Accès
Accès en voiture
Emprunter l'autoroute A9 et sortir à Sion-Ouest, puis suivre les indications menant à Nendaz. Traverser le village, puis, dans Haute-Nendaz, prendre la direction de Siviez. Suivre la route sur environ 7 kilomètres, jusqu'à atteindre les parkings, qui sont gratuits durant l'été, situés au pied des remontées mécaniques.
Accès en transports publics
À la gare de Sion, prendre le bus à destination de Haute-Nendaz. Continuer ensuite avec un deuxième bus jusqu'à Siviez.
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De Siviez à Chervé à travers les pâturages
J'ai laissé mon véhicule sur le premier grand parking de Siviez. Il était à peine huit heures, et tout baignait encore dans l'ombre fraîche du matin, enveloppé dans la douceur du silence alpin. Pas un chat, pas un mouvement: le parking était absolument désert, le silence seulement rythmé par le tintement régulier des cloches des vaches qui paissaient tranquillement dans le pâturage voisin. Les remontées mécaniques dormaient encore: il faudrait patienter plus d'une heure avant de voir la moindre animation troubler cette quiétude matinale. L'ambiance avait quelque chose de très paisible.
J'ai emprunté le sentier pédestre qui démarrait de l'extrémité nord-est du parking. Après avoir traversé le pont franchissant la Printse, j'ai pris la direction de Chervé. La première partie de l'itinéraire serpentait à travers les pâturages de Novelly, où les vaches broutaient déjà paisiblement, indifférentes à ma présence. Des barrières électrifiées avaient été installées pour contenir le troupeau, mais le vacher n'avait apparemment pas jugé utile d'installer un passage ou une ouverture, en dépit de l'existence de sentiers pédestres balisés. Par chance, les fils n'étaient pas alimentés et j'ai pu les enjamber sans difficulté particulière.
Les vaches avaient creusé de nombreuses sentes dans l'herbe, et le balisage était pratiquement absent sur le pâturage. J'ai essayé de suivre le chemin le mieux marqué, mais de toute façon, ma première étape était les "Chottes de Novelly". Ce terme patois valaisan désigne un abri d'alpage, et les chalets en bois apparaissaient nettement plus haut, ce qui ne laissait guère de place à l'incertitude quant à la direction générale à suivre.
Par une série de larges lacets, j'ai fini par rejoindre la route d'alpage, juste au niveau des chalets, que j'ai ensuite décidé de suivre. Au fil du chemin, de petits ruisseaux coulaient non loin, tandis que les talus étaient parsemés d'orchis mâles, ces fleurs sauvages qui semblaient avoir trouvé ici un terrain idéal pour s'épanouir dans toute leur splendeur. Environ 500 mètres plus loin, à l'intersection (P. 1933), j'ai continué tout droit, toujours en suivant les panneaux indicateurs pour Chervé.
Très vite, j'ai atteint un petit chalet en bois situé au lieu-dit La Maretse. Devant la façade décorée de crânes et de bois de cervidés, j'ai supposé qu'il s'agissait d'un refuge de chasseurs. Le nom "Maretse" vient du patois et correspond à une forme altérée de "Maraiche", le son "[ch]" ayant évolué en "[ts]". Ce terme désigne généralement des zones marécageuses ou des terrains gorgés d'eau. Plusieurs petits torrents dégringolaient les pentes alentour, tandis que le bord du sentier était envahi par des pétasites, ces plantes aux larges feuilles arrondies en forme de grand chapeau, qui adorent les endroits très humides et prospèrent dans ces conditions idéales.
La route s'est progressivement transformée en un chemin de montagne, sans que la difficulté augmente pour autant. Le sentier restait bien marqué et balisé. Peu à peu, la vue s'est ouverte sur le vallon de Siviez, baigné désormais par la lumière dorée du soleil.
J'ai atteint la partie inférieure de l'alpage de Chervé alors que les premiers rayons commençaient à effleurer les pentes encore fraîches. Les versants des montagnes demeuraient plongés dans l'ombre, leurs formes et leurs détails se noyaient encore dans l'obscurité, ce qui rendait l'observation difficile.
