Accès
Accès en voiture
Prendre l'autoroute A12 jusqu'à la sortie Bulle, puis suivre les indications pour Juan. Traverser le village, puis continuer en direction de Jaunpass jusqu'à atteindre le col où l'on trouve plusieurs parkings payants. Assurez-vous de placer le ticket derrière le pare-brise, car des surveillants effectuent des contrôles réguliers afin de vérifier que chaque conducteur ou conductrice s'est bien acquitté de son dû, sous peine d'amende, et ce, même en dehors de la haute saison.
Accès en transports publics
Le col de Jaun est desservi par des cars postaux sur la ligne Jaun - Boltigen.
Consulter l'horaire en ligne des CFF pour trouver la meilleure correspondance.
De Jaunpass à Grösse Bäder par Bädermoos
Les prévisions météorologiques avaient été optimistes pour la journée, avec l'annonce du soleil, mais à notre arrivée au Col de Jaun (Jaunpass en allemand), le ciel était couvert d'un voile nuageux. Le point culminant de la course, le Bäderhore, était néanmoins visible depuis le parking, vers le nord.
Nous avons débuté notre randonnée en longeant la petite route asphaltée passant à travers un camping avec des mobile homes. Dommage que le sentier pédestre en direction de Grösse Bäder suive la chaussée tout au long du parcours. Fort heureusement, elle est peu fréquentée, réservée aux riverains et à la clientèle du restaurant Bäderalp-Beizli.
Peu après, la vue s'est ouverte sur les Gastlosen. J'ai profité de cette occasion pour observer ce versant qui offre une perspective différente de celle à laquelle je suis habitué.
Le cheminement nous a mené à travers des pâturages où nous avons rencontré des vaches Highland, une race bovine écossaise originaire des Highlands, comme leur nom l'indique. Elles se distinguent par leurs cornes caractéristiques et leur long pelage ondulé et laineux. Dans leur pays d'origine, on les appelle affectueusement "Hairy Coos" (littéralement, "vaches poilues"), et en raison de leur longue frange, nous nous sommes demandé si elles peuvent voir où elles allaient…
Nous avons atteint la fin de la route asphaltée après un court passage en forêt. Un panneau, installé à proximité d'un portail, signalait l'entrée dans une zone protégée. Cependant, il ne présentait que des pictogrammes sans détailler ni le nom de la réserve naturelle ni ses limites. Après la randonnée, j'ai découvert que seul le secteur du marais du Chuchifang était classé comme zone protégée.
Au-delà de la barrière, nous avons continué sur une route carrossable jusqu'à atteindre Bäderalp, une fromagerie qui fait également office de buvette d'alpage située à Grosse Bäder.
De Grösse Bäder au Bäderhore par la Voie Normale
La voie normale pour atteindre le sommet du Bäderhore depuis Grosse Bäder est clairement balisée et suit l'arête sud-ouest. Cependant, un itinéraire plus direct grimpe par la face sud. Ce dernier est indiqué uniquement sur les cartes topographiques récentes à l'échelle 1:10000.
Pour notre montée, nous avons opté pour le sentier pédestre. Ainsi, nous avons pris à gauche, en direction nord-ouest. Le chemin sillonne le pâturage sur le flanc de la montagne, avec une pente douce qui nous a progressivement conduits à une bifurcation située sur un replat de l'arête sud-ouest (P. 1745).
Les choses sont devenues ensuite plus sérieuses et passionnantes. Emprunter l'itinéraire qui s'élève à droite, en direction du nord-nord-est. Après un bref passage raide à travers une forêt clairsemée, continuer sur une large épaule. La pente s'adoucit vers une altitude d'environ 1900 mètres.
Malgré l'heure relativement matinale, nous n'étions pas seuls, loin de là: tout autour de nous, de nombreux groupes de randonneurs et de randonneuses étaient visibles.
Le chemin se poursuit le long de la crête, légèrement en contrebas. Il est aussi possible, en général, de crapahuter en restant sur le fil de l'arête, mais cela implique de franchir quelques ressauts rocheux faciles, ce qui élève la cotation à T4…
Au départ large et confortable, le sentier se resserre progressivement et présente quelques passages un peu exposés et aériens. Il est préférable d'avoir le pied sûr et ne pas être sujet au vertige. Cela dit, d'un point de vue technique, il n'y a aucune difficulté particulière.
Le chemin passe ensuite devant une galerie creusée dans la roche. Nous sommes entrés pour explorer, mais il n'y avait pas grand-chose à voir. Une trentaine de mètres plus loin, le tunnel se termine, et au sol, gisaient de vieilles poutres en bois. Il semblerait que ce tunnel ait été excavé par l'armée pendant la Seconde Guerre mondiale pour surveiller l'aviation militaire.
Après cette brève incursion dans les vestiges du passé, nous avons franchi les dernières centaines de mètres nous séparant du sommet.
Le Bäderhore offre une magnifique vue panoramique à 360 degrés. Non seulement on peut admirer les montagnes les plus proches telles que le Keiseregg, le Gros Brun, le Vanil d'Arpille et les Gastlosen, mais par temps clair, on peut également apercevoir les Préalpes fribourgeoises, les Alpes bernoises et valaisannes, et peut-être même le Mont Blanc!
