torrent de Randonne est captée vers P. 1261 et conduite par un bisse jusqu'au bâtiment, situé à environ 1240 mètres d'altitude. À une époque, le moulin était utilisé pour moudre les céréales récoltées à Chiboz, Randonne et Beudon. Dans les années 1950, il a été détruit par le souffle d'une avalanche. En 1993, des bénévoles l'ont reconstruit. C'est rare que les machines soient en fonction, mais à travers les barreaux on peut voir l'intérieur.

Du Moulin de Chiboz au Pâturage de Randonne

J'ai rebroussé chemin pour récupérer le sentier balisé et gagner ensuite la bifurcation vers 1250 mètres d'altitude. Continuer à droite en direction de Randonne. C'est en longeant le bisse que j'ai remarqué qu'un chemin permet de monter directement depuis le moulin…

On traverse pour la troisième fois le torrent de Randonne. Plus loin, sur la gauche, s'ouvre une vue dégagée sur le sommet de la Grand-Garde et sa face sud. Les pentes encore bien enneigées du Grand Chavalard étaient aussi de mieux en mieux visibles.

D'une pente douce, on traverse les pâturages. Jusqu'en 1930, Randonne était un hameau habité par plusieurs familles. Elles ont tout vendu à la bourgeoisie qui a rasé les maisons pour créer l'alpage. Aujourd'hui, il ne reste qu'un petit oratoire, construit en souvenir du village disparu.

Par la suite, il y a plusieurs traces. Ce n'est pas toujours évident de départager le sentier balisé des sentes à vache. Peu importe le chemin qu'on emprunte, il suffit de continuer à monter doucement et on rejoint la route forestière vers 1310 mètres d'altitude. Depuis là, il y a un beau panorama sur toute la plaine du Rhône du Valais central. En face, on peut admirer la Pierre Avoi et la chaîne des Combins.

Du Pâturage de Randonne à la Carrière de Marbre

Le pâturage de Randonne est le point le plus élevé de la randonnée. J'ai entamé la descente le long de la route forestière en direction de Saillon. Environ 600 mètres plus loin (à P. 1309), j'ai bifurqué à droite. Très vite, on gagne le chalet d'alpage de Sinlio.

C'est parti pour une longue série de grands lacets qui dévalent la pente abrupte. Pour mettre en évidence la longue et tortueuse descente, la plupart des virages sont numérotés (et il y en a presque une trentaine!). Il faisait très chaud pour un mois de mars, du coup j'étais content de l'ombre que les arbres m'offraient.

Vers 930 mètres d'altitude, continuer à gauche sur le chemin qui part à l'horizontale. Il mène très vite à l'ancienne carrière de marbre, caractérisée par deux énormes trous dans la falaise. Pour des questions de sécurité, il est interdit de franchir le grillage et de pénétrer dans les galeries. À l'entrée du site, des troncs en guise de bancs permettent de se poser.

Un chemin remonte dans la forêt et permet d'accéder à deux points de vue distincts. Ils permettent d'observer la carrière ainsi que des carcasses rouillées qui ont été abandonnées sur place sous différents angles.

L'Histoire de la Carrière de Marbre Cipolin de Saillon

Le marbre a été découvert dans la montagne en 1832. Pour 50 ans, le marbre blanc et celui turquin étaient extraits de la falaise et travaillés sous forme artisanale. L'exploitation industrielle a commencé à la fin de l'année 1873, à la suite de la découverte du marbre cipolin. Cette variété est caractérisée par d'épaisses nervures ondulées vertes qui font penser aux veines d'un oignon ("cipolla" en italien).

Les sociétés qui se sont succédé dans l'exploitation de la carrière rencontraient beaucoup des difficultés pour amener les roches jusqu'en plaine. Pour résoudre ce problème, un funiculaire a vu le jour en 1880.

Vers 1930, l'extraction et l'exploitation ont cessé. On a cependant continué de vendre les nombreux blocs de marbre, qui avaient déjà été descendus en plaine, jusqu'en 1950.

Au début des années 1960, une entreprise de la région a relancé l'exploitation du site. Un téléphérique a été construit pour descendre le marbre en plaine. L'extraction de matériel a définitivement cessé en 1975.

De Carrière de Marbre à La Sarvaz par Le Grand Devaloir

Retourner à la route forestière par le même chemin et poursuivre la descente. Vers 880 mètres d'altitude, un chemin bien visible part à gauche (horizontalement). Il n'y avait aucune trace de balisages jaunes, juste un panneau brun indiquant la direction à suivre pour rejoindre la carrière de marbre. Bien qu'il ne soit pas indiqué sur les cartes topographiques, j'ai décidé de le suivre. Le chemin était moins bien entretenu et couru: une couche épaisse de feuilles mortes recouvrait le terrain et des arbres morts barraient le parcours, mais rien d'insurmontable.

Vers 820 mètres d'altitude, un chemin, aussi marqué par un panneau brun, part à plat et rejoint l'exploitation intermédiaire de la carrière. Sur la place en contrebas de la falaise, on peut observer un bloc semi-enterré qui pèse plus de 22 tonnes. Il a été extrait de la paroi rocheuse et amené là pour être préparé à sa descente en plaine. Une fâcheuse fissure a rendu le bloc impropre et il a été abandonné sur place.

Pendant que je prenais des photos des blocs, un bruit provenant des pentes sous la falaise a attiré mon attention. En me retournant, j'ai remarqué du mouvement dans la forêt touffue. Quelques instants plus tard, deux bouquetins ont débouché sur le pierrier sous-jacent la falaise. J'ai observé ces magnifiques animaux avant de rebrousser chemin jusqu'à la bifurcation et poursuivre la descente.

Rapidement, on rejoint de nouveau la route forestière (vers 795 mètres d'altitude). La pente s'accentue et les lacets devinent plus court. C'est le Grand Dévaloir qui descend jusqu'aux vignes de La Sarvaz.

Le long de la descente, on passe à deux reprises près des vestiges du funiculaire.

Passé le virage numéroté 5, le parcours quitte la forêt et serpente dans les vignobles. J'avais très envie de couper à travers les vignes, mais les premiers bourgeons apparaissaient déjà. Afin d'éviter d'abimer des arbrisseaux, j'ai donc décidé de poursuivre sagement sur la route.

De La Sarvaz à Mazembroz

La descente était longue, mais heureusement elle est entrecoupée par les visites de carrières. J'étais ravi d'être de nouveau en plaine, mais la marche n'était pas encore terminée. Le point de départ était en effet à plus de 3 km à l'ouest.

Dans un premier temps (vers P. 465), on a le choix entre rive droite et rive gauche du Canal de Gru. La première option contourne un centre de jardinage, tandis que la deuxième longe de proche le canal.

Ce jour-là, la chaleur m'était insupportable. Pour un mois de mars, les températures étaient particulièrement élevées.

Environ 1 km plus loin, continuer à longer le cours d'eau sur rive droite. Après avoir passé le chenil, la station inférieure du téléphérique de Beudon n'est plus qu'à une dizaine de minutes de marche. Pour la quatrième, et dernière fois, on traverse le Torrent de Randonne. Depuis le lit de la rivière, j'ai essayé de repérer le passage escarpé emprunté à la montée. On distingue juste une fine ligne.

On longe de nouveau des vignes, et après un court passage en forêt on arrive à une bifurcation. De là, on retourne au point de départ par le même itinéraire qu'à l'aller.