Le toponyme "Chervé" provient des mots régionaux savoyards "chalve, chalvet", modifiés par rhotacisme, c'est-à-dire la transformation du son "[l]" en "[r]". Ces mots viennent du français "chalvet" et du latin "calvus", qui signifient "chauve, lisse, dénudé", et désignent ici un lieu où la végétation est clairsemée ou absente. Poussé par la curiosité, j'ai approfondi mes recherches et découvert que, sur les anciennes cartes Dufour et Siegfried utilisées jusqu'au milieu du XXe siècle, le site était répertorié sous le nom "Alpe de Servais". Ce toponyme "Servais" dérive du latin "silvensis", signifiant "issu de la forêt". Il pourrait laisser penser que l'alpage était autrefois entouré de bois ou qu'il a été aménagé sur une ancienne zone boisée.
Après quelques lacets supplémentaires, qui m'ont permis de prendre davantage de hauteur, j'ai atteint un croisement de sentiers pédestres (P. 2261).
Aventure imprévue sur les hauteurs de La Tsa
J'ai poursuivi mon chemin sur la gauche, vers Combatseline. J'avais espéré voir quelques vestiges de l'ancien Bisse de Chervé, mais il n'en subsistait malheureusement plus aucune trace visible. C'était d'autant plus décevant, car j'avais allongé le trajet spécifiquement pour le bisse. J'avais choisi ce détour un peu au dernier moment, parce que, jusqu'à il y a une dizaine de jours, le sentier était encore indiqué comme fermé sur SwissTopo à cause d'un glissement de terrain survenu en 2024. Entre-temps, la situation avait changé et le chemin venait tout juste de rouvrir aux randonneurs et randonneuses.
En arrivant à La Tsa, environ six cents mètres après le croisement des sentiers, je me suis demandé s'il valait vraiment la peine de continuer par là. Lors de la préparation de ma randonnée, j'avais prévu de marcher jusqu'à l'arrivée du télésiège de Combatseline, puis de rejoindre la crête nord-ouest du Bec de la Montau. Sur la droite, l'objectif principal de la journée, le Bec de la Montau, se laissait déjà entrevoir, mais la face de la montagne demeurait plongée dans l'ombre, rendant sa silhouette mystérieuse.
Je me suis arrêté près d'un petit torrent qui traversait le chemin pour étudier le terrain, dans le but d'improviser une variante plus attrayante que l'itinéraire initialement prévu. C'est là que j'ai aperçu une antenne installée sur une crête, légèrement à l'ouest de P. 2547. Ce repère inattendu est devenu mon nouvel objectif intermédiaire. Sans hésiter, j'ai quitté le sentier pour remonter droit vers le nord-est à travers les pentes gazonnées qui s'étendaient devant moi.
La pente a rapidement gagné en raideur, mais des marches naturelles formées par le terrain m'ont permis de progresser sans réelle difficulté technique. La principale contrainte restait de trouver le meilleur passage, en slalomant habilement entre les buissons et les blocs rocheux disséminés sur la pente. La cotation de l'itinéraire oscillait entre T3+ et T4, demandant de l'attention, mais restant très plaisant à parcourir.
Au-dessus de 2450 mètres d'altitude, la pente s'est encore accentuée. Les marches naturelles existaient toujours, mais devenaient plus étroites, demandant plus d'agilité et d'attention. L'itinéraire restait pourtant évident, l'antenne servant de point de repère constant. Par un couloir assez étroit, légèrement exposé, j'ai finalement rejoint l'arête. Ce passage, à la fois technique et aérien, portait la cotation à T4/T4+.
Quelques pas sur l'arête, mi-herbeuse, mi-rocheuse, m'ont mené jusqu'à l'installation, qui s'est révélée être un système de déclenchement préventif d'avalanches Gazex. De l'oxygène et du propane sont stockés dans des bonbonnes séparées, puis amenés indépendamment par un double tuyau jusqu'à la zone de départ des avalanches. Là, un solide tube en acier, surnommé "dragon", est positionné au-dessus du manteau neigeux, coudé et ouvert vers l'aval. La mise à feu s'effectue à distance, soit par radio, soit par GSM via un logiciel spécialisé, ou parfois même de manière filaire à partir d'un abri sécurisé.