Du Bäderhore à Buufeli
Il faut environ deux heures de marche pour atteindre le point culminant de cette randonnée. Afin de prolonger cette magnifique excursion, nous avions prévu de faire le tour du petit massif et de gravir un deuxième sommet.
Pour ce faire, suivre un sentier bien marqué sur l'arête est. Rapidement, il descend dans le flanc sud de la montagne par de courts lacets. Comme mentionné auparavant, ce chemin est uniquement indiqué sur les cartes topographiques récentes à l'échelle 1:10000.
La descente devient assez abrupte, avec un terrain mi-herbeux, mi-rocheux qui peut être casse-gueule par temps humide. Mon binôme a choisi d'utiliser les bâtons pour soulager ses genoux et aider à maintenir l'équilibre.
À une altitude d'environ 1850 mètres, peu après avoir franchi un petit ressaut rocheux, nous avons quitté le sentier pour longer une épaule herbeuse en direction sud-est. Notre prochain objectif était le chalet de Buufeli (P. 1666), clairement visible dans le vallon sur notre gauche. La descente directe à travers les éboulis et les pentes gazonnées raides semblait délicate.
Nous avons donc préféré continuer jusqu'à la lisière de la forêt (P. 1777), où il a fallu outrepasser une barrière de fil de fer barbelé, non sans quelques difficultés. À notre grande surprise, nous avons découvert un joli chemin bien marqué qui serpentait dans les bois puis débouchait sur les prairies de Buufeli.
En suivant l'épaule herbeuse, nous avons rejoint le sentier balisé et, de là, nous avons rapidement atteint la cabane (P. 1665).
De Buufeli au Pfadspitz
Le chemin devient légèrement exposé lorsqu'on traverse un pierrier, avant de côtoyer un chalet isolé près du lieu-dit Uf Pfad. Le paysage passe à un état plus sauvage, avec moins de monde de randonneurs et de randonneuses sur notre itinéraire.
Nous sommes arrivés rapidement à une bifurcation (P. 1691). Prendre le branchement de gauche en direction de Zitbode. Environ 100 mètres plus loin, après une brève montée dans la forêt, on gagne un court replat dans une petite clairière.
C'est là que nous avons quitté le sentier balisé pour grimper la pente herbeuse sur la gauche, en direction du sud-ouest.
Bien qu'il n'y ait pas de chemin défini, la seule direction à suivre est vers le haut. Par endroit, on peut emprunter des traces laissées par les animaux sauvages, mais il faut faire attention à ne pas dévier trop sur les côtés (à gauche comme à droite). La pente s'intensifie progressivement, mais à part les mollets qui chauffaient, les difficultés techniques restent minimes. Malgré la forte inclinaison, le terrain fournissait de nombreuses prises naturelles. Le principal défi résidait dans le choix du meilleur itinéraire.
Une fois la crête atteinte, on le longe jusqu'au sommet, qui ne présente ni croix ni cairn.
La cime est étroite et légèrement aérienne, et elle offre une vue certes moins vaste que celle du Bäderhorn, mais tout aussi charmante. J'ai observé l'arête reliant le Pfadspitz au Bäderhorn. Selon un topo du CAS, un itinéraire sauvage, côté T5+, permet de suivre cette crête, mais à première vue il paraissait bien ardu…
Du Pfadspitz au Col de Jaun par Zitbode
Pour revenir au sentier balisé, reprendre le même itinéraire qu'à la montée, puis continuer vers l'ouest en direction de Zitbode. Le chemin, bien entretenu et relativement large, traverse les éboulis sous les abruptes pentes nord du Bäderhore d'un faux plat, sans difficulté particulière.
Malgré le fait que nous étions à la mi-septembre, le soleil chauffait bien, et nous ressentions la chaleur pendant cette traversée. Les rares zones ombragées étaient donc très appréciées.
Les pâturages commençaient déjà à prendre une teinte jaune, ce qui n'était pas surprenant compte tenu de l'été très (trop!) sec et chaud que nous avions vécu. Le sentier contourne ensuite une épaule et rejoint une ferme d'alpage (P. 1708), puis se transforme en une large piste.
Environ 400 mètres plus loin, nous avons quitté la petite route pour emprunter le chemin grimpant vers Grosse Bäder. Bien que la distance pour atteindre la bifurcation sur un replat de l'arête sud-ouest (P. 1745) n'ait été que d'un peu moins d'un kilomètre avec un dénivelé positif de seulement 100 mètres, la chaleur et l'humidité ont rendu les vingt minutes d'ascension plutôt longs. Il faut mentionner que mon binôme et moi avions mal dormi, ce qui a probablement influencé notre ressenti…
Depuis P. 1746, nous avions envisagé de traverser les pentes herbeuses pour rejoindre une route carrossable près de la ferme de Chline Bäder. Cependant, à cause des deux chiens qui tournaient autour de l'exploitation en aboyant à tue-tête, nous avons préféré suivre le même itinéraire qu'à la montée et passer par le Alp Grosse Bäder.
Sans surprise, toutes les tables de la buvette d'alpages étaient occupées, alors nous avons décidé de poursuivre notre marche en direction du Col de Jaun sans attendre par le même itinéraire qu'à l'aller.