L'installation, pour être honnête, ne présentait pas un grand intérêt à mes yeux. J'avais simplement atteint l'objectif que je m'étais fixé, et j'étais satisfait de la variante choisie qui s'était révélée très intéressante. Malgré la présence du dispositif, le lieu gardait une atmosphère sauvage et offrait une vue splendide sur le Val de Nendaz.
Jusqu'aux Louettes Econdouè (P. 2854) entre éboulis et blocs
L'arête, sans nom sur les cartes topographiques, s'élevait en direction de l'est-nord-est. Des pics acérés et verticaux semblaient se succéder, rendant toute tentative de progression très difficile, voire impossible sans matériel d'escalade. Pour être honnête, l'idée de me lancer dans la traversée de ces pointes ne m'attirait pas du tout.
J'ai suivi l'arête sur quelques dizaines de mètres jusqu'au pied du premier gendarme, avant de poursuivre sur une confortable terrasse herbeuse qui s'étirait à gauche à la base des falaises, en léger faux plat montant vers le nord-est.
Après environ trois cents mètres, j'ai obliqué vers l'est-sud-est. Le terrain était devenu plus minéral et exigeant. J'ai remonté les éboulis en cherchant toujours les passages qui semblaient les plus stables sous mes pas. Rapidement, la pente s'est accentuée, m'obligeant à escalader quelques gros blocs, avec des mouvements d'escalade facile (niveau I) entre environ 2650 et 2700 mètres d'altitude.
Une fois cette section passée, la déclivité s'est atténuée et j'ai continué plus ou moins dans la même direction, jusqu'à rejoindre l'arête herbeuse, une centaine de mètres à l'est-nord-est de P. 2732, non loin d'un abri faisant partie du système de déclenchement préventif d'avalanches qui faisait tache dans ce paysage minéral.
De là, le topo du CAS recommandait de partir à droite dans le flanc, mais l'idée de poursuivre le long de la crête rocheuse, parsemée de gros blocs, me paraissait bien plus attrayante, même si je n'étais pas certain que cela passait jusqu'à la cime (P. 2854). J'ai néanmoins eu envie de tenter l'aventure…
D'abord encore en partie couverte d'herbe, l'arête est vite devenue entièrement rocheuse, et des pas d'escalade facile, de niveau I, ont été nécessaires pour franchir quelques blocs qui ponctuaient la progression. Quand j'ai commencé à vraiment apprécier le crapahutage, j'étais déjà parvenu en haut de P. 2854. Ce sommet est parfois présenté comme une antécime du Bec de la Montau, car situé sur l'arête nord-ouest, mais il porte aussi le nom de sommet des Louettes Econdouè: c'est le point le plus élevé à l'extrémité sud de la crête rocheuse.
Légèrement en contrebas du sommet, une croix dominait le paysage. Depuis ce promontoire, j'avais une vue assez dégagée sur la suite du parcours vers le sommet du Bec de la Montau. D'épais nuages montaient depuis le Val d'Hérémence, dissimulant malheureusement les Pointes de la Rosette et les Louèrettes. Du côté du Val de Nendaz, la situation était un peu meilleure: entre les nuages poussés par le vent, quelques trouées me laissaient apercevoir le Mont Gond et la Dent de Nendaz.
Sur le plan technique, le parcours entre le système de déclenchement préventif d'avalanches, en contrebas de P. 2547, et P. 2854 est coté T4.
Ascension finale du Bec de la Montau
J'ai patienté un moment, dans l'espoir que le panorama finisse par s'ouvrir, mais chaque éclaircie était rapidement engloutie par de nouveaux nuages qui s'amassaient sans relâche.
J'ai alors amorcé la descente par l'arête sud-est pour rejoindre le col, situé une trentaine de mètres plus bas. Ce passage s'est révélé un peu plus exposé que la montée, mais la difficulté restait comparable à celle de la suite de l'itinéraire qui m'attendait.
Arrivé au col, j'ai observé l'arête nord-ouest menant au sommet du Bec de la Montau. À première vue, elle semblait bien plus ardue que la cotation T4+ annoncée dans le topo du CAS: la première portion était particulièrement raide, et la suite était jalonnée d'éperons rocheux qui paraissaient particulièrement intimidants. Pourtant, bien souvent, ce qui paraît impressionnant de loin s'avère plus simple une fois dans l'action.
J'ai alors remonté la pente, zigzaguant entre les blocs. Malgré l'inclinaison, la progression s'est faite sans réelle difficulté jusqu'à l'arête. La suite s'est montrée effectivement plus technique, mais loin d'être insurmontable: j'ai suivi un tracé somme tout évident, contournant la plupart des gendarmes rocheux par la gauche, côté nord-est, avant de retrouver le fil de l'arête. Plusieurs pas d'escalade facile, de niveau I à II, parfois un peu exposés, m'ont permis de franchir des blocs et des vires. Ces passages justifient la cotation T4+ pour l'ascension du sommet.
Plus haut, la pente s'est adoucie et l'arête a retrouvé un aspect mi-herbeux, mi-rocheux. Quelques pas plus loin, j'ai atteint le cairn qui marquait le sommet.
Le toponyme "Bec de la Montau" se compose de deux éléments. "Bec" vient du patois savoyard "becca", qui signifie "pointe de rocher, sommet pointu de montagne". Quant à "Montau", il s'agit d'une forme patoise valaisanne du vieux français "montet", diminutif de "mont", désignant une petite montagne ou une colline. Le Bec de la Montau correspond donc à une "petite pointe rocheuse". Ce sommet, modeste, s'inscrit sur la longue ligne de crête séparant le Val de Nendaz et le Val d'Hérémence, et paraît presque insignifiant comparé à des géants comme les Louèrettes, le Métailler ou la Rosablanche qui dominent la région.
Malheureusement, la vue vers le Val d'Hérémence était complètement bouchée, tout comme l'arête au sud, là où s'étendent les Pointes de la Rosette, les Louèrettes et le Métailler. En revanche, par temps clair, ce sommet offre un panorama grandiose sur des montagnes emblématiques telles que le Weisshorn, le Zinalrothorn, la Dent Blanche, le Grand Combin, le Mont Blanc ou encore les Dents du Midi.
Du Bec de la Montau au Crepon Blanc par Les Louettes Econdouè
Pour descendre, j'ai dévalé le versant nord, en visant la selle herbeuse située au nord-est de P. 2854. Les éboulis n'étaient pas toujours stables et, à plusieurs reprises, des pierres se sont mises à dévaler bruyamment sous mes pas, réduisant à néant toute tentative de discrétion. Cela m'aurait particulièrement dérangé si des chamois ou des bouquetins avaient été dans les parages, mais, à mon grand regret, je n'avais rien aperçu depuis le début de l'ascension.
Après avoir traversé cette zone de caillasse instable, une courte montée m'a permis de rejoindre la selle sur Les Louettes Econdouè. Le nom "Louettes" trouve son origine dans des mots régionaux comme "lex, loé, louex, luex, lui, luy" qui signifient "paroi de rochers" ou "pente très raide". Quant à "Econdouè", ce terme vient du patois "ékondre" ("être éloigné") et du latin "excondere" ("cacher"), désignant un endroit caché ou reculé. Les Louettes Econdouè peuvent donc être interprétées comme de "petites barres rocheuses cachées", ou plutôt, dans ce contexte, "discrètes". D'ailleurs, il existe d'autres lieux nommés Louettes Econdouè, ainsi qu'un Glacier de Louettes Econdouè, à environ six kilomètres au sud-ouest, à l'est du Mont Gelé.
J'ai mis le cap au nord-est, en suivant le fil de l'arête qui était parsemée de petites pointes rocheuses. Parfois, j'escaladais directement ces ressauts (pas d'escalade en I), parfois je les contournais par la droite ou la gauche, et parfois ces pointes ne gênaient en rien la marche, car elles étaient légèrement décalées, comme si une force géante les avait déplacées exprès pour faciliter le passage.
Par une succession de montées et de descentes, j'ai enfin atteint un large replat herbeux, situé au sud-ouest de P. 2786. Là, pas de choix: contourner cette cime par le versant ouest me paraissait beaucoup plus laborieux que de gravir directement la cinquantaine de mètres de dénivelé restant. Je suis donc monté sans hésiter, visant un petit col légèrement au sud-est de P. 2786.
En foulant le collet, j'ai sursauté en découvrant une petite harde de bouquetins, paisiblement installés à quelques mètres seulement. L'un d'eux, aussi surpris que moi, a aussitôt pris un peu de distance, tandis que les autres soit m'observaient, intrigués, soit étaient complètement indifférents à ma présence.
Je me suis éloigné de quelques pas, histoire de leur montrer que je ne leur voulais aucun mal, puis j'en ai profité pour faire une pause, me réhydrater et profiter du spectacle offert par ces animaux majestueux qui évoluaient avec tant de grâce dans cet environnement hostile.
Une fois la pause terminée, j'ai contourné P. 2786, souvent surnommé "Sommet Central des Louettes Econdouè", par le nord. Là, j'ai déniché une sente bien marquée qui descendait la pente mi-herbeuse, mi-rocheuse, en direction d'une nouvelle selle. Le Crepon Blanc approchait, mais quelques gendarmes rocheux devaient encore être franchis avant de l'atteindre définitivement.
Toujours sur la crête, j'ai contourné plusieurs difficultés par la droite avant d'atteindre P. 2713, ou "Sommet Nord des Louettes Econdouè". La sente, toujours relativement bien marquée, m'a alors guidé jusqu'au sommet du Crepon Blanc, surmonté d'une antenne bien visible de loin.
Le nom "Crepon Blanc" n'est apparu que sur les toutes dernières versions des cartes topographiques. Avant 2015, on parlait encore de "Greppon Blanc", appellation que l'on retrouve d'ailleurs sur la plupart des panneaux de randonnée. Le mot "Crepon" dérive du celtique "crapp" ("rocher") ou de l'ancien français "crappon" ("grappin"), tandis que "Greppon" est une simple variante avec la sonorisation du "[c]" en "[g]". Quant à l'adjectif "Blanc", il renvoie très probablement à la couleur claire de la roche: en effet, sur le versant nord, les pierres affichaient une teinte particulièrement blanchâtre.
Un regard en arrière permettait d'embrasser du regard le Bec de la Montau ainsi que l'ensemble de l'arête des Louettes Econdouè parcourue avec tant de satisfaction. Cette traversée, exigeant parfois un pied sûr et quelques passages d'escalade faciles (pas d'escalade en I), ne dépasse toutefois pas la cotation T4.
Du sommet du Crepon Blanc à Siviez
Au sommet du Crepon Blanc, j'ai retrouvé un sentier pédestre. Lors de la préparation de cette sortie, j'avais initialement prévu de suivre le sentier balisé qui longe la crête jusqu'au Mont Rouge en passant par le Mont Loéré. Mais ce jour-là, les jambes commençaient à fatiguer et la motivation n'y était plus vraiment. Arrivé au col situé au nord du Crepon Blanc (P. 2653), j'ai donc préféré quitter la crête pour descendre droit vers l'ouest.
Si les cartes topographiques promettaient un sentier balisé, la réalité était tout autre: il ne s'agissait que d'une pente gravillonneuse, fatigante et parfois glissante. Quelques traces de peinture subsistaient sur les rochers et les infrastructures, mais elles n'étaient pas d'une grande utilité: il suffisait de suivre le tracé des remontées mécaniques du Greppon Blanc.
Aux alentours de 2350 mètres d'altitude, le sentier rejoignait une route d'alpage menant à l'arrivée du télésiège de Combatseline. De mon côté, j'ai continué à suivre les installations du Greppon Blanc jusqu'à leur départ, puis j'ai rattrapé le sentier pédestre qui descend vers Siviez en longeant des routes d'alpage. Lorsque la route passait sous le télésiège de Combatseline, vers 2015 mètres d'altitude, j'ai décidé de couper à travers les pentes herbeuses de l'alpage de Novelly, une option bien plus rapide et directe que de suivre sagement le chemin balisé avec ses nombreux détours.
En rejoignant enfin la vallée et le parking de Siviez, une certaine satisfaction m'a gagné. La boucle était refermée, entre crêtes sauvages, panoramas changeants et rencontres inattendues avec la faune. L'itinéraire avait finalement offert bien plus que ce que j'avais imaginé, mêlant aventure, improvisation et contemplation. Une fois de plus, la montagne a prouvé qu'elle réserve toujours son lot de surprises, même lors des journées où l'on part sans attentes particulières.